De la gadoue, des rideaux de pluie, des coups de pied, des en-avants et une ribambelle de coups de sifflet pour saupoudrer le tout. Le derby Oloron – Mauléon n’a pas offert le plus beau spectacle rugbystique à la belle assemblée (près de 2700 spectateurs), réunie au stade St-Pée en ce dimanche de janvier malgré le froid, le vent et la pluie.
Mais ce succès haut-béarnais décroché dans la boue et la difficulté ravira à coup sûr le FCO, logiquement meurtri par la déculottée subie au match aller (34-10) en terre souletine, le 17 septembre dernier. Quatre mois ont passé depuis, et la maison bleue et blanche, désormais cornaquée par le duo Guillaume…
Mais ce succès haut-béarnais décroché dans la boue et la difficulté ravira à coup sûr le FCO, logiquement meurtri par la déculottée subie au match aller (34-10) en terre souletine, le 17 septembre dernier. Quatre mois ont passé depuis, et la maison bleue et blanche, désormais cornaquée par le duo Guillaume August – Philippe Feuillade, peut espérer des lendemains qui chantent.
« Nos joueurs ont su relever le défi malgré la pression. Ils ont fait le nécessaire pendant tout le match, on a réussi à les faire déjouer. Les attitudes et l’investissement perçus aux entraînements se retrouvent sur le terrain. On aurait pu espérer plus au planchot mais on restera sur cette victoire. Si on continue à jouer comme ça, l’avenir sera plus clair pour nous », savoure Philippe Feuillade, l’entraîneur des trois-quarts du FCO. Car si le match s’est surtout joué devant, l’intégralité des points est venue de derrière.
Menée par la charnière Baptiste Tisné – Paul Latournerie – 22 ans auteurs des 10 points marqués dimanche, la jeune garde oloronaise construit pierre après pierre les fondations du renouveau du club fondé en 1908. « L’élément déclencheur, c’est cette victoire à Barbezieux en fin d’année. Elle nous a relancés dans les têtes, elle fait qu’on met de l’enthousiasme à venir à l’entraînement », observe Paul Latournerie, jeune 10 du FCO soulagé d’avoir rectifié le tir face au voisin encombrant. « On reste quand même en reconstruction. On voit de jeunes oloronais s’imposer, des mecs du Béarn, le passage de témoin se fait peu à peu. »
Le succès arraché face à Mauléon ne souffre d’aucune contestation tant les Oloronais ont dominé territorialement la rencontre. À défaut de l’avoir maîtrisée, ils ont su asphyxier et priver leurs adversaires de ballon. Sans inspiration, les Souletins n’ont pas réussi à déployer une seule offensive dans le camp haut béarnais de toute la seconde période.
Tout avait pourtant bien commencé pour les joueurs frappés du lion doré, particulièrement joueurs en début de match. À la suite d’une combinaison, Pette Berrogain remet à l’intérieur pour Mattin Eppherre qui casse plusieurs plaquages et plonge dans l’en-but oloronais (9e).
Pile à ce moment-là, la pluie refait son apparition et confirme qu’elle sera un élément perturbateur des hypothétiques intentions de jeu. Le cuir glisse des mains, de part et d’autre, à l’image de cette action d’essai du break vendangée par Orphée Aubame (33e). Au grand bonheur des Oloronais, qui ont campé dans le camp souletin durant la majeure partie du premier acte. Bien aidés par l’indiscipline des Basques, qui rentrent au vestiaire devant d’une courte tête, 7-3, mais sans secondes lignes, renvoyés dix minutes sur le banc de touche.
Heureusement que l’arbitre Lilian Lamoliate n’a pas vu son sifflet lui glisser des mains et atterrir dans la pataugeoire de Saint-Pée : Mauléon empile les coups de sifflet au même rythme que le FCO empile les regrets, la faute à un manque de maîtrise et à une conquête défaillante dans les 22 mètres adverses.
Ragaillardis au retour des citrons, les Oloronais affichent plus de sérénité et commencent à stabiliser leur mêlée ainsi qu’à remporter la bataille des airs. La rudesse du pack béarnais met à l’épreuve la vaillance souletine. L’en-but se rapproche et, dans le bourbier béarnais, c’est finalement la vivacité de Baptiste Tisné, qui permet aux Oloronais d’enfin inscrire cet essai tant mérité, après un bras cassé vite joué à la suite d’une mêlée.
Devant au score, les Haut Béarnais vont ensuite poser les barbelés, annihiler les maigres tentatives de réaction souletine, et sceller leur revanche dans le derby. « En seconde période, on a complètement joué à l’envers, on s’est éteint. On n’a pas su se dégager de notre camp. Ils ont joué sur leurs bases physiques, cela nous a posé problème, on a commis trop de fautes, à cause d’un excès d’enthousiasme, de la fatigue et un manque de lucidité », analyse Romain Caballero, flanker du SAM, qui était si près, si loin de décrocher un premier succès historique à Oloron.
Le stade Saint-Pée reste sous pavillon bleu et blanc pour encore quelques mois et peut espérer viser les phases finales si la jeune escouade oloronaise (8e, 24 pts), désormais à 5 points du top 6, continue de grandir. Après tout, après la pluie pointe le renouveau de l’arc-en-ciel.
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