La sanction infligée à Bristol, pénalisé de cinq points pour avoir aligné un joueur non qualifié, peut changer la physionomie du déplacement chez les Bears avec une éventuelle participation aux huitièmes de finale de la Challenge Cup, ce qui n'a pas fait changer d'un iota la ligne de conduite de l'USAP.
"Ce qu'il nous faut faire pour nous qualifier ? Honnêtement, je ne me suis pas penché sur la question…" La réponse de Patrick Arlettaz est cash. À la question de savoir ce qu'il faut à l'USAP pour rêver des huitièmes de finale de la Challenge Cup, le manager catalan avoue ne rien avoir calculé. Il a appris, comme tout le monde, la sanction infligée aux Bristol Bears, qui reçoivent les Catalans ce soir à l'Ashton Gate, l'antre des joueurs de Pat Lam. Elle ne change en rien l'approche du staff perpignanais sur cette dernière rencontre de challenge européen. Ils avaient prévu depuis longtemps de faire jouer cette ribambelle, enthousiasmante, de jeunes joueurs issus de la formation catalane sur les berges de l'Avon.
Ils n'ont rien modifié à leur plan de vol. À Bristol, ce soir, le pilier gauche Samir Bououda, 21 ans depuis jeudi dernier, rejoindra ses copains Fakatika, Chinarro, Ramasibana, Bertheau, Moro, Pérez, Séguéla, tous titulaires en Angleterre, plus les remplaçants Montgaillard, Jintcharaze, Tuilagi, Viola, Desrues et Pichon, qui sont tous montés dans l'avion ce vendredi matin. "Notre objectif, poursuit Arlettaz, est de reproduire le même match que face à Glasgow. Avec beaucoup d'engagement et d'envie. Que l'on retrouve à Bristol des séquelles de la qualité vue samedi dernier." Pour l'USAP, on l'a bien compris, Bristol n'occupe pas totalement les esprits. La venue du Stade Français, pour la reprise du Top 14, le week-end prochain est bien plus importante.
Pour tenir ses engagements européens, sans se désunir avant la venue des Parisiens à Aimé-Giral, le staff catalan a innové. Seuls Patrick Arlettaz et Perry Freshwater accompagnent l'équipe à Bristol. David Marty, Guillaume Vilacéca et Gérald Bastide sont restés à Perpignan, pour mener la séance d'entraînement, prévue ce matin au Parc des Sports, avec les titulaires du prochain match.
Les dix-neuf joueurs restés à la maison seront sur le terrain pour répéter leurs gammes avant de reprendre le championnat. "Nous n'avons pas travaillé avec une équipe pour le déplacement à Bristol, et une autre pour affronter le Stade Français, précise encore Arlettaz. Nous avons travaillé tous ensemble, avec l'objectif de rester ambitieux dans notre rugby. Lundi matin, les dix-neuf de Bristol feront l'opposition à ceux qui n'y étaient pas…"
Cette organisation, David Marty et ses adjoints l'ont voulue pour ne pas revivre la même mésaventure que face à Montpellier. Le bon match à Glasgow avait laissé des séquelles dans les organismes des joueurs usapistes, qui n'avaient pas confirmé leurs bonnes dispositions chez le champion de France en titre. "On était sans ressort, sans rythme. Nous n'avons pas été bons à Montpellier…Il fallait essayer autre chose."
À Bristol, certains espèrent tirer malgré tout leur épingle du jeu. Des places dans la rotation du groupe sont en jeu, et Nino Seguela, glisse malicieusement qu'une qualification pour les huitièmes de finale du challenge, "offrira une occasion supplémentaire de jouer pour les jeunes…". Pas mal vu, Nino ! Et puis il faut continuer de grandir. Jouer contre les meilleures équipes britanniques est le meilleur test possible. "C'est bizarre, parce que face à Glasgow, on a eu l'impression que nous faisions un bon match, dit le jeune ailier ariégeois. Et à la sortie on a pris quarante points à la maison… Mais nous avons envie d'aller à Bristol pour chercher quelque chose. Ce serait énorme !"
Le deuxième ligne moldave Andreï Mahu attend lui aussi le voyage en Angleterre avec une certaine impatience. Resté trois mois sans jouer à cause d'une rupture du ligament latéral au genou gauche, il a retrouvé le terrain contre Glasgow et enchaîne à Bristol avec une certaine gourmandise. "J'ai besoin de temps de jeu pour retrouver mon niveau, souffle-t-il. Et si jamais on venait à se qualifier, ce serait un joli bonus pour l'équipe." Un sacré pari à relever pour l'USAP. Avant de songer à Paris…
J’ai déjà un compte
Je n’ai pas de compte
Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?