« Sud Ouest » Il y a bien longtemps que Pau n’avait pas vécu une intersaison si sereine, si apaisée. Que peut-on vous souhaiter d’autre ?
Barnard Pontneau De gagner.
Plus que l’année dernière ?
B. P. Le boulot a été fait de manière suffisamment rigoureuse et précise, avec les perspectives adéquates, pour créer un environnement où on ne peut se contenter que de victoire.
Pierre Lahore Si vous dites que vous observez de la sérénité, on prend ça comme un signal positif. C’est ce que l’on recherchait pour le club. On en avait besoin après des moments compliqués. Cette recherche de sérénité globale dans l’atmosphère autour de la Section, c’est une quête. Elle nous permet, désormais, de pouvoir aller dans la profondeur des choses et dans leur développement.
Effectif stable, résultats sportifs satisfaisants… Aviez-vous déjà vécu une intersaison aussi tranquille ?
P. L. L’été, c’est un éternel recommencement. Quand ça ne bouge pas, on crève…
Barnard Pontneau De gagner.
Plus que l’année dernière ?
B. P. Le boulot a été fait de manière suffisamment rigoureuse et précise, avec les perspectives adéquates, pour créer un environnement où on ne peut se contenter que de victoire.
Pierre Lahore Si vous dites que vous observez de la sérénité, on prend ça comme un signal positif. C’est ce que l’on recherchait pour le club. On en avait besoin après des moments compliqués. Cette recherche de sérénité globale dans l’atmosphère autour de la Section, c’est une quête. Elle nous permet, désormais, de pouvoir aller dans la profondeur des choses et dans leur développement.
Effectif stable, résultats sportifs satisfaisants… Aviez-vous déjà vécu une intersaison aussi tranquille ?
P. L. L’été, c’est un éternel recommencement. Quand ça ne bouge pas, on crève. Tout le monde évolue autour en Top 14. Le degré d’exigence s’élève, et on a encore du retard à rattraper. On connaissait le point de départ : on avait besoin de travailler plus vite et plus fort que les autres. Donc l’été n’a pas été tranquille du tout, dans la mesure où on aspire à transformer beaucoup de choses.
B. P. Une saison, pour une équipe de gouvernance, c’est une activité débordante jusqu’à mi, fin juillet. Et après, boum, il y a la projection immédiate sur quatre, cinq semaines pour attaquer une saison. Cela ne s’arrête jamais. Le mouvement perpétuel, c’est le rugby qui l’a inventé (rires). Et puis le manque de questionnement revient à un manque total d’humilité. Ce qui n’est pas le cas ici.
Budgétairement parlant, la Section retrouve-t-elle le même type de sérénité ?
B. P. Pour travailler dans la sérénité, il faut bâtir sur des bases saines. Nous, on est une entreprise de sport professionnel, qui se doit d’être stable dans son économie. C’est essentiel pour prendre les choses par le bon bout, pour mieux se concentrer sur ce qui fait notre existence. La première des choses, c’est de jouer au rugby, et la seconde, qui est de fédérer ce territoire. Pour poser ces bases, il faut avoir une économie saine, ce qui est le cas.
P. L. Cela a été un challenge pour nous, avec cette fin de cycle sur le plan sportif, cette transition à gérer et ce contexte sanitaire qui a profondément touché le club dans son économie. On a perdu plus de 20 % de nos ressources sur un exercice. Alors certes, on a bien été accompagnés par l’état, on a profité de l’élan de solidarité de nos partenaires et d’abonnés proches du club, mais il a fallu énormément retravailler pour reconstruire ce contexte de croissance budgétaire. La situation n’est pas simple, mais elle est saine.
Justement, votre budget prévisionnel passe de 22,6 millions à 24,5…
B. P. (il coupe) Ce sera plutôt 23,5 millions, mais nous avons l’ambition d’atteindre ces 24,5 millions. Cela voudra dire qu’on a retrouvé l’économie d’avant. C’est le premier objectif, avant la croissance. Et c’est peut-être lié d’ailleurs. Le réalisme sportif nous permettra probablement de le recouvrir.
Symboliquement, ce million, il est important ?
B. P. Oui, parce que retrouver l’économie d’avant nous permettra de nous projeter sur l’économie d’après. On veut créer cette progression pour arriver au niveau où l’on veut faire jouer ce club. La route est longue. Il y a eu des progrès l’année dernière, on en veut encore cette année. Pour en revenir aux chiffres, sans être plus riche que les autres, il faut quand même rentrer dans une économie réelle qui a ses références. Et le référentiel, c’est celui du top 6 sur le plan économique.
Le classement sportif de la saison passée et celui du budget de la Section sont corrélés. Le but, à terme, serait-il d’atteindre les 30 millions, seuil minimal du budget des qualifiés de l’an dernier si l’on excepte celui de Castres (23,4 millions) ?
P. L. Ce n’est parce qu’on a 30 millions de budget qu’on a l’assurance de figurer parmi ces équipes. On ne raisonne pas en objectif budgétaire. Le but, c’est de pousser le projet qu’on a réorienté il y a 18 mois de manière très forte, pour pouvoir jouer dans la cour de ceux qui peuvent prétendre à ces places-là. Et le contexte économique suivra par rapport à cette dynamique. On ne pourra pas créer de croissance budgétaire si notre cœur d’activité ne fonctionne pas. C’est impossible. On n’est pas obnubilés par ces 30 millions d’euros. Cela découlera de ce qu’on met en place sur tous les plans.
