Avec Iban Etcheverry (23 ans), le SUA enregistre le retour de son « serial marqueur » d’essais. Du moins sur le papier. L’ailier de poche a vu son compteur de marque rester bloqué à deux petites unités la saison passée, la faute à une blessure et à une convalescence qui l’a tenu éloigné des terrains lors des trois premières journées. Lui était prêt pourtant. Prêt à en découdre, à montrer qu’il valait bien plus que ses treize matchs et le coup de bambou de la réception de Provence Rugby un soir de décembre 2021. « J’ai été touché aux ligaments croisés du genou droit. Je me blesse tout seul…
Avec Iban Etcheverry (23 ans), le SUA enregistre le retour de son « serial marqueur » d’essais. Du moins sur le papier. L’ailier de poche a vu son compteur de marque rester bloqué à deux petites unités la saison passée, la faute à une blessure et à une convalescence qui l’a tenu éloigné des terrains lors des trois premières journées. Lui était prêt pourtant. Prêt à en découdre, à montrer qu’il valait bien plus que ses treize matchs et le coup de bambou de la réception de Provence Rugby un soir de décembre 2021. « J’ai été touché aux ligaments croisés du genou droit. Je me blesse tout seul, sur un appui, se rappelle-t-il. C’était la fin de la phase aller, j’avais fait tous les matchs. »
Il n’en fera plus un jusqu’à sa titularisation face à Colomiers il y a une semaine, soit quelque huit mois et demi plus tard. Même si les Agenais ont perdu (21-22), Iban, lui, a marqué des points. Et pas seulement grâce à son premier essai depuis son retour à la compétition. « Ça partait d’une belle percée, il y a Raphaël Lagarde qui saute un centre et j’ai un duel avec mon ailier. J’arrive à m’en sortir pour marquer. » Il explose alors de joie dans les bras de son troisième ligne centre, Martin Devergie, et permet aux Agenais de rester au contact des Columérins (8-10) à la pause.
#PROD2 – J4
🎥 Voici en exclu le classement des plus beaux essais de la journée !
5⃣ Dimitri Vaotoa | @UsmSapiacRugby
4⃣ Iban Etcheverry | @agen_rugby
3⃣ Joe Ravouvou | @OyonnaxRugby
2⃣ Wame Naituivi| @SMR_Rugby
1⃣ Hugo Bouyssou | @SArugbyofficiel
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Pendant les 80 minutes qu’il passe sur le terrain, l’ancien joueur de l’UBB (2017-2018), Colomiers (2018-2019) et du SA XV (2019-2021) a joué comme s’il n’avait jamais été blessé. « Je n’ai pas eu d’appréhension du tout. J’ai eu le temps de travailler sur ça. J’étais juste en manque de rythme à la 75e où j’ai commencé à ‘‘cramper’‘ un peu. Je suis très content d’avoir pu me montrer. Même si j’attends toujours plus de moi et que je me fixe des objectifs toujours plus hauts pour arriver à rester dans ce groupe. »
Sûr de lui, la pile Etcheverry a de l’énergie à revendre, et parfois à canaliser. Car s’il se sentait prêt à rechausser les crampons dès la première journée, le staff ne l’entendait pas de cette oreille et a préféré le garder au chaud. « C’est ce qu’on lui a dit en début de saison, a précisé le manager Bernard Goutta. Je ne le sentais pas bien, pas dedans, je lui ai dit que je ne voulais pas le remettre en jeu et qu’il se blesse. Il manquait de repères. » Ce sont donc les paires Rokoduru-Tolot ou Joseph-Railevu qui ont démarré sur les quatre premiers duels. Mais le staff n’a jamais perdu de vue son poulain. « On a des ailiers qui sont costauds, mais on manque de finition et de vitesse », ajoutait Bernard Goutta au moment de justifier la seconde titularisation d’affilée d’Iban Etcheverry à Rouen (vendredi à 21 heures).
Le diagnostic du manager est confirmé par les statistiques où l’attaque du SUA a inscrit « seulement » cinq essais depuis le début du championnat, seul Colomiers fait moins bien (quatre essais). Une incapacité à convertir les temps forts qui ressemble à une mauvaise rengaine dans les paroles d’après-match, comme l’avait répété l’ouvreur Raphaël Lagarde, forfait pour ce déplacement, après le revers columérin. « Il faut donner les ballons à nos ailiers ! Quand ils ont le ballon, ils avancent. Iban se gratte un essai tout seul quand même. »
C’est bien connu, c’est à l’aile que la vie à belle. Et ce n’est pas un ailier qui dira le contraire. « Je suis preneur ! Après, ça dépend bien sûr de la physionomie du match, comment on a mis en place notre stratégie. Mais oui, je pense qu’on a des qualités derrière pour pouvoir écarter les ballons, pas forcément que sur les ailiers, on a de très bons joueurs au centre et à l’arrière. On a des ’‘10’‘ qui aiment animer, même la troisième ligne, ce sont des coureurs, ils aiment toucher le ballon. »
Des essais d’ailiers, il n’y en a eu qu’un, et c’est le sien. De quoi amener Iban et son homologue à l’autre bout du terrain, en l’occurrence Timilaï Rokoduru à Rouen, à venir dézoner et se recentrer pour participer un peu plus au jeu. « On est un peu considéré comme des électrons libres, confirme-t-il. On est le ‘‘+1’‘ dans une ligne d’attaque, celui qui permet de créer le surnombre, donc c’est vrai, on se déplace beaucoup. Mais attention, on ne le fait qu’en attaque, pas quand on est en position de défense. »
Le compteur du SUA est même susceptible de se débloquer une fois que le collectif aura trouvé son rythme de croisière, le temps de digérer les plans de jeu travaillés avec le coach des trois-quarts, Manny Edmonds. « C’est un projet de jeu clair pour nous les trois-quarts. Manny est beaucoup à notre écoute. Je pense qu’on travaille bien derrière, du moins qu’on y prend du plaisir. Il nous faut du temps pour trouver des automatismes. Et, en se mettant moins de pression, je pense qu’on peut essayer de jouer un peu plus, sans surjouer. Nous aussi, on aimerait retrouver ce jeu de vitesse, d’évitement et de relance. »