L’un n’empêche pas l’autre. La douce euphorie berçant la Section n’exclut pas la vigilance. Surtout lorsque votre dernier succès en date – le troisième de rang – accoucha de signaux suffisamment francs pour être pris avec toute la considération qu’ils exigent. Un avertissement sans frais toujours salutaire, lorsque votre conquête chancelle huit jours avant de se rendre à Castres (ce dimanche, 14 heures).
« Après Brive (samedi dernier, au Hameau, NDLR), on a…
« Après Brive (samedi dernier, au Hameau, NDLR), on a été assez clair dans notre constat, relate l’entraîneur béarnais Antoine Nicoud : on était très satisfaits du résultat (victoire bonifiée 22-6, la deuxième d’affilée après celle de Bordeaux), moins du contenu. On n’a pas vendu autre chose aux joueurs. Cela prouve qu’au niveau de la conquête, des fondamentaux, il n’y a jamais rien d’acquis. Face à une très grosse mêlée du championnat, on y verra très clair si on n’est pas dans un engagement maximal. »
Mêlée, touche, jeu au sol : sans une réaction proportionnelle à la différence de niveau entre ses deux derniers opposants en date, Pau ne verra sans doute pas le jour à Pierre-Fabre, où Castres visera ce dimanche un 27e succès de rang. « Face à Brive, le staff a pointé nos faiblesses sur nos lancements de jeu, en touche, et sur pas mal de choses, confesse le troisième ligne Sacha Zégueur. On n’a pas réussi à mettre en place ce qu’on avait préparé. On s’est fait rentrer dedans. »
Les discours de défaites aux lendemains de victoires ne garantissent rien. Même si au vu de la tonalité du point presse hebdomadaire de ce jeudi, Pau est prévenu à défaut d’être prémuni. Une lucidité bienvenue, même si question fondamentaux, le tableau n’est pas si sombre.
Après les sept petits points concédés l’UBB, et les six à Brive (premier match sans essai encaissé de la saison), la Section se sait plus hermétique… tout en émettant quelques réserves. « Défensivement, on se sent plus en confiance. Mais a-t-on on a joué de grandes attaques ? Je n’en suis pas sûr, reconnaît Eliott Roudil. Bordeaux, c’était pas incroyable, quant à Brive, on savait qu’ils allaient plus axer sur le combat que sur l’attaque. Après, si on gagne à Castres, je vous dirai qu’on a vraiment progressé dans ce secteur. » Un constat que nuance aussi Antoine Nicoud. « C’était bien dernièrement en défense. Si ça l’est toujours dimanche soir, on pourra dire qu’on a vraiment progressé. On aura affaire à beaucoup de défi, de jeu très haut sur la ligne, face à une équipe qui fait reculer son adversaire en tenant le ballon très longtemps. »
La maturité est aussi une question de constance, sur le fond comme sur la forme. En ce sens, le rendez-vous de dimanche à tout du test de vérité, face à un opposant qui ne réussit pas vraiment aux Béarnais (Pau reste sur cinq défaites face aux Tarnais). « On a beaucoup de mal à battre les Castrais, abonde Antoine Nicoud. Ce qui veut dire qu’ils ont de l’avance sur nous ». D’aucuns n’en doutaient. L’enjeu, le grand, le vrai, consiste à ce que le delta qui sépare Pau du CO se réduise sur la longueur.
Une question de constance, en somme, qui se jaugera également vis-à-vis de la propension de la Section à juguler la réaction d’orgueil d’une équipe humiliée. Balayé à La Rochelle dans des proportions qui interpellent (53-7), le vice-champion de France en titre connaît la recette pour gommer ce genre de faux pas sur le bout des doigts. Surtout lorsqu’il évolue à domicile.
« J’en ai pris des claques à 50 points, et je peux vous dire qu’on prépare la semaine différemment, devine et prévient Eliott Roudil. Tu te dis les vérités, et aux entraînements, ça cogne. Tu reçois quelques textos, des messages sur Instagram pendant la semaine, et le dimanche, tu te sais attendu. »
La Section l’est aussi, mais pour de bien meilleures raisons. Même si… « Ces trois victoires de rang sont anecdotiques, juge le centre béarnais. Tu rattrapes juste ta connerie du Stade Français (défaite 29-31). Tu as été gagner à La Rochelle, bravo, c’est bien, mais t’as perdu deux semaines plus tôt à la dernière minute alors que tu menais de plus de 20 points. »
En d’autres termes, la Section a beaucoup trop à se faire pardonner pour éviter de se laisser griser par une série, qui mine de rien, ne lui permet même pas d’atteindre l’équilibre (5v-6d). Ce qui ne veut pas dire que Pau n’avance pas. Grâce aux 14 dernières unités glanées sur 15 possibles, la Section est dans les mêmes temps de passage que l’an passé à pareille époque, au point près. En cas de victoire, ce dimanche, elle en compterait quatre de plus qu’au soir de la 12e journée du dernier exercice. ce qui esquisserait de vrais beaux progrès.

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