Même les cancres ont le droit de rêver. On savait depuis la saison passée que la formule de la Champions Cup, avec ses poules de 12 clubs était difficilement lisible pour le grand public. On a pu mesurer cette fois, sans que le Covid-19 vienne interférer sur son déroulement, combien sa crédibilité sportive était mince, du moins lors de sa phase qualificative.
Après trois journées, et 36 matches joués, trois équipes seulement sont éliminées : Castres battu chez lui par Edimbourg qui affiche comme l’an passé un zéro pointé. Et Northampton et les London Irish qui confirment le coup de déprime traversé par les clubs anglais. Budgets en berne, effectifs limités, l’Angleterre du rugby paye elle aussi les conséquences du Brexit mais c’est un autre sujet.
Avant la dernière journée, même Lyon et l’Union Bordeaux-Bègles respectivement 10 et 11ème de la poule A, sans avoir glané le moindre succès, sont encore en mesure de se qualifier pour les huitièmes de finale. La saison passée, sept points avaient suffi au Stade Toulousain et au Stade Français pour poursuivre l’aventure. C’est à cette hauteur que devrait se situer le tarif d’entrée dans le tableau final.
5️⃣ teams qualified from Pool A this weekend!
Congratulations to @leinsterrugby, @SharksRugby, @Saracens, @ExeterChiefs and @EdinburghRugby who have reached the #HeinekenChampionsCup Round of 16 👏
Where are your team in the standings? pic.twitter.com/bDQ5KD8GbQ
Mais il faut aussi reconnaître quelques vertus à la compétition. La première c’est d’offrir des affrontements spectaculaires très différents des batailles fermées du Top 14 : la courte victoire du Racing 92 sur les Harlequins (30-29) dimanche au bout d’un match fou à sept essais et cinq cartons jaunes en a été la parfaite illustration. Samedi dans l’après-midi, c’est Montpellier qui était tombé chez les Ospreys (35-29) en décrochant néanmoins un double bonus après avoir inscrit cinq essais.
Le deuxième mérite de cette Champions Cup, c’est d’avoir densifié le nombre de ses prétendants en accueillant les franchises sud africaines. On s’interrogeait sur leur impact. Il a été immédiat. Les Sharks qui ont dévoré l’UBB (32-3) samedi après-midi sont à la deuxième place juste sur les talons du Leinster et les Blue Bulls (poule A) comme les Stormers (poule B) sont en course pour la qualification.
La formule de la compétition ouvre une voie royale jusqu’en demi-finales aux deux premiers de chaque poule. Le Stade Toulousain et le Stade Rochelais, d’ores et déjà qualifiés, ont intégré cet enjeu dans leur approche. Les hommes d’Ugo Mola achèveront leur parcours avec la réception du Munster. Un adversaire coriace (13-18 à l’aller). Les Rochelais eux se rendront chez les Saints de Northampton qui avaient payé une addition salée à Marcel-Deflandre (46-12). Un succès bonifié serait le bienvenu car Leicester est à la hauteur des deux meilleurs représentants du Top 14 dans la poule B. Les Tigers recevront les Ospreys vendredi soir. Rochelais et Toulousains connaîtront donc le prix d’un accès à ces places VIP avant de jouer.
Quels clubs français les accompagneront dans le tableau final ? Moins que l’an passé où ils étaient sept. Dans la poule A, le Racing 92 qui achève son parcours au Leinster risque de rester à quai. Lyon qui accueille les Bulls, est encore maître de son destin contrairement à l’UBB. Dans la poule B, Montpellier possède tous les atouts pour poursuivre une aventure qui risque de se finir pour Clermont, en crise et déplacement chez les Stormers.
In Pool B, @StadeToulousain, @staderochelais and @LeicesterTigers all qualified for the #HeinekenChampionsCup this weekend 💪
Plenty to play for next week, who do you think will join them? 🤷♂️ pic.twitter.com/TW4FArZiGL