Quel est le point commun entre Manuel Leindekar, Thomas Ceyte, Pierre Huguet, Guillaume Martocq et Jason Robertson ? Ils jouent à l’Aviron Bayonnais, merci. Mais encore ? Ils découvrent tous le Top 14 cette saison. Vous pouvez presque ajouter Pascal Cotet et Thomas Dolhagaray, qui recensaient un seul petit match (deux minutes de jeu pour le premier, sept pour le second) comme unique expérience avant la reprise. Teiva Jacquelain et Tevita Tatafu n’en comptaient pas cinq. Rémy Baget et Matis Perchaud n’en facturaient pas dix. On vous fait grâce des étrangers qui atterrissent…
Quel est le point commun entre Manuel Leindekar, Thomas Ceyte, Pierre Huguet, Guillaume Martocq et Jason Robertson ? Ils jouent à l’Aviron Bayonnais, merci. Mais encore ? Ils découvrent tous le Top 14 cette saison. Vous pouvez presque ajouter Pascal Cotet et Thomas Dolhagaray, qui recensaient un seul petit match (deux minutes de jeu pour le premier, sept pour le second) comme unique expérience avant la reprise. Teiva Jacquelain et Tevita Tatafu n’en comptaient pas cinq. Rémy Baget et Matis Perchaud n’en facturaient pas dix. On vous fait grâce des étrangers qui atterrissent pour la première fois dans l’autoproclamé « meilleur championnat du monde ». Pour atteindre son objectif du maintien, l’Aviron misera sur un groupe « made in Pro D2 ».
Grégory Patat ne s’en est pas caché. Le manager avait axé son début de recrutement sur des valeurs sûres de la division inférieure. « De ma nomination (NDLR : en octobre 2021) à fin janvier, l’objectif était de bâtir la meilleure équipe de Pro D2. » L’incertitude sur le futur échelon influait sur son recrutement. Et s’il a renforcé son effectif en fin de marché, une fois la montée validée, avec des profils aguerris au Top 14 (Bosch, Buliruarua, Kafatolu), son groupe est construit sur une très grosse colonie issue de la deuxième division. Ce samedi encore, ils étaient 19 (sur les 23 qui composaient la feuille de match) à évoluer dans l’antichambre de l’élite quelques semaines plus tôt. « On reste des mecs de Pro D2 », a planté le deuxième ligne Thomas Ceyte, après la victoire face au Racing (31-25). Une manière de dire que l’apprentissage est en cours. Collectivement et individuellement.
L’économique dicte évidemment cette tendance. Même si pour la plupart, Grégory Patat estimait qu’ils avaient « fait le tour de la Pro D2 ». Le manager est coutumier de ce genre de coups sur le marché des transferts. Les expériences de Reda Wardi et Rémi Bourdeau, passés de Béziers à La Rochelle, en témoignent. Sa nouvelle ossature bayonnaise explore aujourd’hui un nouvel univers. Pas que sur le terrain. « Attention, doucement, c’est la première fois que je vois autant de monde, moi », plaisantait le même Thomas Ceyte en conférence de presse, après avoir été assailli par un flot de questions simultanées des journalistes.
Cette inexpérience n’a pas que des inconvénients. On pourrait croire à une certaine forme de pression d’être désormais scruté par un panel de spectateurs et téléspectateurs nettement supérieurs. L’ex-capitaine de Nevers inverse le problème. « Il faut qu’on aille chercher ce supplément d’âme. Un mec comme Pascal Cotet, l’an dernier, jouait à Narbonne devant 1 000 personnes. Pierre Huguet était à Carcassonne. Je ne pense pas que le stade était tout le temps plein. Quand on est allé chercher nos adversaires et que ça s’est vraiment mis à pousser (samedi), on s’est tous transcendés sur des choses simples. »
Ça ne suffira pas toujours. Le néophyte le sait. Mais de temps en temps, cette fraîcheur peut décupler les forces. Surtout quand on assouvit un vieux fantasme. « Bayonne, c’est un truc qui me faisait rêver. J’entendais la « Peña » quand je jouais avec Nevers. Je me suis toujours dit que je voulais venir jouer ici. C’était la première officielle à domicile, avec un gros club en face. Il fallait mettre de l’intensité et, aussi, se présenter. Il y a eu du bon et du moins bon, mais sur ma performance, je suis assez satisfait. Je suis resté dans ce que je sais faire : mettre du combat, agresser les mecs. Même si parfois, je ne suis pas super bon, j’essaye de transmettre mon énergie au coéquipier qui est à côté. »
C’est le minimum syndical. Ils ne traverseront pas tous le terrain ballon en main. Ils le savent. Autant être irréprochable sur les basiques. Eric Artiguste les félicite. « Défensivement, on a assuré une bonne partie de la rencontre. Et physiquement, on a répondu présent, apprécie l’entraîneur adjoint préposé aux skills. L’attaque, c’est important, mais c’est surtout la défense qui fait la différence, et dans ce secteur, les joueurs ont été très bons. » Bien aidés par un public qu’ils ont su se mettre dans la poche. « On a beaucoup de mecs de Pro D2 qui montent et découvrent le Top 14. Mais quand tu arrives dans le stade et qu’il y a 15 000 personnes, ce n’est pas pareil, ça donne de l’énergie, ça fait pousser les ailes. » Il y en aura moins, samedi prochain à Paris face au Stade Français. Et ils ne seront pas derrière eux. Un autre challenge à relever pour ces enthousiastes bizuts.

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