L’entame de saison est formidable. Qu’est-ce qui a changé par rapport à l’an dernier ?
Philippe Jacquemain : Nous avons eu une saison très compliquée par le départ du coach Jack Isaac pour problèmes personnels. Nous avons dû faire sans lui, et sans le remplacer car il était trop tard et que nous n’avions pas de solutions. Benoît August : Nous avons été pris de court par la situation, très complexe au niveau contractuel et personnel. Plusieurs phénomènes nous ont empêchés de prendre une décision radicale. Nous avons forcément tiré les conclusions de ce qui s’était passé. Il a fallu que les dirigeants que nous sommes prennent des décisions pour « assainir » le groupe. Le choix s’est porté sur Jeff Dubois non seulement car c’est un entraîneur de qualité mais aussi quelqu’un du club, qui a une philosophie de jeu qui nous correspond. Force est de constater que pour l’instant, ça marche.
Jean-Frédéric…
Philippe Jacquemain : Nous avons eu une saison très compliquée par le départ du coach Jack Isaac pour problèmes personnels. Nous avons dû faire sans lui, et sans le remplacer car il était trop tard et que nous n’avions pas de solutions. Benoît August : Nous avons été pris de court par la situation, très complexe au niveau contractuel et personnel. Plusieurs phénomènes nous ont empêchés de prendre une décision radicale. Nous avons forcément tiré les conclusions de ce qui s’était passé. Il a fallu que les dirigeants que nous sommes prennent des décisions pour « assainir » le groupe. Le choix s’est porté sur Jeff Dubois non seulement car c’est un entraîneur de qualité mais aussi quelqu’un du club, qui a une philosophie de jeu qui nous correspond. Force est de constater que pour l’instant, ça marche.
Jean-Frédéric Dubois semble avoir un rôle qui dépasse largement le sportif. Qu’en est-il ?
B.A. : Jeff est venu en discussion avec son président en disant qu’il aurait aussi un droit de regard sur les jeunes et la formation. Il a fait des réunions avec les éducateurs pour développer son style de jeu, etc. Il est en relation constante avec moi au sujet de l’évolution du groupe, des structures, de l’institutionnel… Mais on ne peut pas réduire ça à une seule personne. Et puis un manager ne s’occupe de toute façon pas que de la composition du samedi.
Il a signé un contrat d’un an plus quatre en options. Qu’a-t-il demandé comme garanties ?
P.J. : Nous en parlions encore mercredi ensemble. Pour le moment, il n’y a aucun problème avec lui. Ce qu’il veut évidemment, c’est que le club progresse et continue à progresser. Et nous l’avons assuré que nous allions tout faire pour. B.A. : Le faire venir était une réussite, le conserver en sera la continuité. Nous sommes en discussion quasi quotidiennes pour l’année prochaine. Il est déjà impliqué sur le recrutement, le médical…
Son ancien coach principal, Yannick Bru, rejoindra l’UBB cet été. Il pourrait le suivre ?
B.A. : Nous ne pouvons pas répondre à sa place. C’est à lui qu’il faut poser la question…
Par le passé, des départs de coachs « providentiels », comme Marc Lièvremont ou Jérôme Daret, ont fait très mal au club. Il n’y a pas cette crainte avec Jeff Dubois ?
P.J. : Ce sont des départs qui ont fait mal. Celui de Dubois ferait mal aussi mais pour le moment, on croise les doigts. Il réside à Capbreton avec toute sa famille… Marc Dal Maso (consultant en mêlée, NDLR) est heureux comme un pape. Quant à Durquety, c’est Dubois lui-même qui nous a demandé de prolonger son contrat.
En août, vous annonciez un objectif de montée d’ici 2027. La dynamique vous a contraints à accélérer les choses ?
Les trois en chœur : Bien sûr ! Alain Pecastaing : Nous n’imaginions pas une dynamique aussi rapide. P.J. : Il a fallu accélérer. Compte tenu de notre position, nous sommes très surveillés par la Ligue. Ils nous ont fait savoir que si nous étions appelés à monter, nous aurions des contraintes administratives. B.A. : En janvier, il est demandé aux six ou sept premiers, potentiellement capables de jouer les phases finales, de remplir certains critères.
Quels sont ces critères ?
P.J. : Elles sont financières, sportives, structurelles… Le stade est par exemple aux normes mais il y aura des améliorations à faire. Nous discutons avec la mairie, avec qui les relations sont super. B.A. : Le terrain est homologué catégorie A depuis l’an dernier et pour dix ans, mais le stade doit par exemple subir deux-trois améliorations : un local antidopage attenant au vestiaire, une plateforme pour Canal, un lieu pour le point presse… C’est à la marge mais il y a quelques travaux à faire. A.P. : Il faut noter que nous ne sommes pas des novices en Pro D2. Si nous avons le plaisir d’y retourner, ce ne sera qu’un retour après un passage de quatre ans au purgatoire. Donc nous connaissons les normes et contraintes relatives à cet échelon. Nous n’allons rien découvrir comme aurait pu le faire un autre club.
