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Les peines prononcées contre le président de la FFR et l’homme d’affaires ont des répercussions directes sur World Rugby, la Coupe du monde en France, les All Blacks et la province australienne de la Western Force.
Les déflagrations de l’affaire Laporte-Altrad ont vite dépassé les frontières de la France. Ce mardi, Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby (FFR), et Mohed Altrad, PDG du géant du BTP éponyme et principal sponsor du XV de France, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis pour avoir noué «un pacte de corruption» en 2017. Condamné à deux ans de prison avec sursis, Bernard Laporte a été jugé coupable d’avoir rendu une série d’arbitrages au bénéfice du groupe Altrad (notamment l’octroi du sponsoring maillot des Bleus) après avoir perçu de sa part 180.000 euros en mars 2017 en vertu d’un contrat d’image (jamais exécuté). Pour ces faits, Mohed Altrad est condamné à 18 mois de prison avec sursis.
En France, le débat sur l’avenir de Laporte à la tête de la FFR fait déjà débat – notamment après la prise de position de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra -, l’affaire fait également grand bruit en dehors de l’Hexagone. Immédiatement après sa condamnation et l’appel qu’il a interjeté, Laporte s’est retiré «temporairement et volontairement», «avec effet immédiat» de ses fonctions de vice-président de World Rugby. Dans le monde anglo-saxon, on ne badine pas avec les affaires judiciaires et les condamnations. Le comité exécutif de la Fédération internationale a, dans la foulée, «confié le dossier à son responsable de l’éthique indépendant pour examen conformément à son code d’intégrité».
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La presse britannique s’interroge logiquement sur les conséquences de cette affaire sur la Coupe du monde 2023 qui aura lieu en France (8 septembre-28 octobre). «Ce verdict intervient à peine neuf mois avant que la France accueille la Coupe du monde, sur laquelle plane désormais une ombre considérable», tance The Guardian, quotidien anglais de référence. Il s’agit d’«un énorme choc pour le rugby français», poursuit le tabloïd The Daily Mirror, qui rappelle que «les accusations de corruption passive contre Laporte concernent quatre transactions commerciales distinctes qui impliquaient Altrad et sa société. Cela comprenait le vote de Laporte en faveur du rachat proposé par Altrad de l’équipe de Gloucester en Premiership, ainsi qu’un contrat de partenariat pour la Coupe du monde de l’année prochaine.» Pour le chroniqueur Irlandais de The Independent , «la honte de Bernard Laporte jette une ombre sur World Rugby et la Coupe du monde 2023».
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Pour le président de la FFR, c’est un gros coup dur, lui qui projetait de prendre la présidence de World Rugby, à l’issue de son deuxième mandat à la tête de la FFR, en succession de l’Anglais Bill Beaumont. Lors de la dernière élection pour la présidence de World Rugby, Bill Beaumont et Bernard Laporte avaient fait alliance pour écarter l’Argentin Agustin Pichot, ancien demi de mêlée des Pumas et ex-bras droit de Beaumont. «Laporte était le colistier du président Bill Beaumont lors de l’élection de World Rugby 2020 et l’instance dirigeante devra faire face à des pressions pour agir de manière décisive si près d’une Coupe du monde qui a déjà été entachée de scandale», appuie The Guardian.
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Désormais, il y a un poste vacant à la tête de la Fédération internationale et, du côté des cadors de l’hémisphère sud en perte d’influence, on s’inquiète déjà de savoir qui va prendre la place de Laporte. Ainsi, Georgina Robinson dans le Sydney Morning Herald souligne que «cette décision laisse un vide de pouvoir au sommet de la gouvernance de World Rugby, le soutien de Laporte en 2020 étant la clé de la réélection du président Bill Beaumont.» Et d’ajouter : «Son poste (celui de Laporte), s’il reste vacant, sera probablement occupé par un responsable d’une grande fédération de l’hémisphère nord, une décision qui pourrait éloigner encore plus l’équilibre des pouvoirs des intérêts des nations de l’hémisphère sud comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Afrique du Sud ou l’Argentine.»
La condamnation de Mohed Altrad soulève également beaucoup d’interrogations de l’autre côté du globe. Le magnat du BTP est en effet devenu récemment le sponsor maillot des prestigieux All Blacks, l’une des marques sportives les plus célèbres du monde avec le Brésil en football. La fédération néo-zélandaise de rugby (NZRU) a en effet fait savoir mercredi qu’elle allait solliciter rapidement une discussion avec la société Altrad. «Nous allons convoquer immédiatement les représentants de la société (Altrad) ainsi que l’ensemble de nos partenaires clé», indique New Zealand Rugby dans un communiqué. «Nous avons des discussions sur cette possible issue (judiciaire) depuis un certain temps», ajoute la Fédération kiwie. Le contrat entre la NZRU et Altrad est estimé à 113 millions d’euros sur six ans.
Une autre équipe, australienne cette fois, est directement impactée par la condamnation de Mohed Altrad : la Western Force. «La Force est en pourparlers avec le groupe Altrad et les principales parties prenantes du club suite au verdict d’un tribunal français dans la nuit», a fait savoir, dans un communiqué, la franchise basée à Perth qui participe au Super Rugby Pacific, qui ajoute qu’elle «prend cette affaire très au sérieux et demandera de plus amples informations à l’entreprise. Le club examinera la question de son parrainage avec Altrad en conséquence.»
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Le troisième-ligne Pita Gus Sowakula et sa compagne Toka Natua, tous deux internationaux néo-zélandais, se sont engagés avec l’ASM.
Le président de la FFR a fait appel. Il peut donc conserver ses fonctions et passer outre la demande de démission de la ministre des sports .
Les Clermontois ont inscrit 21 points en deuxième période pour renverser les Sud-Africains (24-14). Bordeaux-Bègles a cédé sur le fil sur le terrain de Gloucester (22-17).
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Rugby : Fédération internationale, Mondial 2023, All Blacks, Western Force… Les conséquences à l’international de l’affaire Laporte-Altrad
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