Qui nous attend dans l’Yonne républicaine et au quatrième étage du château de Maulnes, un bijou de la renaissance, dont un mur est gravé d’une lettre d’un point, et d’un nom, V. Hugo…
Et alors on se prend à espérer, et si ce graffiti était vraiment de lui… car savez-vous c’est plausible, Victor Hugo, avait coutume, coquin de laisser sa trace sur des monuments : “J’ai visité hier Chambord, gravé mon nom sur le faite de la plus haute tourelle ” s’était vanté Victor, encore jeune, 23 ans en 1825… Alors pourquoi pas Maulnes, mais y est-il venu seulement, et comment savoir si elles sont de lui ces lettres banales sauf le U tordu… Mais peut-être voyons-nous l’imposture d’un espiègle du XIXe siècle, qui pour de rire aurait gravé le nom du poète, car c’était une star, Hugo, de son temps… Il est doux parfois de ne pas savoir.
Dans nos journaux vous lirez des quêtes spirituelles.
…et d’abord des aventures au long cours dans les pages littéraires du Figaro, emmenées par les mémoires d’un homme de cartes et de voyages, qui le 22 décembre aura 100 ans. Jean Malaurie qui avant d’aller voir les pôles, la Sibérie, le Groenland, avant d’écrite les derniers rois de Thulé ou de fonder la collection mythique Terre humaine, était dit-il, hanté par le surnaturel. Ses voyages furent mystiques.
“Je pense n’avoir été toutes ma vie qu’un chercheur opiniâtre en quête à travers la prescience sauvage des peuples du grand Nord, de ma propre prescience de l’ordre du monde.” Malaurie, dit des peuples premiers auquel il s’est métissé qu’ils portent “un imaginaire de la matière” -dont nous devons nous inspirer, pour conjurer “notre fol orgueil”…
Dans le même Figaro, un dessinateur au regard inquiet raconte sa quête de l’histoire du XXe siècle, qu’il cisèle dans ses bandes dessinées, Jean-Pierre Gibrat achève la saga de Matteo, qui traverse les guerres et les révolutions. Gibrat se souvient de son grand-père communiste qui ne voulait pas croire aux crimes de Staline, et il est heureux qu’il n’ait pas vu la chute de l’URSS. L’erreur serait touchante quand l’espérance l’anime ?
Dans la Vie vous lirez le voyage intérieur de Pier Luigi Maccalli, missionnaire italien qui fut enlevé au Niger en 2018 par des djihadistes et qui pendant sa captivité, plus deux ans, s’est soutenu par la prière, et par une foi d’autant plus forte qu’elle était nue ? “A voir ton ciel, ouvrage de tes doigts la lune et les étoiles que tu fixas, qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui”, dit le Psaume qu’il se récitait, ce furent spirituellement dit-il ses plus fécondes années…
Dans la Croix l’Hebdo, vous lirez que prendre le risque de se tromper, c’est un acte d’amour… La phrase est de Gad Elmaleh, qui depuis le Figaro Magazine de vendredi dernier n’en finit pas de raconter son chemin vers le catholicisme et son amour de la Vierge marie, lui juif d’origine marocaine qui a étudié le Talmud… Il en fait un film qui sort dans 6 jours, et décline sa foi dans la Vie encore, bien riche et dans l’Obs, où son interview est féconde parce que partagée avec un ami, quinqua comme lui, comme lui mais différemment d’origine marocaine, qui lui aussi risque l’intime dans un film à sortir le 23 novembre, que lui inspire sa famille que les vies ont fracturé socialement, Roshdy Zem dit un frère qui après un accident n’ayant plus de filtre social, lui balançait les vérités les plus dures, un neveu qui est complotiste pour s’accrocher au réel. Elmaleh a l’enthousiasme jubilatoire du croyant, Zem la retenue et la douleur de celui qui met à nu les siens, en évitant les clichés sur les familles méditerranéennes, lui transcende intellectualise sans Dieu. A un moment dans l’entretien, Roshdy dit qu’il envie à Gad son lien avec ses parents, lui les siens ne parlent pas, ils se sont tués au travail et Zem s’arrête, il dit, “ah c’est dur d’en parler pour moi, pardon”, et interrompt un instant l’entretien. Je reste dans la puissance de ce silence.
Qui sont saviez-vous à quel point un modèle social, qui forment dans leurs sociétés un chaos organisé où chaque individu contribue à la famille qui peut compter 5 millions d’individus, une myrmécologue, ainsi appelle-t-on la spécialiste des fourmis, Audrey Dussautour nous décrit leurs intelligence leur inventivité leur transmission, une vieille fourmi guide une jeune vers la nourriture, lui apprend le chemin… C’est une des perles d’un incontournable récurrent, le Libération des animaux… Vus lirez d’autres étonnements et puis des choses tristes et cruelles aussi- mais les fourmis respect et elles ne croient même pas, mais qu’en sais-je.
Dans le Journal de Gien, vous lirez des histoires de chasse, jolies il faut lire de tout pour appréhender le monde et donc entendre aussi l’émotion de Jeanne, 13 ans, qui chasse à courre et fixe un cerf dans la forêt d’Orléans avant de dire tayaut, quand l’animal s’enfuit, elle ne le voit pas mourir à la fin.
Dans les Echos vous lirez un titre impavide, qui grimace ou fera sourire, vous choisirez : « L’arrêt du broyage des poussins va renchérir le prix des œufs ».
Dans l’Obs à nouveau vous irez la quête de François Ruffin, que l’hebdomadaire accueille en majesté et en grande interview sur le chemin d’une social-démocratie qu’il veut concrète et radicalement modérée, allez lire pour juger de la profondeur d’un opposant qui mue et dit ses inspirations littéraires, Bourdieu, de Cavanna, le styliste venu de l’immigration des prolos ritals, la Bible, Gramsci le théoricien italien de l’hégémonie idéologique, qui comme la bible est « plein de trous », il faut interpréter, et Jane Austen qui aurait été marxiste avant l’heure-que sommes-nous sans mystère.
Allons. Il faut lire aussi des histoires de corps. Dans le Dauphiné le vieux corps d’Alain Robert le Spiderman de Valence, qui dans le monde entier escalade les gratte-ciels et se souvient qu’en Malaisie, une tour au 86e étage soudain avait des vitres lisses plus grandes et plus de poutrelles métalliques pour s’accrocher, il a surmonté, l’immeuble est moins compliqué que le calcaire, il grimpe toujours à 60 ans, mais c’est rien 60 ans.
Dans le Progrès vous regardez Lyndsey Thomas, 22 ans alias la princesse du ring, qui pratique la boxe pied-poing le kickboxing sur un style de savate et en y voyant un art de stratégie, et étudie l’ostéopathie, elle connait le corps sur le bout des doigts.
Dans l’Equipe un grand entraineur, Richie Gray nous initie aux mystères du ruck, ce moment du rugby où le ballon vit ou meurt à terre sous un amas de corps qui veulent le ranimer le voler, le protéger, tout ceci s’organise, se travaille, je suis éclairé et regarderai mieux samedi France-Afrique du Sud…
Mais regardant ce match, amis, vous aurez aussi une pensée pour Ras Duminasi que le Parisien a retrouvé, un joyeux rastaman sud-africain, qui en 2009, massacra l’hymne de son pays avant un test-match à Toulouse, il avait des excuses, il dit comment, mais il est légendaire…