À moins d’un an de la Coupe du monde, avez-vous déjà le sentiment que la pression monte ?
Bien sûr. Au sein du staff, on sent une excitation, une pression liée au fait de vouloir bien faire. Il ne nous reste que huit matches avant d’attaquer la préparation de la Coupe du monde. Pour nous, la Coupe du monde elle est déjà là. Mais pour les joueurs, il ne faut pas brûler les étapes.
Avez-vous fait le tour de tous les clubs depuis la rentrée ?
Pas tout à fait. On continue nos visites dans les clubs comme on le fait depuis trois saisons. Pour ma part, je vais aller parler de jeu au pied à Bordeaux, La Rochelle, au Racing 92 et à Toulouse. Dans cette saison capitale pour nous, on a plutôt des échanges avec les staffs…
Bien sûr. Au sein du staff, on sent une excitation, une pression liée au fait de vouloir bien faire. Il ne nous reste que huit matches avant d’attaquer la préparation de la Coupe du monde. Pour nous, la Coupe du monde elle est déjà là. Mais pour les joueurs, il ne faut pas brûler les étapes.
Avez-vous fait le tour de tous les clubs depuis la rentrée ?
Pas tout à fait. On continue nos visites dans les clubs comme on le fait depuis trois saisons. Pour ma part, je vais aller parler de jeu au pied à Bordeaux, La Rochelle, au Racing 92 et à Toulouse. Dans cette saison capitale pour nous, on a plutôt des échanges avec les staffs. On ne souhaite pas mettre les joueurs sous pression trop tôt. Ils vont avoir plus de trente matches à jouer avant d’y arriver. Il ne faut pas qu’on se trompe d’objectif. Ce ne serait pas bien pour les clubs, comme pour nous et cela nuirait à notre bonne relation.
Dans quel état d’esprit avez-vous trouvé les internationaux ? Percevez-vous une forme d’impatience ?
Avec les autres membres du staff, les joueurs nous surprennent par leur maturité, par le travail qu’ils effectuent. On ne peut pas occulter que dans un coin de leur tête, ils ont la case de la Coupe du monde qui est là.
Vous établissez chaque semaine une liste de sélectionnables (1) avec une hiérarchie par poste. A-t-elle bougé depuis la reprise ?
Oui, bien sûr. C’est le but. On a une méthode de travail que Fabien (NDLR : Galthié) nous a donnée. Chaque membre du premier cercle donne sa liste de 42 joueurs, mais aussi son quinze de départ et ses remplaçants si le match avait lieu la semaine prochaine. Ensuite, on fait le tour. On partage, on explique et Fabien fait la synthèse et prend les décisions. Mais d’ici la tournée de novembre, il y aura des changements, des blessures. Mais on dispose maintenant d’un gros vivier.
L’absence de Cyril Baille ou les récentes blessures de François Crois ou Romain Ntamack vous inquiètent-elles ?
Non. C’est quelque chose qu’on a anticipé. C’est pour cela qu’on voulait donner du temps de jeu à des joueurs qui pouvaient se développer pendant les tournées d’été. On sait par exemple ce qu’un Cyril peut nous apporter. Il va revenir. Mais son absence va permettre à un Jean-Baptiste Gros d’être titulaire, de se développer et d’être encore meilleur.
Quel regard portez-vous sur la période de turbulence que traverse Matthieu Jalibert ?
On est très attaché à nos joueurs. Comme les clubs. Tout le monde souhaite que Matthieu soit le plus performant possible. Après, ce qu’on regarde, c’est que Matthieu, chaque fois qu’il a été avec nous, a été bon, efficace. On n’a pas d’inquiétude par rapport à lui.
Il joue à un poste où la concurrence est rude avec, au-delà de Romain Ntamack, Antoine Hastoy, Louis Carbonel, Thomas Ramos…
Et vous pouvez ajouter Léo Berdeu. Mais c’est tant mieux. De par notre méthode, grâce surtout au travail effectué dans les clubs, on se retrouve aujourd’hui bien fourni à tous les postes. On ne gagnera pas une Coupe du monde avec 15 joueurs, ni même 33, mais plus parce que d’ici là, il y aura des blessures.
Est-ce que vous êtes ouvert, prêt à faire bouger les lignes dans la sélection du squad pour la Coupe du monde ?
Aujourd’hui, on sait qu’autour de nos cadres, on dispose d’un groupe de 25-26 joueurs qui sont avec nous depuis le début. Mais il peut y avoir six ou sept joueurs apparus la saison dernière ou qui arriveront cette saison susceptibles d’intégrer le groupe de 33. Mais le noyau de 25-27 joueurs qu’on voulait voir gagner en maturité ensemble, on l’a. Même si on sera sur la ligne de départ avec un groupe plus jeune que nos concurrents.
Quelle importance revêt la tournée d’automne avec au programme l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon ?
Je trouve que c’est un programme très intéressant avec trois rugbys différents. Comme à la Coupe du monde. L’Australie, c’est une équipe qui peut jouer par moments le meilleur rugby. Avec des joueurs aux qualités individuelles incroyables, des systèmes de jeu toujours très recherchés et beaucoup d’intensité. L’Afrique du Sud, c’est la seule équipe qu’on n’a pas affrontée. Ils sont champions du monde. On sait ce qu’ils vont nous proposer : beaucoup d’engagement, du combat, des ballons hauts. Et puis, avec le Japon, il faudra repasser sur un jeu dynamique, avec beaucoup de vitesse et de courses.
Quel regard portez-vous sur les difficultés rencontrées par les All Blacks ? Quels changements a amenés Joe Schmidt ?
Les All Blacks restent les All Blacks. On est habitué à les voir survoler leurs adversaires. On était souvent les premiers à les supporter car ils pratiquent un beau rugby. Ce que Joe Schmidt a amené et on l’a vu lors du 2e match contre l’Argentine, c’est beaucoup plus d’alternance dans leur jeu. Ils jouaient de manière très latérale sans faire de différence. Là, ils ont joué au pied par-dessus la défense, ils ont travaillé avec les avants au milieu du terrain. On n’a pas trop de doutes sur le niveau des All Blacks qui seront sur le terrain le 8 septembre 2023.
D’ici là, est-il capital de faire évoluer le jeu des Bleus ?
Oui. Mais on sait qu’on a peu de temps d’ici la tournée. Ce sera pareil pour le tournoi. Ce qui nous intéresse, c’est de continuer à gagner, d’emmagasiner de la confiance, de l’expérience collective. On aura plus de temps durant la préparation entre fin juin et septembre pour réfléchir sur notre jeu et trouver des choses pour surprendre nos adversaires.
(1) La liste pour la tournée de novembre sera communiquée le 18 octobre