Arrivé de Nevers à l’intersaison, le talonneur Janick Tarrit (24 ans) a depuis fait son trou au Racing. Pour nous, il évoque les 37 minutes de temps de jeu effectif au Leinster, revient sur une dernière saison plus que difficile à Nevers et aborde son parcours d’ingénieur, débuté dans la rudesse d’une vieille fonderie de Turin…
Quelle impression le dernier match au Leinster (10-36) vous a-t-il laissée ?
C’était exceptionnel : le stade était magnifique, l’ambiance dingue… Malgré tout ce qu’il se disait au sujet du Leinster, nous étions partis là-bas avec des ambitions, sans forcément parler de résultat. On a bien défendu pendant une heure puis à cet instant-là, leur « surprécision » nous a fait mal, tout comme leur fraîcheur physique…
Est-ce un autre monde, le Leinster ?
D’un côté oui et d’un autre, on s’est rendu compte que ce n’étaient pas des surhommes. Ce fut du très haut niveau – je crois qu’on parle de 37 minutes de temps de jeu effectif sur cette rencontre — mais je suis certain qu’on les a fait un peu trembler, par moments…
Une supériorité numérique dont a su profiter le @racing92!ud83dudcaaud83cudfc9

Les ciels et blancs resistent au Leinster avec cet essai de Janick Tarrit en #ChampionsCupud83cudf40vud83dudd35u26aa pic.twitter.com/QbECIbMJGy
Comment appréhendez-vous le prochain match face au Stade rochelais ?
Nous nous sommes rassurés sur pas mal de points en Irlande, que ce soit la défense, la conquête ou la discipline. L’objectif, c’est de continuer sur cette lancée-là.
C’est un gros morceau, le champion d’Europe…
Je suis partisan, comme avant le Leinster, de ne pas trop valoriser l’adversaire, pour parler poliment… Il nous faut se concentrer sur nous.
Vous arrivez de Nevers, en Pro D2, et vous êtes pourtant rapidement adapté à l’étage supérieur. Comment l’expliquez-vous ?
Au début, ce fut un peu compliqué au Racing parce que j’avais des étoiles dans les yeux… Puis je me suis mis au boulot. Pouvoir compter sur Dimitri Szarzewski (ancien talonneur international, N.D.L.R.) au quotidien est aussi une chance immense pour moi : ce mec-là, c’est un puits de savoir.
Vous aviez déjà une bonne réputation en Pro D2. Sur quels secteurs avez-vous néanmoins progressé, ces derniers mois ?
Sur la fin, à Nevers, j’étais passé capitaine et je m’étais énormément investi dans cette mission. Puis je me suis blessé et suis rentré dans une période que je n’avais jamais connue en tant que joueur : le déclin, les jours sans, tout ça… Je me suis alors rendu compte qu’il fallait que je me recentre davantage sur mes performances et mon rugby. J’avais un peu perdu de vue l’essentiel, en fait. Au Racing, je suis concentré sur moi et ça m’a aidé à passer un cap, je pense.
Vous êtes paraît-il ingénieur. Pouvez-vous nous parler de cet aspect-là de votre vie ?
Je suis ingénieur mécanique spécialisé dans les transports et je poursuis, aujourd’hui, un Bachelor à Bordeaux. […] Il y a quelques années, j’ai d’abord validé un Bac S et intégré une école d’ingénieur à Nevers. Régis Dumange (le président de l’Uson) et Xavier Péméja (le manager de l’Uson) m’ont alors énormément aidé pour me dégager du temps et faciliter l’aboutissement de ce double projet. Je squeezais (sic) un peu les cours en amphi mais pour le reste, je n’avais pas d’autres choix que de rater l’entraînement. C’était parfois compliqué, oui…
Qu’est-ce qu’il fut le plus difficile, en fait ?
À 22 ans, j’ai dû faire un stage à l’étranger. Je l’ai réalisé au sud de Turin (Italie), dans une grosse fonderie. Je partais là-bas en voiture (8 heures de trajet, N.D.L.R.) dès que j’avais quelques jours « off » et à la fin de la saison, j’y ai aussi bossé deux mois.
Qu’en avez-vous retenu ?
Cette expérience m’a beaucoup appris. Je me suis confronté au monde du travail, à sa réalité. J’ai côtoyé à Turin des gars qui faisaient ça depuis 40 ans, qui respiraient des vapeurs de métal en fusion tous les jours et se pourrissaient la vie pour gagner même pas 1000 balles… Ça remet les idées en place, croyez-moi…  
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