Après les remous du printemps, le bateau ASB a tangué. Malgré la grève menée par une partie des joueusesen novembre 2021 (qui réclamaient davantage de moyens), puis le forfait général acté un mois plus tard par les dirigeants, le capitaine Gilles Peynoche a tenu bon la barre, accompagné par ses fidèles membres d’équipage, restés à bord. À l’orée de cette nouvelle saison, que les Neskak disputeront en Fédérale 1 (soit deux divisions plus bas), il a recruté…
Après les remous du printemps, le bateau ASB a tangué. Malgré la grève menée par une partie des joueuses en novembre 2021 (qui réclamaient davantage de moyens), puis le forfait général acté un mois plus tard par les dirigeants, le capitaine Gilles Peynoche a tenu bon la barre, accompagné par ses fidèles membres d’équipage, restés à bord. À l’orée de cette nouvelle saison, que les Neskak disputeront en Fédérale 1 (soit deux divisions plus bas), il a recruté un nouvel officier en chef : Jean-Michel Gonzalez, épaulé par Vincent Lesca (ancien joueur de Boucau et Tyrosse, ex-coach des Pachys d’Herm).
Comment s’est opéré le retour de Jean-Michel Gonzalez, nouveau manager général ?
On s’est revus et on n’a même pas eu besoin de le convaincre. Ça lui faisait mal de voir tout ça. Il a une telle envie sur le rugby féminin qu’il a voulu aider l’ASB. On en est très contents.
Après l’envol de nombreuses joueuses, avec quel groupe repartez-vous ?
On a perdu nos jeunes internationales (Cyrielle Augé, Lilou Graciet et Julia Grosz) qui sont restées en Élite, ce qui est normal. Toutes celles qui n’adhéraient pas au projet et qui avaient tout fait pour le faire capoter sont parties et c’est très bien ainsi. On repart sur des bases humaines et sportives qui correspondent aux valeurs du club. L’effectif de 29 joueuses est composé de filles qui nous sont restées fidèles et qui ont l’état d’esprit pour aider notre structure à se reconstruire (Ingrid Amigorena, Charlène Duffort, NDLR). On a quand même 60 cadettes (une équipe à 15 et deux formations à 10), toutes managées par Céline Héguy.
Quel est votre objectif cette saison : la montée directe en Élite 2 ou la pérennisation de votre groupe en Fédérale 1 ?
On sait que nous sommes lancés dans une année de reconstruction. On serait bien présomptueux de viser une montée directe sans trop connaître ce championnat. L’idée est donc de se pérenniser en Fédérale 1 et d’injecter progressivement notre formation à l’équipe fanion. Finalement, on tenterait de reproduire ce que nous avons fait il y a quelques années. Atteindre les demi-finales du championnat de France de première division ne s’est pas fait en un jour. Il n’y a pas d’argent et il n’y en aura jamais.
L’Élite 1, justement, est-ce vraiment de l’histoire ancienne ?
Ce n’est pas mis de côté. Aujourd’hui, on bénéficie d’installations comme le stade Pierre-Cacareigt. À partir de janvier, on aura accès à l’AB Campus et par conséquent à la salle de musculation et à la halle couverte. Nous allons utiliser tout ce qui va nous permettre de reconstruire et de viser le très haut niveau. Il n’y a pas de raison qu’on y soit arrivé il y a quelque temps et de ne pas y parvenir de nouveau. Bayonne reste Bayonne. On a des universités, de l’emploi. Bien évidemment, il reste la problématique du logement mais il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas avec les atouts dont bénéficie notre ville. Le rugby, ce n’est pas qu’une question d’argent : c’est aussi un état d’esprit, des lieux de vie, des lieux sportifs : on reste une région attractive.
Que dites-vous à vos détracteurs, aujourd’hui ?
Qu’ils nous connaissaient mal. Qu’ils connaissaient mal les valeurs du club, de ses joueuses, dirigeants et entraîneurs. Je le redis : les filles, personne n’en voulait en 1992. On peut se prévaloir d’une certaine compétence et expérience par rapport au rugby féminin ainsi qu’à son évolution. Les donneurs de leçon sur les réseaux sociaux n’y connaissent rien. Ces gens ne sont que dans l’immédiateté. On ne va pas construire de l’humain et du sportif sur ce genre de choses. Nous sommes restés droits dans nos bottes.