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Appelé pour la tournée d'été au Japon ou en novembre, le demi de mêlée du Racing 92 Nolann Le Garrec est encore dans le groupe du XV de France pour préparer le Tounoi des 6 Nations et espère désormais célébrer sa première sélection. Il se livre sur sa progression fulgurante, ses ambitions ou sur l'influence de son capitaine et concurrent Antoine Dupont.
Comment jugez-vous cette première semaine de préparation ?
Ce fut une bonne semaine, dans un cadre sympa à Capbreton, avec de très belles installations. Nous avons pu beaucoup bosser, avec plusieurs séances sur le terrain pour trouver des repères. Être ici est un bol d’air frais et cela rend tout le monde enthousiaste.
Avez-vous senti l’intensité monter, alors que le Tournoi se rapproche ?
Oui, petit à petit. Chacun se met en mode compétition. Sur la fin de semaine, le niveau d’intensité est monté, notamment sur l’opposition face aux Moins de 20 ans (samedi, NDLR). Tout le monde est de plus en plus concerné, ça va crescendo. Cela nous permet de basculer maintenant sur la semaine de préparation pour le match en Italie.
Vous étiez de la tournée estivale au Japon, vous avez été appelé en novembre. Comment vous sentez-vous dans ce groupe ?
Je viens toujours avec la même envie. Je suis très content d’être ici et motivé pour faire bosser l’équipe, pour m’intégrer le plus possible dans ce collectif qui fonctionne très bien depuis un moment. Plus on vient, plus on a de repères, plus on peut s’appuyer sur d’autres joueurs dans le groupe. Je veux continuer à progresser et à évoluer au sein de cette équipe, m’imprégner encore de ce projet de jeu pour être plus à l’aise ensuite sur le terrain.
Est-ce le cas ?
Oui, c’est quelque chose que je ressens. Depuis six mois, c’est la troisième fois que je viens dans ce groupe, donc j’ai plus de repères et je commence à trouver des petites connexions avec les joueurs. J’en suis heureux.
Vous appuyez-vous sur Gaël Fickou, votre partenaire au Racing qui est un cadre du XV de France ?
Bien sûr. Que ce soit avec Gaël ou d’autres que j’ai déjà côtoyé, j’ai quelques relations fortes et je me sens intégré. Je ne suis pas dépaysé quand je suis avec l’équipe de France.
Votre objectif est-il désormais de connaître votre première sélection ?
Forcément. Tout le monde rêve de porter le maillot bleu. Si je pouvais connaître ma première sélection sur le Tournoi, ce serait top. Mais mon objectif reste d’abord de bien me préparer, d’avoir le maximum de repères pour être prêt si ça arrive, pour être à la hauteur du niveau que cette équipe affiche ces derniers temps.
Avec les blessures de Maxime Lucu, de Léo Coly ou de Baptiste Couilloud, qui vient de faire son retour, le contexte à votre poste peut vous offrir une belle opportunité…
Oui, le contexte a été un peu spécial ces dernières semaines. Moi, je suis concentré sur ce que je dois faire, et j’essaye de faire abstraction de ce qu’il se passe à l’extérieur. Je me prépare comme si j’allais jouer, pour répondre présent. Si ça ne se fait pas là, je me préparerai pour les prochaines fois. C’est clair dans ma tête, je connais le "process" à suivre. Si, après avoir respecté tous ces éléments, on a la chance d’être sur le terrain, c’est le rugby qui parle.
Le fait d’évoluer au même poste qu’Antoine Dupont, le capitaine et sûrement meilleur joueur du monde, est-il particulier ?
Franchement, je l’appréhende de façon très positive. Pour moi, c’est une chance d’avoir ce joueur à mon poste aujourd’hui en France et surtout de le côtoyer en sélection. Antoine est quelqu’un qui nous tire tous vers le haut, donc je veux me nourrir aussi de son expérience, de son jeu. En étant à ses côtés, je cherche à trier pour prendre ce qu’il y a prendre par rapport à son profil et ses qualités. Il me motive. Je veux me développer sur mon propre rugby mais je prends exemple sur lui.
