Il a fallu patienter jusqu’à la mi-temps pour voir l’un des premiers gestes techniques réussis samedi au Hameau. Au jeu de la barre, Jordan, jeune homme pioché dans le public, a frappé le poteau de but horizontal d’un maître coup de pied. Le stade l’a salué bruyamment. Ce qu’il n’a pas eu le loisir de faire pour sa Section Paloise, dans une première période aussi insipide qu’un steak de tofu posé sur une galette de riz.
Parce qu’il faut être deux pour livrer un vilain match de rugby, Béarnais et Catalans s’étaient mis d’accord pour aligner les bévues. Encore que les visiteurs ont au moins tenté de faire des choses…
Parce qu’il faut être deux pour livrer un vilain match de rugby, Béarnais et Catalans s’étaient mis d’accord pour aligner les bévues. Encore que les visiteurs ont au moins tenté de faire des choses, eux… Mais quand ce n’était pas des munitions tombées ou échappées, des fautes venaient tuer tout embryon d’inspiration.
Sans parler des mêlées à refaire encore et encore. « Je n’ai jamais vécu ça, c’était un enfer, reconnaît le 2e ligne Mickaël Capelli. Je ne sais pas combien on en a fait, ç’a été long quand même… » Mais pas bon du tout. Dans la dernière demi-heure, enfin, la partie s’est un peu emballée. Clairement pas suffisant.
« Ce n’est pas digne d’un niveau Top 14, assène Sébastien Piqueronies. On gagne un match d’un tout petit niveau. Et on s’est fait peur dans un tout petit match de rugby ». Aucun secteur de jeu n’a trouvé grâce aux yeux du manager palois : « Tu peux presque dire que tous (n’ont pas fonctionné, NDLR). Il y a eu beaucoup de balbutiements, très peu de précision, de réactivité. Très peu de garçons ont sprinté, changé vraiment de rythme. Et on a pris des décisions sous pression… particulières ».
Illustration avec un ballon gratté par la Section dans ses 22 mètres juste avant la pause. Alors qu’il y a un surnombre à jouer et un champ profond perpignanais découvert, Eliott Roudil balance un coup de pied dévissé, directement en tribunes. Un exemple parmi tant d’autres de choix et d’une stratégie collective à l’envers. « On voulait occuper le terrain de l’USAP puis tenir le ballon chez eux. Mais on a été trop pénalisés en mêlée, on a parfois subi sur certains impacts ou été bloqué chez nous donc ça ne s’est pas passé comme on le souhaitait », confie Thibault Daubagna.
Le demi de mêlée, comme les autres membres de la charnière, se sont évertués à renvoyer de longs coups de pied chez l’adversaire. Sans en tirer un quelconque avantage. « Notre rideau n’était pas spécialement sprinté ou connecté. On aurait peut-être pu jouer plus de duels aériens, regrette Sébastien Piqueronies. Perpignan a eu beaucoup de ballons faciles à contre-attaquer, à remonter, même si je trouve que défensivement, on était organisé ». L’un des deux seuls points positifs du jour avec ces dix dernières minutes de feu, durant lesquelles Pau a infligé un 10-0 salvateur.
Une force déjà observée la saison passée. « Le banc a fait du bien, les mecs entrés ont apporté leur fraîcheur. Devant, on a su gagner quelques duels », se félicite Daubagna. Sur les larges épaules de Joseph ou Tagitagivalu notamment, la Section Paloise a cessé de rendre les ballons et gagné des mètres avec. « Nous, les joueurs, on s’est un peu trompé sur le plan. À la fin, on s’est rapproché de leur ligne en gardant la possession et en avançant », juge Capelli. « Avec toute la pression que ça suppose d’être mené sur ce match, ce groupe a vraiment des ressources mentales. Il a su se remobiliser, faire preuve de justesse et précision dans un moment critique », se réjouit Sébastien Piqueronies.
Qui prévient dans la foulée : « Nos ambitions ne sont pas de jouer un rugby de ce niveau-là. On doit être capable de conquérir le ballon et de le tenir un petit peu. Mais vous n’avez rien vu de tout ça aujourd’hui ». Malgré les discours d’avant-match pleins de sérénité, le manager béarnais veut bien attribuer cette entame brouillonne « au stress, l’émotion de retrouver le Hameau ». À ses yeux, ses hommes ont brûlé leur « joker. Si je suis inquiet dès le soir de la 1re journée, je vais avoir du mal à tenir la pression de ce long Top 14 », sourit-il.
« On sait très bien que ça ne passera pas tous les week-ends, promet Thibault Daubagna. On a été incapables d’imposer notre jeu, fébriles et on a fait des erreurs individuelles qui nous ont empêchés de mettre à mal l’USAP. On aurait clairement pu perdre ce match » Dans le camp adverse, on oscille entre fierté de ramener un bonus défensif du Béarn et frustration d’y laisser trois unités. « Quand on peut prendre des points, il faut le faire », déplore le manager usapiste David Marty.
La Section Paloise a su. Mais il lui faudra muscler son jeu si elle ne veut pas aller au-devant de grandes désillusions.
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