La place prise et la légitimité acquise par Sébastien Piqueronies vous permet-elle de prendre un peu de recul vis-à-vis du sportif ?
B. P. Sébastien Piqueronies avait, à nos yeux, une vraie légitimité sportive avant de venir. Pour certains, il y avait une forme de prise de risque par rapport à son manque de vécu en Top 14. Mais je pense que ça a été une chance, parce qu’il y a eu un alignement parfait par rapport à ce que l’on veut faire de ce club, dans son positionnement, sa culture. On ne peut pas développer une formule 1 du rugby sans en épouser la culture et la dynamiser. Cette sérénité dont vous parliez, elle vient de là. Elle est le fruit d’une adhésion de toutes les parties prenantes, il y a une communion collective.
P. L. Aujourd’hui, Sébastien incarne le projet sportif. Mais s’il est venu chez nous plutôt qu’ailleurs, c’est parce qu’il y a trouvé le projet qui correspond à ses attentes. Il a été le bon mec au bon moment pour nous, comme on était le bon endroit pour qu’il puisse s’exprimer. On a trouvé un mode de fonctionnement qui permet de porter notre projet sereinement, de manière alignée et partagée.
« L’effectif correspond à 100 % à l’étape 2 du projet », se félicitait récemment votre manageur. Vous lui avez donc donné entière satisfaction sur le front du recrutement ?
B. P. Je dirais que oui. On lui donne les moyens, mais il a conscience de nos moyens. Il y a un parfait équilibre avec les possibilités du club. Cela élimine les discussions qui ne servent à rien et qui font perdre du temps. Après, j’imagine tout de même qu’il y a 2-3 joueurs qu’il aurait aimé et qu’il n’a pas eu. On l’aura tout le temps cette insatisfaction.
P. L. Le premier challenge, c’était de conserver sur le moyen terme les garçons qui étaient déjà à bord et sur lesquels on comptait. Il a été très bien relevé. Après, on a coché toutes les cases des objectifs qu’on s’était assignés il y a un peu plus d’un an, quand on a commencé à travailler à cette équipe 2022-2023.
B. P. Et puis Sébastien est un Cantalou, il ne surpayera jamais ses besoins (rires)…
Sébastien Piqueronies a donc tenu compte de ces contraintes pour vous demander ce qu’il voulait…
P. L. Il est aussi là pour nous agiter, nous challenger, même s’il sait évidemment dans quel environnement il est arrivé. Ce qui ne l’empêche pas de lui permettre d’exprimer l’étendue de sa personnalité. De l’extérieur, c’est un entraîneur en chef, le patron du rugby. Mais pour nous, c’est d’abord quelqu’un qui a des compétences managériales très fortes et qui arrive à faire cohabiter tous ceux qui oeuvrent au quotidien autour de l’équipe. C’est ce dont on avait besoin, et cela a assis notre décision au moment où il fallait la prendre.
Le non-remplacement d’Hastoy, vous en pensez quoi ?
P. L. Il n’a pas été remplacé parce que ça avait été anticipé. Le départ d’Antoine était probable il y a un peu plus d’un an, c’est pour ça que Thibault Debaes a été couvé, accompagné, comme Antoine l’avait été en son temps. Nous avions anticipé l’arrivée de Zack Henry. On a connu l’abondance l’année dernière parce qu’il y avait Zack Henry en plus d’Antoine Hastoy, Thibault Debaes et Mike Harris, mais c’était un luxe.
Quel bilan tirez-vous de la prépa, et de l’intégration des recrues ?
B. P. Ce que je constate, c’est un renforcement de l’état d’esprit, qui était déjà très satisfaisant. Maintenant, ce n’est pas suffisant. Il nous faut beaucoup plus de maîtrise, et beaucoup plus croire en nous-mêmes, au collectif qu’on représente. Cette année, il y a deux grands mots : d’abord l’humilité, qui te permet certes de voir tes points forts, mais qui te permet aussi très vite de cerner tes points faibles. Cela te rend meilleur. L’autre, c’est la maîtrise qu’on n’avait pas l’an passé. Ce que je trouve positif, dans la préparation, c’est qu’on a intégré le rugby à 7, avec une adhésion et un soutien global de tous.
P. L. L’état d’esprit, c’est ce qui a guidé notre recrutement. Au-delà de leurs qualités intrinsèques de joueurs de rugby, on voulait vraiment veiller à l’enrichir. Pour le reste, on a entrevu, sur l’équipe à 7, un état d’esprit irréprochable, et une vraie soif de gagner. Ce qu’on attend de notre équipe, c’est qu’elle se décomplexe, car beaucoup de nos garçons ont grandi dans des moments difficiles. Aujourd’hui, toutes les transformations doivent aboutir au fait de se décomplexer, de se sentir réellement légitime à gagner tout le temps. La saison sera réussie si tous les samedis, les 23 joueurs retenus rentrent sur le terrain avec le sentiment qu’ils sont à leur place et qu’ils ont la possibilité de gagner. Cela a été le focus de cette préparation.