On dit souvent qu’il a fait évoluer le poste de demi de mêlée en France ces dernières années, notamment sur la faculté à être toujours au soutien. En tant que jeune numéro 9, partagez-vous cette idée ?
Oui, à sa façon, Antoine a révolutionné le poste, avec les qualités qui sont les siennes. On sent aujourd’hui son influence sur beaucoup de numéros 9 dans le championnat de France. C’est pour cela qu’il y a beaucoup de choses à tirer de son jeu pour s’en inspirer. Mais la meilleure façon d’y parvenir, c’est de se l’approprier en fonction de son propre profil. Il y a des choses qu’Antoine peut faire et pas d’autres. Voilà pourquoi je parlais de trier en l’observant. Antoine est analysé par tout le monde maintenant. À nous, les autres demis de mêlée, de progresser en partie grâce à lui.
Votre statut a aussi beaucoup évolué avec le Racing 92 depuis un an et demi. C’est allé assez vite pour vous…
Oui, je le sens notamment dans le regard que certains de mes coéquipiers en club peuvent porter sur moi. Même à travers l’exigence qu’on va m’imposer ou que je vais m’appliquer à moi-même. C’est quelque chose qui me motive. J’ai toujours aimé avoir des responsabilités. C’est vrai pour le tir aux buts, avec mes avants ou dans le jeu en général. J’ai la chance d’avoir beaucoup de temps de jeu en club, d’avoir pris un peu plus de place dans cette équipe et de pouvoir m’exprimer pleinement. Ça me plaît.
Vous renvoyez effectivement l’image du garçon qui, malgré ses 20 ans, n’a pas l’habitude de se cacher ou de fuir ses responsabilités…
C’est quelque chose qui m’a toujours animé, même pour construire mes matchs. J’ai besoin d’avoir ces responsabilités pour me sentir impliqué et essayer de peser sur les rencontres. Parfois, il m’a fallu jouer sur cette limite de ne pas en faire trop. Je dois aussi faire attention à ne pas trop m’exposer et je le travaille en club. Il est important de trouver le bon dosage entre prendre des responsabilités et rester lucide.
Est-ce une voie de progression ?
Aujourd’hui, je suis forcément plus « pisté » et analysé que je ne l’étais au début. Donc il faut savoir se faire un peu oublier parfois.
Quand Maxime Machenaud a quitté le Racing l’été dernier, le club n’est pas allé chercher une pointure à votre poste. Comment l’avez-vous accueilli ?
Comme une vraie marque de confiance. On avait beaucoup échangé là-dessus. Les premières années, je rongeais un peu mon frein parce que je voulais toujours plus jouer. Mais il y avait un plan à suivre, étape par étape, avec Laurent Travers et le président (Jacky Lorenzetti). On l’a construit ensemble et on est en train de l’appliquer. Je vais tout faire pour que ça continue. C’est bien d’avoir des points de passage pour se donner à chaque fois de nouveaux objectifs. Même si je sais que j’ai toujours envie d’aller assez vite (rires).
Vous avez donc changé de dimension la saison dernière, sur le terrain et en-dehors. A-t-il fallu le digérer ?
Je ne dirais pas le digérer. Mais j’essaye en tout cas de le contrôler. Je dois rester focalisé sur mes objectifs et, pour ça, il me faut continuer à travailler. C’est évidemment plaisant d’être plus exposé… Mais, quand je suis moins performant, c’est davantage souligné désormais. Je dois demeurer froid sur ce genre de choses. Il y a encore un an et demi, si je faisais un match moins bon, ça passait plus inaperçu. Comme dirait mon père, il ne faut pas se mettre en haut de l’affiche quand tout va bien ou au fond du seau quand ce n’est pas le cas. Il faut rester mesuré.
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