Malgré des dépenses revues à la hausse, l'événement va dégager plusieurs dizaines de millions d'euros de bénéfices, promet Jacques Rivoal, président du Groupement d'intérêt public France 2023.
Par Yann Duvert
A quelques mois de l'échéance, les organisateurs de la Coupe du monde de rugby entendent bien « sécuriser » le budget de l'événement, malgré les doutes soulevés ce mardi par « L'Equipe », qui pointe la « mauvaise gestion » de l'ancienne gouvernance.
Selon le quotidien sportif, qui fait également état de soupçons de « favoritisme » et de « détournements de fonds publics » en partie imputables à l'ex-directeur général Claude Atcher, les prévisions de bénéfice auraient ainsi été surévaluées.
« Cette Coupe du monde sera très profitable », balaie Jacques Rivoal, le président du Groupement d'intérêt public (GIP) France-2023 auprès des « Echos ». « Nous serons très au-dessus des standards, à savoir les éditions précédentes au Japon (2019) et en Angleterre (2015) ».
Côté recettes, le temps est au beau fixe, fait-il valoir. Les billets destinés aux particuliers ont tous été vendus, comme les trois quarts des hospitalités (des billets assortis d'autres prestations).
« On attend un gros rush pendant le tournoi des VI Nations et on pense que certains particuliers vont se reporter sur les hospitalités », poursuit l'ancien patron de Volkswagen en France. Cet engouement du public – notamment étranger -, a permis d'engranger des revenus supérieurs aux prévisions. Tout comme l'appétit des partenaires, qui ont répondu en nombre.
Du côté des dépenses, en revanche, l'atterrissage est moins serein. « La Coupe du monde, c'est un événement éphémère. Les recettes, on commence à les voir arriver en 2021, 2022 puis 2023. Les dépenses, elles, n'arrivent en grande partie que la dernière année. Donc on peut toujours raconter un beau récit six ans avant, désormais on fait face à la réalité », résume le président du GIP.
Outre l'inflation, qui touche diverses prestations liées à l'organisation, des frais supplémentaires de personnel et de sécurité sont désormais à prévoir – dans un contexte de pénurie de ressources humaines. Tout comme un programme « d'absorption carbone », afin de compenser en partie les voyages en avion nécessaires pour se rendre à l'événement.
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Comparé au Mondial anglais, « les dernières revues budgétaires ont souligné que nos dépenses globales étaient inférieures de 20 %. Et en ce qui concerne le ratio entre les frais de personnel et l'ensemble des dépenses, nous étions en dessous de 10 %, quand la référence est plutôt aux alentours de 15 % », selon le dirigeant. « Certaines dépenses ont pu être sous-évaluées. »
En conséquence, le résultat net devrait bien être révisé à la baisse, alors que l'ex-directeur général Claude Atcher avait évoqué le chiffre de 65 millions d'euros.
« Un budget actualisé sera présenté le 2 février, et comprendra pour la première fois toutes les entités du comité d'organisation : le GIP, Campus 2023 [un CFA destiné à former des apprentis aux métiers du sport, NDLR], la structure en charge de commercialiser les hospitalités (GIE), et le fonds de dotation. Mais nous serons plus profitable que la Coupe du monde en Angleterre, par exemple », assure Jacques Rivoal. Celle-ci avait à l'époque dégagé un bénéfice net d'environ 36 millions d'euros.
Yann Duvert
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