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De sa fracture ouverte au petit doigt à l’atelier pâte à modeler de son fils, en passant par la charge émotionnelle de son retour, le troisième-ligne de Toulon a évoqué dans le détail cette journée si particulière.
Dix mois qu’il patientait. Depuis sa grave blessure aux deux genoux en novembre 2021. Depuis, il a travaillé dur pour chasser les doutes d’une fin de carrière prématurée et reconstruire un corps capable de tenir les chocs. Son grand retour était annoncé pour dimanche.Mais il a bien failli être repoussé. Samedi, lors de l’entraînement du capitaine, Mathieu Bastareaud, à la réception d’un ballon aérien, a été victime d’une fracture ouverte de l’auriculaire. Une blessure qui avait impressionné ses coéquipiers puisque l’os était visible. Heureusement, les ligaments n’avaient pas été touchés. Après une opération et quatre points de suture, le staff du RC Toulon et le joueur ont pris la décision de prendre part au match.
Une volonté assumée par l’ancien capitaine du XV de France lors de la conférence de presse d’après-match. «Je suis quelqu’un qui ne lâche pas facilement. Je sais d’où je viens, ce que j’ai fait pour revenir. Ce n’est pas un petit doigt qui allait m’arrêter. J’étais sûr de jouer, je me suis préparé pour jouer. À part un ouragan ou je ne sais quoi, pas grand-chose aurait pu m’empêcher de jouer…» Et de bien jouer.
Pour son retour après dix mois d’absence , Mathieu Bastareaud a franchement impressionné. Au point d’être désigné joueur du match. Une prestation qu’il savoure. «Pour moi, il y avait beaucoup de charge émotionnelle. Je reviens de loin. Physiquement ça a été. Je me suis senti bien. Après, mentalement, c’était la partie la plus difficile à gérer ces derniers jours car, forcément, quand on est arrêté aussi longtemps, on se croit perdu pour le rugby. On se remémore les moments difficiles quand on touche le but du bout du doigt. D’ailleurs, c’est passé à un doigt de pas le faire. La charge émotionnelle était difficile à gérer, mais, grâce à ma famille, à mes coéquipiers, tout s’est très bien passé. J’étais content de pouvoir refouler la pelouse de Mayol. Je suis vite passé au-dessus de l’émotion. J’ai de la bouteille. Je sais comment gérer ça.»
Il savourait donc particulièrement ce succès sur le fil du rasoir (30-29). «Forcément, je suis très content pour l’équipe. Cette victoire fait du bien car, après la défaite contre Toulouse, on avait la tête à l’envers. On avait pris une petite fessée. On avait besoin de se retrouver sur le combat et l’agressivité. C’est ce que nous avons fait en première partie de match mais on a levé le pied en seconde mi-temps. (…) J’ai essayé d’aider l’équipe et les plus jeunes. Quand on a pris des essais, j’ai vu des têtes baisser. C’est pour ça que je suis là. Il faut qu’on passe au-dessus !»
Heureux et volubile, il a également évoqué sa présence en tête des joueurs lors de la sortie du bus, au milieu des supporters. «Je me serai bien caché derrière Timani, a-t-il assuré en riant. Baptiste Serin m’a dit de passer en premier, je ne voulais pas trop. Mais personne ne s’est levé à l’arrivée du bus. Donc, à un moment, je n’avais plus trop le choix sinon on allait être en retard. Il fallait y aller…»
Il a alors pu constater que les supporters varois ne l’avaient pas oublié, lui qui a porté le maillot du RCT de 2011 à 2019, glanant trois coupes d’Europe et un titre de champion de France. «Avec Mayol, c’est un amour réciproque. Comme je l’ai dit, sur le terrain, ici, je n’ai jamais triché. Le public de Mayol aime les joueurs qui sont généreux sur le terrain. Eux, ce qui les intéresse, ce n’est pas que tu traverses le terrain. Ils aiment les mecs qui chavirent les mêlées, les mecs qui s’ouvrent le crâne pour arrêter un mec. Je me suis toujours donné à 200%. Ils me le rendent.»
Il a enfin raconté le symbole d’être remplacé par Sergio Parisse en début de seconde période. «Sergio m’a vu arriver au Stade Français. Pouvoir rejouer avec lui, c’est énorme. Ça a été mon capitaine à Paris, je ne le présente plus. C’est un mec, pendant ma convalescence, qui a toujours pris de mes nouvelles. Il n’y en a pas eu beaucoup. Il m’a bien accueilli. Il m’aide sur le poste. C’est un monsieur.»
Peu avant, au micro de Canal +, tout sourire, Mathieu Bastareaud avait évoqué son fils de trois ans, l’une de ses motivations pour revenir afin qu’il le voie jouer. Ce sera pour bientôt. «Il était au lit car demain (lundi) il y a école. Même s’il est en petite section de maternelle, j’accorde beaucoup d’importance à ses études. Comme je sais que demain, il a atelier pâte à modeler et dessins, j’ai envie qu’il me ramène un beau dessin, s’est amusé le troisième-ligne toulonnais. Donc non, il était au lit. Mais je lui mettrais les 50 premières minutes en replay.»
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Top 14 : Bastareaud raconte son retour après dix mois d’absence
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