Ce n’était pas vraiment prémédité. Mais deux petites complaintes se sont fait écho ces derniers jours à Nice. Dans le rôle des compositeurs, les Castrais et les Montpelliérains qui se sont ouvert les portes du Stade de France, où ils s’affronteront pour le Brennus vendredi prochain (20h45), en crucifiant le Stade Toulousain et l’UBB dont les rugbys étaient annoncés si chatoyants…
Ce sont les hommes de Pierre-Henry Broncan, manager du CO, qui ont donné le tempo. En déplorant que la si réductrice étiquette « d’irréductibles Gaulois du rugby français » dont ils sont affublés depuis…
Ce sont les hommes de Pierre-Henry Broncan, manager du CO, qui ont donné le tempo. En déplorant que la si réductrice étiquette « d’irréductibles Gaulois du rugby français » dont ils sont affublés depuis si longtemps désormais ait résisté à la première place à laquelle ils ont fini la phase régulière.
#DemiesTOP14
𝗥𝗲𝗺𝗮𝗸𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗻𝗮𝗹𝗲 𝟮𝟬𝟭𝟴 !
Comme il y a 4 ans, Montpellier rejoint Castres en #FinaleTOP14 et tentera de remporter son premier Brennus 🏆 pic.twitter.com/6EuX008Pg7
« On ne s’en cache pas, c’est un peu cette image qu’on peut avoir de nous, a grincé l’arrière Julien Dumora. Mais on sait aussi qu’on peut faire du bon rugby : on est sûrs de nos forces, on n’est pas que le petit village gaulois. »
Par la voix de Philippe Saint-André, les seconds leur ont emboîté le pas en ne s’estimant pas assez considérés. Un petit récit porté par l’accent de l’autopersuasion que le manager du MHR a d’ailleurs repris samedi soir : « J’aurais aimé un peu plus de respect à l’égard de mes joueurs. […] On a fini deuxième après 26 journées, on a été premiers pendant neuf journées, on a des mecs qui jouent en équipe. »
Bien qu’ils en jouent autant qu’ils s’en nourrissent, on peut comprendre l’agacement du CO et du MHR. Respectivement première et deuxième de la phase régulière, ces deux formations n’ont absolument pas usurpé leur place en finale. Mais en dépit de tous leurs mérites, il faut pourtant bien que reconnaître que ce remake de l’insipide affiche de 2018 remportée par les Castrais n’est certainement l’affiche dont rêvaient les promoteurs du Top 14. Et cela même si les représentants de la Ligue et de Canal + ne se risqueront pas à le dire…
Pourquoi tant de haine ? Tout simplement parce que Castrais et Montpelliérains, respectivement finalistes pour la quatrième et troisième fois depuis 2011, n’ont pas soulevé le même enthousiasme offensif porté par des internationaux tricolores charismatiques que le Stade Toulousain, l’UBB, le Stade Rochelais ou même le Racing.
Ultra-agressifs, brûlants dans l’engagement, les Montpelliérains, à l’image écornée par la mise sous perfusion sud-africaine durant les années Jack White (2014-17), l’ont d’ailleurs reconnu eux-mêmes. « On ne lâche pas, on s’accroche, s’est ainsi enthousiasmé Olivier Azam, en charge des avants du MHR. On l’avait fait déjà la fin de saison dernière pour sauver le club, cette année, on l’avait dit en début de saison, on a envie d’être pénibles à jouer. »
C’est réussi. Si les Héraultais ont démontré lors du premier acte face aux Bordelais leur capacité à déplacer le ballon, leur jeu est le plus souvent frontal. Ultraréalistes dans les zones de marque, ils privilégient le jeu au pied (26 par match en moyenne cette saison, un record).
Rois sans conteste dans la catégorie des « pénibles à jouer », les Castrais ont eux fait évoluer leur palette. « Le collectif castrais a changé », a promis Julien Dumora. « Le projet de jeu a été modifié en développant un peu plus le jeu debout, le jeu après contact, en ayant aussi une meilleure communication sur le terrain, a expliqué avant les demi-finales Pierre-Henry Broncan. On a mis beaucoup l’accent là-dessus, ce qui nous a permis d’avoir des « fulgurances offensives ». »
L’ADN du CO a peut-être été oxygéné mais ses principales forces sont toujours les mêmes. Un immense caractère au service d’un jeu construit comme une merveille d’équilibre et de cohérence.
Respectivement dixièmes et sixièmes attaques de la saison régulière, Castrais et Montpelliérains se focaliseront probablement sur les commentaires qu’ils jugeront négatifs pour mieux s’en nourrir. Mais cette fois, ils ne constitueront pas une arme face à leurs adversaires dans cette finale des mal-aimés…

source

Catégorisé: