Après avoir révélé toute la force d’un groupe un soir enivré d’automne 2021 face aux All-Blacks (40-25). Après avoir mis l’Europe à ses pieds lors d’un retentissant Grand Chelem 2022 hivernal. Après avoir dompté sans difficulté le pays du Soleil-Levant cet été. C’est une nouvelle échéance copieuse qui attend des Bleus, désormais invaincus depuis dix matchs, la meilleure série de leur histoire.
Car cette invincibilité s’apprête à être sérieusement mise au défi lors d’une traditionnelle tournée d’automne qui a déjà le parfum du Mondial, à moins d’un an d’une Coupe du monde à la maison (8 septembre – 28 octobre 2023)… D’autant que ce sont des adversaires aux profils ambitieux et plus affrontés depuis plus d’un an – hormis le Japon (dimanche 20 novembre à 14 h à Toulouse) – qui débarquent sur le sol français en ce mois de novembre.
L’Australie d’abord (ce samedi à 21 h au Stade de France), puis, surtout, l’Afrique du Sud, championne du monde en titre (samedi 12 novembre à 21 h au Vélodrome), jamais défiée sous l’ère Fabien Galthié. « Ce sont des styles différents, analyse Cédric Heymans, ex-international français (59 sélections). Il y aura plus de mouvements face à l’Australie, avec des combinaisons bien huilées. Face à l’Afrique du Sud, c’est rugueux, difficile. Et le Japon, c’est l’équipe de tous les dangers. Il y aura des enseignements à tirer face à des nations qu’on rencontre peu, mais il ne faut pas s’emballer, ce ne sont que des tests de novembre ».
Pour certains pourtant, c’est ce match face au pack destructeur des SudAfs qui déterminera si les coéquipiers d’Antoine Dupont, confirmé capitaine par le sélectionneur malgré la présence dans le groupe de Charles Ollivon, ont bel et bien les épaules pour être champions du monde. Pas pour Cédric Heymans, aussi consultant sur Canal + : « On ne peut pas dire ça, on est déjà favori ».

D’ailleurs, l’enjeu de ce rassemblement se trouve aussi dans les têtes pour les Tricolores, réunis à Marcoussis depuis le 23 octobre. Si les hommes de Fabien Galthié surfent sur une vague de confiance, ils doivent désormais gérer cette tension de l’attente, de la grosse pancarte. Comment une déconvenue serait vécue, à proximité du Mondial 2023 ? « Je ne crois pas en la défaite encourageante, ni à la prise de conscience. Il faut continuer à engranger de la confiance. S’il y a défaite, ce n’est pas catastrophique, c’est le contenu le plus important. Ce qui serait plus gênant, c’est s’il y a démission du groupe, ce en quoi je ne crois pas du tout ».
Côté effectif, peu de place aux grands changements. L’objectif est de poursuivre la montée en puissance française. Preuve en est que les incontournables Cyril Baille (pilier) et Romain Ntamack (ouvreur) vont jouer dès l’Australie, alors qu’ils reviennent d’une longue indisponibilité. « Il y aura sans doute des hommes qui vont être testés aussi », car il faudra notamment faire sans les blessés Melvyn Jaminet (arrière), Gabin Villière (ailier), François Cros (troisième ligne aile) ou encore Paul Willemse (deuxième ligne).
La blessure, d’ailleurs, une peur qui peut déjà trotter dans les têtes des joueurs. Mais le risque se trouve justement dans la gestion pour Cédric Heymans : « Le danger, c’est de penser que la Coupe du monde est dans un an. Il ne faut pas se poser 1 000 questions, les 23 de la tournée seront au Mondial. S’il y a de la concentration sur l’objectif du jour, le corps sera en adéquation avec les gestes et il n’y aura pas de mauvaise blessure. S’il y a bien une phrase adéquate, c’est prendre match après match ».
Voilà tout l’enjeu de cette tournée, aux enseignements probablement « très importants, mais pas capitaux, pour la préparation au Mondial ».

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