Cette semaine, “Rue des Archives” fait le tour du Grand Paris des stades : tennis, football, rugby, athlétisme… La capitale et sa région ne manquent pas d’infrastructures sportives. Autant de stades, comme le Parc des Princes, auxquels les Parisiens sont attachés.
C’est au début des années 70 que le Parc des Princes entame sa troisième vie. Après deux versions du stade en tant que vélodrome, le Parc devient l’un des emblèmes sportifs de la capitale. Cette ossature audacieuse de 50 portiques coûtera (dans un premier temps) “70 millions de francs… beaucoup plus que prévu initialement“, rapporte l’ORTF, le 6 mai 1969. Une dépense assumée par la Ville de Paris, propriétaire des murs.
Avec près de 48 000 places, qui aurait pu penser que le Parc des Princes serait un jour sous-dimensionné ? Pour ce spectateur, venu assister au premier match joué dans l’enceinte (France-URSS), c’est pourtant déjà une certitude : “Je le trouve un peu petit quand même, par rapport aux autres nations“, explique-t-il au micro de la 1e chaîne, le 25 mai 1972.
Stade Gerland à Lyon, stade Vélodrome à Marseille… Le nouveau Parc des Princes n’est pas une nouveauté dans le paysage sportif hexagonal. En région parisienne, entre la Cipale et Pershing (à Vincennes), Bergeyre (à Paris), Buffalo (à Montrouge), les stades étaient jusqu’alors de “dimensions plus modestes“, explique Luc Vollard, président de la commission de la documentation et de l’histoire à la Fédération française d’athlétisme.
Difficile d’évoquer le patrimoine sportif de la capitale sans faire un détour par Colombes. L’Ouest parisien, retenu pour accueillir les Olympiades de 1924. De la cérémonie d’ouverture aux épreuves d’athlétisme, le stade (devenu Yves-du-Manoir) fera l’objet de plusieurs transformations jusqu’à aujourd’hui. Dont l’installation d’un revêtement révolutionnaire – le tartan -, en 1969, au lendemain des Jeux Olympiques de Mexico.
“On attend beaucoup de cette nouvelle installation pour permettre aux athlètes français de s’entraîner et de se préparer pour les rencontres nationales et internationales“, raconte l’ORTF le 6 mai 1969.
Il fallait bien ces Jeux de 1924 pour faire entrer la région parisienne dans l’ère des grands stades. Lors des Olympiades de 1900, les épreuves ont en effet lieu sur les terres des grands clubs de l’époque : le Racing club de France et le Stade français.
“Lors des Jeux de 1900, les lieux de compétition sont assez dispersés dans Paris.”
“Rue des Archives” – 27 janvier 2023
“L’athlétisme, le marathon, au Pré-Catelan ; la natation et le waterpolo dans la Seine […] ; l’escrime dans le jardin des Tuileries. Il n’y avait pas de grand stade spécifique en 1900“, précise Luc Vollard.
Mais au-delà du sport, une salle a particulièrement marqué l’histoire de France : le Vélodrome d’Hiver. Près de 13 000 Juifs y ont été détenus avant d’être déportés, en juillet 1942, lors de la Rafle du Vél’ d’Hiv’.
Inaugurée en 1910, la salle a accueilli de nombreuses compétitions sportives populaires, à commencer par les fameux “Six-Jours de Paris”. Situé dans le 15e arrondissement, le Vélodrome sera démoli en 1959, après une ultime performance artistique dans les lieux signée Salvador Dalì. L’artiste y fait exploser une bombe… qui fera un blessé parmi les journalistes.
Comme un passage de témoin. 25 ans après la démolition du Vél’ d’Hiv’, la course des Six-Jours de Paris fait son retour au Palais omnisports de Bercy, en 1984.
“C’est un événement chaleureux. Ça fait partie des racines de Paris, de la mémoire collective des Parisiens. C’est une bonne chose“, déclare le maire de la capitale de l’époque, Jacques Chirac, qui vient d’y tirer les trois coups du départ.
📲 “Rue des Archives”, c’est chaque vendredi, à 11h50, sur France 3 Paris Île-de-France. Retrouvez l’intégralité du numéro #16, “Le Grand Paris des stades”.