Démissionner après trois matchs seulement, alors qu’il n’y avait pas de péril ni de pression particulière, que l’objectif de maintien n’était en rien compromis et que le groupe était uni : on en conviendra, la chose n’est pas banale. Pourtant, c’est ce que viennent de décider Pascal Idieder et Sébastien Cergnul, les deux entraîneurs de Peyrehorade. Les présidents ont bien tenté de les retenir, pour au moins assurer le bloc de trois matchs à venir. Mais rien n’y a fait….
Démissionner après trois matchs seulement, alors qu’il n’y avait pas de péril ni de pression particulière, que l’objectif de maintien n’était en rien compromis et que le groupe était uni : on en conviendra, la chose n’est pas banale. Pourtant, c’est ce que viennent de décider Pascal Idieder et Sébastien Cergnul, les deux entraîneurs de Peyrehorade. Les présidents ont bien tenté de les retenir, pour au moins assurer le bloc de trois matchs à venir. Mais rien n’y a fait. Et comme nous sommes dans le sport amateur, il n’y a pas de préavis ni de transition pour assurer les affaires courantes avant l’arrivée de leurs successeurs, Olivier August et Sébastien Jaca.
Malgré le contexte, les deux ex-entraîneurs ont accepté de répondre – par écrit – à nos questions. Ils partent sans conflit avec le club, mais plutôt de l’amertume et le sentiment de ne pas avoir su trouver des leviers pour relancer l’équipe. La défaite à la maison contre Langon (12-34) a été celle de trop…
Pourquoi cette démission surprise, après seulement trois matchs, alors que l’objectif de maintien en Fédérale 1 n’était en rien compromis ?
Pascal Idieder : Nous sommes convaincus que les joueurs ont besoin d’un nouveau discours pour avancer. Rester aurait mis en danger l’objectif de se maintenir. Un objectif tout à fait réalisable si les joueurs s’investissent davantage.
Sébastien Cergnul : Quelques signaux aux entraînements et en match nous ont conduits à prendre cette décision. Cela peut paraître brutal mais nous pensons qu’il faut le faire, pour que le groupe puisse de nouveau se mettre en ordre de marche.
On dit que la défaite est mal conseillère. Celle face à Langon à la maison (12-34), lourde mais pas déshonorante au regard de la qualité de l’adversaire et des faits de match, a pourtant été décisive. Pour quelles raisons ?
P. I. : Le match de Langon nous a rappelé, au niveau de l’investissement et de l’engagement des joueurs sur le terrain, le match contre Nafarroa l’année dernière. On se souvient de la suite et de la longue série de défaites.
S. C. : La défaite de Langon est venue confirmer notre ressenti. Les joueurs doivent entendre autre chose pour regagner de la fraîcheur mentale.
Vous êtes de jeunes entraîneurs, avec la légitime envie d’avoir des résultats. Mais est-ce que le désir de monter en Fédérale 1 était réaliste au regard des moyens du club ? Est-on en droit de supposer que vous n’aviez pas envie de galérer à jouer le maintien ?
P. I. : Cela va faire onze ans que j’entraîne et le challenge de se maintenir est excitant. Malheureusement, je le redis mais je ne sens plus les joueurs se transcender à la suite de nos discours. Ils ont besoin d’entendre un autre son de cloche. c’est humain après tant d’années et un effectif quasi similaire à celui de notre arrivée. Ils vont réagir, j’en suis convaincu, mais c’est un constat d’échec pour nous et une situation compliquée à assumer.
S. C. : Nous entamions la cinquième saison au Peyrehorade Sports. Même si on essaie de se renouveler, une routine inévitable s’installe. Cette routine n’est pas propice au dépassement de soi, à faire les efforts supplémentaires qui nous permettaient d’être efficaces.
Vous avez amené de la rigueur, du professionnalisme (avec les objectifs individuels), vous avez convaincu vos joueurs de l’importance de la dimension physique. Rétrospectivement, la marche n’est-elle pas trop haute pour la plupart des joueurs ?
P. I. : Non, le manque d’engagement et d’envie sur le terrain n’a rien à voir avec un quelconque niveau. C’est dans la tête que cela se joue.
S. C. : Sans un engagement à 120 %, même en Fédérale 2 nous ne gagnions pas nos matchs. J’espère que les joueurs vont retrouver cet engagement, cette envie de se faire mal et de finir les matchs amochés. S’ils le font, ils se maintiendront et c’est ce que je leur souhaite.
Désormais, quelle est la suite pour vous ?
P. I. : Nous n’avons pas d’objectif particulier. Pour le moment, on essaie de digérer notre décision…