Avec une identité de jeu très marquée, cette équipe tricolore n’a pas connu la moindre défaite dans ce Tournoi des Cinq Nations. Elle signe son 5ème Grand Chelem en 1997.
Dans le Tournoi des Cinq Nations 1996, l’équipe de France balbutie son rugby. Elle termine à une décevante 3ème place. Elle subit cette année-là deux défaites, en Ecosse et au Pays de Galles. L’année suivante, changement de décor.
« Avant le début du Tournoi, il fallait surtout veiller à régénérer la fraîcheur des anciens en la mêlant à la folie des jeunes, insiste Christophe Lamaison. Le mot d’ordre était surtout de se sentir bien ensemble. L’ancienne génération incarnée par Sadourny, Merle, Califano, Benazzi était encore là. Tandis que la nouvelle devait faire ses preuves. Après, aller affronter l’Irlande et l’Angleterre chez eux, on n’avait pas besoin non plus de grand discours pour aller chercher de la motivation (sic) ».
Néanmoins, cette année-là, les Coqs ont pu, sur le pré, combiner cohésion, force collective et beau jeu estampillé Stade Toulousain :
« Sur le plan technique, la vidéo n’existait quasiment pas, rappelle Christophe Lamaison. On allait plutôt chercher des vertus de solidarité, de vaillance, d’abnégation avec des discours un peu à caractère tribal. C’était ce rugby de l’époque avec la guerre de tranchées au niveau des avants dans les phases statiques ou dans les regroupements. Derrière, il fallait utiliser au mieux les munitions qu’on pouvait avoir. Quant à la méthodologie toulousaine prônée par Skrela et Villepreux, il s’agissait surtout de se faire confiance et avoir confiance en ses qualités, et ce à travers la prise d’initiative et le jeu debout. C’est quelque chose qui fonctionnait très bien au Stade Toulousain. Encore fallait-il le retranscrire avec d’autres joueurs en sélection nationale ».
Et l’ancien international de procéder au déroulé des victoires successives dans ce qui sera le cinquième Grand Chelem des Tricolores :
« On a débuté par une belle victoire contre l’Irlande à Lansdowne Road (32-15, Ndlr) ce qui n’est jamais facile. Ensuite, les Gallois étaient aussi passés à la trappe (27-22, Ndlr). Contre les Anglais (23-20, Ndlr), il y a eu une espèce de revanche par rapport au match pour la 3ème place de la Coupe du Monde en 1995 (victoire de la France 19-9, Ndlr). Il y avait aussi à l’époque cette génération de joueurs anglais qui avaient eux-aussi marqué leur histoire comme Carling, Guscott, Dallaglio et d’autres ».
« Leurs atouts faisaient que cette équipe, chez elle, était quasiment totalement imprenable. Beaucoup d’articles avaient relaté que cette jeune génération française ne serait pas capable d’aller chatouiller les Anglais à Twickenham. Cela nous avait beaucoup motivés et cela avait marché. La mayonnaise avait pris deux matches auparavant et cela avait perduré pendant le Tournoi. Malgré une entame de match catastrophique, on avait fait plus que jeu égal avec les Anglais. On n’avait pas pleinement conscience de l’exploit qu’on était en train de réaliser. La prise de plaisir nous guidait. Puis il y a eu ce dernier match contre l’Ecosse où ils prennent près de 50 points (47 à 20, Ndlr). Cela démontrait aussi qu’à travers ce match on maîtrisait très bien notre sujet ».
En 1997, on peut parler plus que d’un redressement spectaculaire car l’année suivante la sélection française signa un nouveau Grand Chelem !
1ère journée
Irlande France : 15-32
2ème journée
France Pays de Galles : 27-22
3ème journée
Angleterre France : 20-23
4ème journée
France Ecosse : 47-20
Les vainqueurs français
Piliers : Christian Califano, Franck Tournaire, JeanLouis Jordana, Didier Casadei
Talonneurs : Marc Dal Maso, Marc de Rougemont
2èmes lignes : Olivier Merle, Hugues Miorin
3èmes lignes : Abdelatif Benazzi (capitaine), Philippe Benetton, Fabien Pelous, Richard Castel, Olivier Magne
Demis de mêlée : Fabien Galthié, Philippe Carbonneau, Guy Accoceberry
Demis d’ouverture : Alain Penaud, Christophe Lamaison, David Aucagne
Centres : Stéphane Glas, Thomas Castaignède, Richard Dourthe
Ailiers : Emile Ntamack, David Venditti, Laurent Leflamand, Ugo Mola
Arrières : Jean-Luc Sadourny, Pierre Bondouy
Sélectionneur : Jean-Claude Skrela



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