TOP 14 – Arrivé cet été en Corrèze après quatre saisons à Pau, Julien Delannoy (27 ans) s'est rapidement imposé comme un élément important du paquet d'avants briviste. Le solide deuxième ligne (1,98 m, 123 kg) se livre sur la bonne passe actuelle du CAB et sur son intégration réussie au sein du groupe corrézien.
Quels enseignements avez-vous tirés de votre qualification en huitièmes de finale de Challenge Cup ?
Cette qualification fait du bien à la tête même si ce n'était pas forcément un objectif. Gagner, que ce soit en Top 14 ou en Challenge Cup, ça fait toujours du bien ! On peut construire sur cette victoire contre Cardiff. Cela prouve qu'on a un groupe homogène et que l'on peut faire jouer tout le monde sans perdre en niveau.
Place désormais au Top 14… Vous comptez sept points d'avance sur Perpignan, dernier, et deux de retard sur Pau, 12e. Regardez-vous devant ou toujours un peu derrière ?
On veut avant tout prendre les matchs après les autres… Nous ferons les comptes après. Quand nous sommes dans la position qu'est la nôtre aujourd'hui, nous n'avons pas trop le choix. Comptablement c'est sur, ce serait une bonne opération de gagner à Bayonne avant de recevoir Perpignan. Nous savons que nous avons deux gros matchs qui nous attendent sur cette quinzaine, avec l'objectif de prendre le maximum de points.
Vous restez sur trois victoires consécutives en Top 14. Pensez-vous que le regard de vos adversaires a changé ?
Je pense que quand on reçoit une équipe qui reste sur trois succès dont un à Lyon, on doit se poser quelques questions… Mais attention, Bayonne est toujours invaincu à domicile cette saison, et c'est ce qui nous motive encore plus.
Quel regard portez-vous sur cette équipe de l'Aviron bayonnais ?
C'est une équipe qui réussit bien ses matchs à domicile. C'est ce qui leur a permis d'engranger pas mal de points par rapport à nous. Ils ont effectué un recrutement, notamment à la charnière, qui leur a fait beaucoup de bien.
Ce devrait être un match bien différent du match aller où Camille Lopez avait démarré sur le banc…
La physionomie du match sera la même, qu'il y ait Camille Lopez ou non… Il faudra que l'on mette les bons ingrédients pour pouvoir l'emporter à l'extérieur, en étant agressifs et précis.
À titre individuel, vous enchaînez les matchs au point d'avoir déjà disputé plus de 700 minutes cette saison, ce qui est déjà votre record. Comment vous sentez-vous ?
Je me sens très bien, c'est vrai. J'ai été bien intégré dans le groupe. Mon profil peut apporter à cet effectif. Au sein du groupe, on veut tous avancer dans le même sens. Je suis vraiment satisfait de ce que j'ai trouvé ici. Honnêtement, je ne pensais pas avoir autant de temps de jeu. C'est à moi de prouver tous les week-ends que j'ai ma place dans le groupe et que je peux encore plus apporter.
Pourtant vous n'avez été recruté que seulement quelques semaines avant la reprise…
Je suis bien content d'avoir signé dans ce club, et de ne pas être resté dans la situation inconfortable dans laquelle j'étais englué à Pau.
Dans votre secteur, plusieurs joueurs sont internationaux, à l'image de Lucas Paulos ou Tevita Ratuva. La concurrence est forte ?
Quand il y a de la concurrence, ça met forcément plus de challenge. Après, même s'ils ont quelques sélections, ça reste des joueurs qui ont à peu près le même âge que moi. En étant formé à Montpellier du temps des Robins Tchale-Watchou, Thibaut Privat, Sitaleki Timani ou encore Tom Donnelly, j'ai beaucoup appris. Aujourd'hui, c'est à moi de prouver à chaque rencontre que je suis au niveau de mes coéquipiers.
Vous portez aussi bien le numéro 4 que le 5 (en onze titularisations, Julien Delannoy a démarré six fois avec le 4 et cinq fois avec le 5 dans le dos, NDLR). Quel est réellement votre profil ?
C'est plus une histoire de numéro, car je me retrouve plus dans le profil de pousseur, actif dans les rucks ou les mauls. C'est ce profil qui n'intéressait pas forcément Pau au contraire de Brive. Ici, je m'épanouis pleinement et je me reconnais dans ce rôle de poutre ou de travailleur de l'ombre.