Le budget actuel de l’US Dax est de 2,5 millions d’euros. Pour tenir en Pro D2, il en faut au moins 6. En cas de montée, un tel chiffre est-il atteignable ?
A.P. : Pas l’année prochaine. Si nous atteignons 5 millions de budget, ce sera déjà pas mal. B.A. : En cas de montée, le club touche 1,6 million de fonds de garantie par la Ligue pour les droits TV, la mise aux normes des stades, le fonds de solidarité, etc. Plus une prime de montée de 300 000 euros. P.J. : Certains nouveaux sponsors arrivent. Nous avons vu deux grosses entreprises cette semaine. Gifi, par exemple, n’était pas sponsor, j’ai appelé le patron, il nous a trouvé 15 000 euros. Pareil pour Afflelou, qui est au Grand Mail. Nous trouvons des solutions, et ce pour le club.
Reste qu’avec 5 millions d’euros en Pro D2, ce peut être très compliqué. Est-ce qu’une montée dès cette saison n’arriverait-elle pas trop tôt ?
A.P. : L’essence même du sport de compétition, c’est de jouer pour gagner. Pas un dirigeant au monde ne dirait à ses joueurs : « Il ne faut pas monter. » On ne peut jamais refuser une opportunité. C’est sûr que nous ne serons pas tout à fait prêts, nous le savons. Mais je peux vous dire que nous avons évolué cette année, sans même savoir que nous serions premiers à la trêve. En renforçant le centre de formation, l’équipe médicale, les structures, en imaginant une salle de réception, un centre de musculation… B.A. : Il est quand même vrai que sur notre feuille de route présentée en août, ce n’était pas prévu pour si tôt. Mais les résultats sportifs ont donné un coup de boost à tout le monde et nous ont poussés, nous dirigeants, à nous bouger. Une montée ne serait que bénéfique pour le club. Financièrement déjà. Et puis les modalités de descente vont changer. Il y aura une chance en plus de se maintenir. A.P. : Et inversement, c’est la dernière année avec deux montées directes. Il ne faut pas louper l’occasion si jamais elle s’offre à nous.
Le recrutement progresse-t-il en vue de l’an prochain ?
P.J. : Il y a cinq ou six joueurs que Jeff surveille. Ce sont des joueurs qui, au niveau financier, seront assumables en Nationale ou en Pro D2. On cherche des jeunes, pas forcément déjà connus. B.A. : Au niveau du sportif, il n’y aura pas de révolution, quand bien même l’USD monterait. Il serait compliqué de dire aux garçons qui ont fait le club : « Maintenant il faut partir, on va en prendre d’autres. » Il y aura des renforts, des joueurs en plus, d’expérience, mais nous resterons sur une continuité sportive, voulue par Jeff Dubois d’ailleurs. A.P. : Si montée il y a, nous ferons peut-être l’effort sur un ou deux joueurs.
Il y a déjà eu des signatures ?
B.A. : Il y en a avec qui on discute (sourire). Mais ce n’est pas le moment d’annoncer quoi que ce soit. Nous allons d’abord faire savoir la suite à ceux qui sont chez nous plutôt que leur mettre des idées en tête et gâcher la fin de saison. Les prolongations sont en discussion aussi actuellement. Ça viendra sur la table fin février.
Pour revenir sur les sponsors, le club publie beaucoup d’annonces de nouveaux partenaires. Ils sont en augmentation ?
P.J. : Oui, nous en avons plus de 300. Si nous voulons pérenniser notre club, il faut aller chercher tout le monde. Cela passe par une multiplication des partenaires. Et on a demandé aux partenaires qui ne pouvaient pas mettre plus d’aller chercher de nouveaux partenaires. B.A. : Il y a aussi l’organisation d’événements, de séminaires, le travail sur la marque du club… A.P. : Le public, la billetterie. Une diversification qu’appliquent tous les clubs aujourd’hui.
Ce n’était pas le cas à l’USD ?
A.P. : On se laissait vivre, on était dans le confort. Il y a eu une prise de conscience qu’on était au bout d’un système. Il fallait en changer et adopter les règles qu’adoptent la plupart des clubs aujourd’hui pour créer de l’économie autour de nous. C’est encore plus vrai dans des villes moyennes comme Dax. Quand vous voyez la réussite d’un club comme l’Aviron Bayonnais, c’est ce qu’ils ont fait avec cinq ans d’avance sur nous, ou nous cinq de retard.

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