On compare souvent le Top 14 à un marathon. Ce n’est pas faux. Le lauréat est sacré après une odyssée de 28 ou 29 journées. Mais la densité de la concurrence impose aux prétendants d’envisager ces dix mois de compétition comme une succession de sprints où il est préférable de faire la course en tête plutôt que de se laisser enfermer dans un entre-deux anxiogène.
Il y a trois semaines, à l’heure du coup d’envoi de cette édition, Toulouse, La Rochelle et Montpellier avaient la faveur des pronostics…
On compare souvent le Top 14 à un marathon. Ce n’est pas faux. Le lauréat est sacré après une odyssée de 28 ou 29 journées. Mais la densité de la concurrence impose aux prétendants d’envisager ces dix mois de compétition comme une succession de sprints où il est préférable de faire la course en tête plutôt que de se laisser enfermer dans un entre-deux anxiogène.
Il y a trois semaines, à l’heure du coup d’envoi de cette édition, Toulouse, La Rochelle et Montpellier avaient la faveur des pronostics. Même si les Rochelais ont concédé dimanche à Clermont leur première défaite de la saison (22-13), ce trio est sorti des starting-blocks sur le bon tempo, en donnant le sentiment de posséder une jolie marge de progression.
Samedi par exemple, Philippe Saint-André, l’entraîneur de Montpellier, avait fait tourner son effectif pour la réception de Pau (43-17). Ce qui n’a pas empêché les champions de France de laminer la Section. « On a fait un grand match au final, s’est félicité l’ancien ailier du XV de France. C’était une rencontre piège sur le papier mais elle nous a permis de valider ce bon début de saison. Maintenant on a une très belle semaine qui nous attend avec la réception de Toulouse. »
La confrontation des deux coleaders du Top 14 dimanche prochain constituera l’affiche de la 5e journée. Reste à savoir si les Toulousains en feront déjà un rendez-vous important…
On s’est beaucoup interrogé sur la manière dont les Toulousains allaient gérer l’abondance de talents au sein de leurs lignes arrière, avec le recrutement d’Ange Capuozzo et de Melvyn Jaminet à un poste où Thomas Ramos n’est pas prêt à lâcher le morceau. La blessure de Romain Ntamack et le repositionnement de Ramos en dix ont épargné à Ugo Mola un dilemme délicat. Contre le Racing 92, l’entraîneur toulousain avait placé l’arrière des Bleus en quinze, et le jeune international italien à l’aile droite où sa vitesse, ses appuis, sa capacité à éliminer des adversaires ont fait craquer la défense francilienne et conquis le difficile public d’Ernest-Wallon. Un essai sur interception, 9 courses, 156 mètres gagnés, 7 défenseurs battus, Capuozzo a réussi un carton plein.
« C’est une désillusion », a avoué Christophe Urios à l’issue du revers de l’Union Bordeaux-Bègles à Bayonne (20-15). L’entraîneur de l’UBB comptait sur ce déplacement à Jean-Dauger pour enclencher une dynamique positive. C’est raté. Imprécise en conquête, bousculée dans le combat d’avants, son équipe a joué à l’envers face à des Bayonnais courageux. Même Maxime Lucu, qui se trompe rarement dans ses choix, a additionné les fautes de goût. « Pendant le dernier quart d’heure de la première mi-temps, tactiquement, on a fait n’importe quoi » a estimé son coach. Avec six points seulement après quatre journées, l’UBB réalise son plus mauvais départ depuis dix ans. Inquiétant ? Un peu. Les Bordelo-Béglais n’auront pas le droit de se rater lors de la réception du Stade Français. Un nouveau revers serait sans doute synonyme de crise. Mais l’an passé, les Rochelais étaient aussi coincés au fond du classement (13e) après cinq journées.
Mais l’UBB n’est pas la seule grosse écurie en souffrance. Avec huit points et pas une seule performance convaincante avant son déplacement à La Rochelle, le Racing 92 n’est pas au mieux. Quant à Toulon, battu dans l’agressivité à Perpignan, il est aussi branché sur courant alternatif et samedi prochain, Pau l’attend.
La botte de Jules Plisson (12 points) a été décisive pour précipiter la défaite des Rochelais à Clermont, la 21e en autant de déplacements à Marcel-Michelin depuis 66 ans. L’ancien ouvreur des Maritimes a profité de cette embellie pour régler ses comptes avec Ronan O’Gara, l’entraîneur du Stade Rochelais avec qui, ses relations étaient loin d’être harmonieuses. Morceaux choisis : « À La Rochelle, ça se passait super bien, je jouais beaucoup et après j’ai beaucoup moins joué. Avec une personne, ça s’est mal passé. J’ai été mis au placard… En fait, c’est très simple : quand tu es buteur et que tu as un mec derrière toi qui n’attend qu’une chose, que tu te loupes puis qui te détruit à longueur de journée, c’est compliqué après, sur le terrain d’être en confiance. »

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