Les scandales à caractère pédocriminel se multiplient dans le milieu du sport. Preuve qu’aujourd’hui, la parole des victimes se libère. Un travail mené de longue date par l’association landaise “Colosse aux pieds d’argile”. Son fondateur, Sébastien Boueilh présentait, ce 28 janvier à Dax, le téléfilm adaptant son autobiographie et mettant en scène Eric Cantona, en avant-première.
Ce soir-là était un moment important pour l’ancien rugbyman, pour le fondateur de l’association et sans doute aussi pour le petit garçon victime devenu aujourd’hui un adulte qui ne veut plus se taire.
Sébastien Boueilh a été victime de viols entre 11 et 16 ans. Avec son association “Colosse aux pieds d’argile” créée il y a dix ans, il fait de la prévention contre les violences sexuelles le combat de sa vie.
Aujourd’hui, il dispose d’un nouvel outil de sensibilisation, ce téléfilm adapté de son autobiographie dans lequel il est incarné à l’écran par Eric Cantona. Il présentait le téléfilm en avant-première ce 28 janvier à Dax. 

Ce soir-là l’association était fière de présenter en avant-première le long-métrage de Stéphanie Mura qui porte le nom de l’association. C’est Eric Cantona qui campe son personnage car c’est bien-sûr, une adaptation de l’ouvrage autobiographique “Le Colosse aux pieds d’argile” écrit avec Thierry Vildary (Ed.Michel Lafon). L’histoire de Sébastien, un ancien rugbyman, avec un physique imposant. Durant son adolescence, c’est en jeune plein de vie comme tous les jeunes de son âge ou presque. 
Mais derrière les sourires de l’adolescent se cache une souffrance extrême. Sébastien subit des viols répétés durant quatre années et s’enferme dans le silence car son agresseur n’est autre qu’en proche de la famille. 


“C’est donc la rencontre d’un gamin, un petit colosse abîmé comme lui l’a été, et le retour dans sa vie de celle qu’il n’a pas su aimer adolescent, qui le forceront à faire le bon choix. Celui de la justice… mais la justice à quel prix?” (Allo Ciné)

Le téléfilm a été tourné à l’automne dans les Landes. Il était présenté ce 28 janvier et sera diffusé prochainement sur TF1. Ce sera sans aucun doute un bon support de discussion pour provoquer le dialogue avec les jeunes et le inciter à se livrer, à leur rythme auprès de ces professionnels de l’écoute.
Le chiffre semble impensable et pourtant, dans la salle, quelques personnes se sont reconnues dans les situations insupportables décrites dans le film. A l’issu de la projection, elles osent parler et pour certaines même prendre le micro. C’est le cas de Patrice qui, ce soir, veut témoigner pour “pouvoir sauver des vies si mon violeur continue de sévir”. Il explique qu’il a porté plainte il y a deux ans malgré la prescription.
Car le drame de ces crimes c’est qu’ils restent souvent tus. “Le fait que le sujet de la sexualité soit tabou en famille rajoute un verrou pour les victimes“, martèle Sébastien Boueilh qui en sait quelque chose puisque lui-même a entendu 18 ans après les faits pour porter plainte.
Regardez le reportage de Maria Laforcade et Alexis Dumoulin.

Les affaires de pédocriminalité dans le sport se multiplient ces derniers mois. Si des adultes parlent aujourd’hui d’un ancien agresseur, la prévention peut permettre aux enfants et et adolescents de se confier plus rapidement, pour que la justice passe.
Rugby, patinage, natation, tennis, foot et aujourd’hui hand, aucun sport n’est épargné malheureusement par ces exactions. Dernièrement, Bruno Martini, ancien gardien de l’Equipe de France de handball, est poursuivi par la justice après la plainte d’un adolescent de 13 ans.
La honte est en train de changer de camp, on le voit aujourd’hui. La parole se libère. Beaucoup de victimes parlent.
France 3 Aquitaine
Bien-sûr, ces scandales à répétition montre l’ampleur du phénomène. Des têtes tombent, ceux qui savaient, qui ont couvert, qui ont contribué à laisser faire les agresseurs. Mais pour Sébastien Boueilh, c’est aussi le signe que la société s’empare peu à peu du sujet, que les victimes doivent être aidées à libérer cette parole pour que les agresseurs ne restent pas impunis. Et, à l’avenir, pour pouvoir espérer que ces crimes cessent.
Son association participe activement à cette libération de la parole. Colosse aux pieds d’argile a sensibilisé plus de 70 000 personnes l’an dernier.
Reconnue d’utilité publique, l’association a pour missions la sensibilisation et la formation aux risques de violences sexuelles, de bizutage et de harcèlement en milieu sportif ainsi que l’accompagnement des victimes.
L’association a été créée par Sébastien Boueilh en 2013 suite au procès contre celui qui l’avait abusé sexuellement entre 12 et 16 ans. C’est alors qu’il décide de se lancer dans la prévention contre les risques de pédocriminalité, localement, dans un milieu qu’il connaissait bien : le rugby.
A ce moment-là, il souhaite agir à petite échelle, localement. Il veut “sensibiliser les clubs et les licenciés du Comité Régional de la Côte Basque et des Landes“. Mais très rapidement, la force de sa démarche et sans doute l’écho qu’elle prend auprès des victimes est médiatisée.

L’association mène régulièrement des actions de sensibilisation et d’informations notamment en distribuant des guides et des affiches à destination des jeunes et des éducateurs.
Aujourd’hui, il faut que l’Etat se donne les moyens de les écouter, de les entendre.
France 3 Aquitaine
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