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Paris (AFP) – Une sortie de crise ou l’explosion? A sept mois du Mondial à domicile, une réunion cruciale pour le rugby français est organisée par la Fédération, en crise depuis la mise en retrait de son président Bernard Laporte du fait de ses déboires judiciaires.
Le comité directeur de la FFR se réunit dans la matinée au Centre national du rugby de Marcoussis, près de Paris, pour tirer les conclusions du vote organisé sur trois jours auprès des quelque 1.500 clubs de rugby français.
La question qui leur était posée après la mise en retrait de Laporte était simple: “Approuvez-vous la proposition de M. Bernard Laporte de désigner M. Patrick Buisson en qualité de Président-Délégué de la FFR ?”
La réponse l’a été tout autant: 51,06% des votants ont dit non, avec une participation proche de 91%.
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a salué “la très forte participation des clubs à ce temps démocratique, qui était indispensable après la condamnation en première instance de Bernard Laporte et sa mise en retrait”.
“J’ai confiance dans le fait que ces échanges permettront de trouver un chemin pour stabiliser rapidement une gouvernance claire et légitime, tout en continuant à préparer efficacement et sereinement, tant sur le plan sportif qu’organisationnel, la Coupe du monde 2023 que notre pays a l’honneur d’accueillir”, a ajouté +AOC+, qui assistera à la réunion de vendredi matin.
Le comité directeur, a indiqué la FFR dans un communiqué, va “statuer sur les suites à donner” au vote des clubs.
A ce stade, deux possibilités co-existent: soit Bernard Laporte propose un nouveau candidat au poste de président-délégué – entraînant ainsi un nouveau référendum -, soit de nouvelles élections fédérales sont organisées, dans un délai de six semaines.
Cette dernière option est celle privilégiée par l’opposition, Florian Grill en tête.
“Ce n’est pas une défaite de Patrick Buisson ou une victoire d’Ovale Ensemble (le nom de sa liste, NDLR). C’est un message qui dit que les clubs veulent tourner la page (…) Il appartient au comité directeur de se montrer responsable en organisant des élections générales. C’est la demande des clubs. Faisons des élections rapides, réunissons le rugby et rassemblons-le pour réussir un enjeu majeur et préserver notre équipe de France”, a indiqué le président de la Ligue Île-de-France, qui sera candidat en cas de nouvelles élections.
“Il faut juste que le comité directeur soit respectueux de la parole des clubs et ait le sens des responsabilités. Il faut préserver la Coupe du monde et ne pas s’enferrer dans une proposition de candidats à l’infini qui serait dangereuse pour le rugby”, a ajouté Grill.
Président de la FFR depuis décembre 2016, Bernard Laporte a été condamné le 13 décembre à deux ans de prison avec sursis pour avoir noué un “pacte de corruption” avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad.
– Tournoi puis Mondial –
Ayant fait appel de la décision, sa peine, assortie d’une interdiction d’exercer son activité de président de la FFR, n’est pas immédiatement exécutoire.
L’ancien sélectionneur des Bleus refuse à ce titre de démissionner mais a accepté, sous la pression conjointe de la ministre des Sports, de la Ligue nationale de rugby (LNR) et du comité d’éthique de la FFR, de se mettre en retrait derrière un président délégué jusqu’au procès en appel, qui ne devrait intervenir qu’après le Mondial-2023.
Laporte a été placé en garde à vue quelques heures mardi, au lendemain de l’ouverture du vote, dans une affaire de blanchiment de fraude fiscale aggravée mais en est ressorti libre sans poursuite à ce stade.
“Il est parfaitement scandaleux que le parquet ait choisi la date de l’élection de M. Patrick Buisson pour fixer celle de l’audition et que la divulgation de cette audition ait été faite le jour-même”, avait alors lancé l’un des avocats de Laporte, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, fustigeant auprès de l’AFP “un acharnement du PNF”.
Un nouveau coup dur pour Bernard Laporte, à une dizaine de jours du coup d’envoi du Tournoi des six nations et à sept mois du Mondial en France, que les Bleus abordent en grands favoris.
© 2023 AFP
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