Vous avez été déchus de vos titres de champions de France et d’Europe. En dépit de vos deux demi-finales dans ces deux compétitions, cela ne s’apparente-t-il pas à un coup d’arrêt ?
C’était surtout un coup d’arrêt de par la manière. Face au Leinster (Ndlr, en demi-finale de Champions Cup), on prend 40 points, on n’existe pas. Et contre Castres (Ndlr, en Top 14), dans un match où il ne se passe pas grand-chose, on s’effrite mentalement et physiquement durant la partie. Ce sont ces regrets…
C’était surtout un coup d’arrêt de par la manière. Face au Leinster (Ndlr, en demi-finale de Champions Cup), on prend 40 points, on n’existe pas. Et contre Castres (Ndlr, en Top 14), dans un match où il ne se passe pas grand-chose, on s’effrite mentalement et physiquement durant la partie. Ce sont ces regrets qui nous font dire qu’on aurait pu mieux faire. De ce qu’on a montré contre La Rochelle ou le Munster en demi-finale dans ces compétitions, on avait les capacités de faire plus. Il nous a manqué de la continuité. L’enseignement est là : il faut retrouver les clés pour avoir une forme de continuité dans la performance.
Au-delà du jeu, n’est-ce pas la gestion de votre effectif qui a fait défaut ?
Oui, dans le sens où on a été un peu frileux pour lancer dans le bain des jeunes joueurs et ainsi faire reposer des cadres de l’équipe. On était en situation particulière : on naviguait entre la sixième et la septième place alors qu’on était les premiers de la classe en début de saison. On a eu ce syndrome de se dire qu’on pouvait ne pas se qualifier alors qu’on aurait pu plus se faire confiance. Le diagnostic a été fait : cette année, on mettra beaucoup plus d’émulation dans l’équipe.
Votre intersaison a été moins condensée que la précédente. Estimez-vous que le Stade Toulousain sera mieux préparé ?
Difficile de répondre à cette question. Après le doublé, on pensait être en retard et, au final, on avait remporté six matchs d’affilée.
Mais vous reconnaissiez à l’époque que c’était surtout le résultat de la solidité de votre assise défensive…
Oui. On avait vraiment fait le focus sur les bases du rugby. Ça nous avait permis d’exister fort. Cette année, au vu de la saison passée lors de laquelle on avait plus de mal dans les animations offensives, notamment proche des lignes, on a remis notre plan de jeu à plat. On a un effectif de qualité, tout ce qu’on a mis en place depuis quelques jours a été assimilé de façon assez rapide. On est sur la bonne voie. Les joueurs avaient besoin d’un grand sas de récupération au terme d’une saison éprouvante. Ugo (Mola, le manager) leur a donné : on récupère des joueurs frais avec beaucoup d’envie.
📸 La prépa continue à Loudenvielle ✊ pic.twitter.com/OtOIBRkNKp
Qu’avez-vous changé dans votre manière de travailler ?
On est toujours en réflexion. On a changé des choses sur la gestion de l’effectif comme je l’ai dit, mais aussi sur la façon dont on va s’entraîner : sans rentrer dans les détails, on va la faire évoluer dans la semaine pour que les joueurs gardent de la fraîcheur et de l’énergie. Avec des entraînements un peu plus courts, plus de technique individuelle pour travailler la qualité du geste et des attitudes. On a travaillé sur les systèmes offensifs en changeant un peu notre façon de jouer… On a fait des diagnostics à plusieurs niveaux.
Vous avez procédé à un recrutement conséquent dans les lignes arrière (Melvyn Jaminet, Pierre-Louis Barassi, Ange Capuozzo, Arthur Retière). À quel constat cela répond-il ?
La saison dernière, on a eu beaucoup de blessés derrière : les entraînements étaient toujours à effectif réduit. C’est toujours embêtant pour l’émulation. Le club est allé chercher des joueurs de talent pour avoir un effectif important. Des recrues qui amèneront de la fraîcheur.
Des joueurs de rupture qui vous manquaient ?
Quand on voit ce que faisait Ange Capuzzo en Pro D2 ou Arthur Retière à La Rochelle, c’est sûr que ce sont des profils capables d’être très forts dans le duel et de faire la différence à tout moment.
Ces joueurs sont des internationaux, ils vous manqueront probablement lors des périodes de doublons…
Ange est international italien, il n’y a donc pas les accords avec la FFR. On a aussi Pierre-Louis qui pourrait être appelé. Mais on le sait. C’est peut-être un risque qu’on a pris, mais je pense qu’il vaut le coup. On a aussi derrière de très jeunes joueurs. Si on les prépare bien comme il faut, ce qu’on n’a pas fait la saison dernière, l’absence des internationaux pourrait être compensée par notre jeunesse.