Dans le trou il y a un mois, corrigé à domicile par Agen (11-33) ou battu par la lanterne rouge Massy (23-17), le Stade Montois ne fait désormais plus rire. Les jaune et noir ont frappé un grand coup ce vendredi soir à Vannes (12-17), en s’imposant face à des Bretons (3e), qui avaient remporté tous leurs matchs à domicile cette saison et qui n’avaient plus perdu à domicile depuis le 15 avril dernier. Un nouveau gros coup à l’extérieur des Landais – après Biarritz début septembre (27-29) –, d’autant plus que le Morbihan ne leur réussissait pas depuis leur victoire il y a six ans. Ils restaient même sur des défaites avec plus de 20 points d’écart en moyenne.
Le Stade Montois a confirmé son renouveau en signant un deuxième succès de rang après Nevers (22-19), qui lui permet de réintégrer le top 6. De bon augure avant deux réceptions, Grenoble vendredi 9 décembre, puis Carcassonne sept jours plus tard, qui doivent lui permettre d’améliorer encore cette position. À condition toutefois de réitérer ce genre de performance, notamment défensive.
Car les Landais ont tout de suite attaqué la rencontre du bon pied. Sur une pelouse hybride en parfait état, contrairement au bourbier de Boniface de la semaine dernière, les jaune et noir faisaient rapidement preuve d’une très grosse envie en Bretagne. À l’image des joueurs privés de temps de jeu ces dernières semaines pour cause de blessure : Gonzalez, titulaire pour la première fois depuis neuf mois – qui était sanctionné pour être allé trop vite au sol en tant que soutien – ou Wakaya, qui jouait rapidement les pénalités à la main. Et Laousse-Azpiazu concrétisait la bonne entame de ses coéquipiers de 40 mètres à droite des poteaux (0-3, 6e).
Les Montois voulaient se saisir de chaque occasion pour sanctionner les Vannetais mais l’arrière landais manquait sa deuxième tentative, de plus de 50 mètres. Un échec pour le meilleur réalisateur de Pro D2, qui voyait son premier poursuivant, l’ouvreur Maxime Lafage, passer à travers sa première mi-temps. Sur la lignée de sa prestation ratée à Montauban (1/4), l’ancien Bayonnais ratait deux tentatives (18e, 34e), laissant les Montois en tête.
Si Jules Even, imprécis de 50 mètres à gauche des poteaux (30e), ne permettait pas non plus aux Montois de creuser l’écart, la défense landaise se montrait, elle, parfaitement à la hauteur face à la troisième meilleure attaque à domicile. L’entraîneur Stéphane Prosper avait expliqué cette semaine : « Notre défense est en progrès, qu’elle continue sur cette dynamique des trois derniers matchs pour faire en sorte de les challenger. » Ce que ses joueurs ont parfaitement fait, finissant le premier acte sans encaisser le moindre point. Notamment après trois grosses séquences défensives dans leurs 22 mètres (26e, 39e et surtout 40e+2, après le carton jaune contre Laousse-Azpiazu, tout proche de l’interception mais sanctionné pour un en-avant volontaire).
Mais le Stade Montois redémarrait le second acte comme le premier avec deux pénalités en deux minutes (neuf pénalités en première mi-temps). Et après deux groupés pénétrants, le pilier Paga Tafili marquait en force pour son 150e match avec les Bretons. Heureusement pour les Landais, Maxime Lafage, encore en échec sur la transformation, était décidément bien à côté de ses chaussures ce vendredi soir (5-3, 43e).
Mais les Vannetais étaient transfigurés lors de ce second acte, poussés par les plus de 10 000 spectateurs, pour la première fois de la saison, avec l’inauguration d’une nouvelle tribune à la Rabine. Avec l’aide de tout un peuple, le talonneur Blanchard était, lui aussi, à la conclusion d’un nouveau groupé pénétrant, pour creuser l’écart (12-3, 56e). Abendanon était même tout proche du bonus (60e), stoppé à 5 mètres de la ligne, et Vannes filait tranquillement vers un nouveau succès à la maison.
Sauf qu’une action allait tout changer. Une touche rapidement jouée par ce même Abendanon pour un Lafage pas prêt, une interception et une percée de 60 mètres de Rasaku puis une faute de Gorrissen devant ses 22 mètres pour mettre fin à l’action. Carton jaune et tournant du match. La pénaltouche permettait aux Montois, grâce à Garrault, à la réception et à la conclusion, de rapprocher les siens (12-10, 62e).
La deuxième meilleure attaque du championnat à l’extérieur reprenait confiance et, en supériorité numérique, les joueurs de Patrick Milhet accéléraient, mettaient la pression et envoyaient les avants au charbon. Après plusieurs pilonnages, Fortuin marquait son premier essai de la saison (12-17, 70e).
Vannes tentait bien de réagir mais trois ballons volés en touche d’affilée dans les dernières minutes (Fortuin et Garrault), annihilaient les espoirs de tout un peuple, qui voyait un dernier grattage de Latterrade devant sa ligne faire exploser de joie les jaune et blanc. Et clouer le biniou des 10 000 spectateurs. Le Stade Montois ne fait plus rire et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
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