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Star du rugby dans son pays et ambassadrice de la marque Tudor, Sarah Hirini est la capitaine de l’équipe des Black Ferns Sevens. À l’occasion de la Coupe du monde de rugby à 7, qui s’est tenue le week-end dernier en Afrique du Sud, rencontre avec celle qui souhaite populariser le rugby féminin.
Elles ne sont pas passées loin. Lors de la finale de la Coupe du Monde de rugby à 7 – qui s’est déroulée du 9 au 11 septembre –, les Black Ferns Sevens ont fini par s’incliner face aux Australiennes. Le match était serré : 24-22. « Ce genre de moment nécessite de réussir à gérer la pression », confiait la jeune femme quelques jours avant l’événement. « Mais c’est très excitant… Et j’adore ce que je fais. » À 29 ans, Sarah Hirini fait partie des meilleures joueuses de rugby au monde. Au sein des Black Ferns Sevens, la capitaine de l’équipe peut en effet se targuer d’un joli palmarès : l’argent aux JO de Rio 2016, l’or aux JO de Tokyo 2020… Et vice championne du monde en 2022, donc.
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Aujourd’hui, 2,7 millions de femmes pratiquent le rugby à travers le monde, d’après l’organisation World Rugby. « Je constate que de plus en plus de jeunes femmes sont attirées par le rugby », souligne Sarah Hirini. Pourtant, certains stéréotypes demeurent. Trop brutal, trop masculin, le rugby ? « Auprès de ceux que ça gênerait de voir des femmes jouer, on ne va pas s’excuser. On reste nous-mêmes quoi qu’il arrive. Et quand des mamans me disent que leur fille a envie de jouer au rugby, mais qu’elles ont peur pour leur petite, je tente de les rassurer : le rugby offre avant tout un formidable sentiment d’appartenance. Et si les garçons pouvaient encourager leurs sœurs à jouer, ça serait encore mieux », affirme la championne.
Chez elle en Nouvelle-Zélande, Sarah Hirini a lancé la « Hirini Rugby Academy », une école pour accompagner celles qui voudraient se lancer dans une carrière de rugby professionnelle. « Devenir joueuse professionnelle demande beaucoup de travail, des sacrifices, parfois on grandit plus vite qu’on ne l’aurait peut-être voulu. Mais si c’est ce qu’on veut vraiment, le jeu en vaut la chandelle. »
D’origine maorie, Sarah Hirini est née à Fielding, localité située sur l’île du Nord de la Nouvelle-Zélande. « Là-bas, comme partout dans le pays, le rugby est un peu une religion », raconte Sarah, qui a passé son enfance dans la ferme de ses parents. « Dans ma famille, le rugby a toujours fait partie de notre culture. Il y avait toujours un ballon ovale à la maison. Il arrivait que mes parents viennent nous réveiller au beau milieu de la nuit, ma sœur et moi, pour regarder un match à la télévision. » Pourtant, Sarah Goss (son nom de jeune fille) n’a commencé à jouer au rugby qu’à l’âge de 13 ans. « Vers neuf ou dix ans, j’avais déjà envie de jouer. Mais lorsque j’ai voulu m’inscrire dans un club, je me suis résignée car j’étais la seule fille. Je n’ai jamais eu peur sur un terrain de rugby, mais j’appréhendais de m’inscrire car il n’y avait que des garçons. Je crois qu’à l’époque, les stéréotypes autour des filles qui jouaient au rugby étaient plus forts qu’aujourd’hui. »
Sarah se tourne donc d’abord vers le hockey. Quelques années plus tard, en internat, ses coachs de hockey – et ses copines – la convainquent de rejoindre l’équipe de rugby. « Toutes les joueuses avaient entre 13 et 18 ans. L’ambiance était chouette et bon enfant », se souvient-elle. Bonne élève, Sarah Hirini s’inscrit à l’université pour suivre des études maories et d’éducation physique et sportive. Le rugby prenant de plus en plus de place dans sa vie, elle suit des cours à distance. « Ça n’a pas toujours été simple de passer les examens lorsque je participais à des compétitions… Mais au bout de huit ans, j’ai fini par obtenir ma licence ! », raconte-t-elle.
Sarah Hirini n’a décidément pas froid aux yeux : elle a récemment obtenu un diplôme de pilote. « Si je n’étais pas professionnelle de rugby, j’en ferais mon métier. » Elle insiste sur l’importance d’oser, d’aller au bout de ses envies. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle a choisi de collaborer avec la marque d’horlogerie Tudor – l’un des sponsors de cette Coupe du monde de rugby à 7. « Je m’identifie au slogan “Born to dare” (né.e pour oser). Pour moi, c’est un état d’esprit. »
Plus prosaïquement, la joueuse s’émerveille devant les trésors que lui offre la nature néo-zélandaise. « Je me baigne dans la mer ou dans les lacs, je pars faire du bateau avec mon père, je me balade avec mon chien… » Quand on lui demande quelles sont les femmes qui l’inspirent, Sarah Hirini cite l’ex championne de rugby néo-zélandaise Farah Palmer, mais surtout sa mère, disparue l’année dernière. « Elle m’a appris qu’en travaillant dur, on pouvait y arriver. Et aujourd’hui, c’est aussi grâce à elle que je peux réaliser mes rêves. » Nul doute qu’elle n’a pas fini d’oser – et de nous inspirer.
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