Nous verrons ci-dessous, en sujet du jour, après les brèves, les raisons qui pourraient faire de ce MotoGP2023 un must ou un raté. En fait chaque raison qui va dans un sens peut aussi être exploitée en mode négatif. Enfin presque…
Et c’est amplement mérité car depuis son installation au Bugatti en 2000, Claude Michy, son promoteur délégué, en a fait un bijou au fil des ans. Récemment il me disait encore au téléphone que quand il allait sur certains GP hors de France, à 16h30, un silence sépulcral tombait sur le circuit et les seuls bruits que l’on entendait étaient les clacs des ouvertures de boîtes de bière ! Sur le GP de France il se passe quelque chose, tout le temps. Simple mais compliqué à mettre en place. Ce GP a été élu meilleur GP de l’année 2022 il a d’ailleurs réussi à faire venir plus de 110 000 personnes au Bugatti en 2022, record mondial, Dans une année particulièrement morose en spectateurs et TV spectateurs. Le MotoGP existe depuis 1949, il a donc plus de 70 ans, il a honoré 125 champions du monde différents venant de 20 pays. C’est une fête pour le GP de France.
Alors bien sûr tout le monde s’est précipité sur cet évènement de valeur mondiale, la présentation de deux motos qui ne sont pas celles qui vont courir en 2023 !  Des interviews archi mâchés pour les pilotes, Quartarao veut récupérer son titre 2021 et Morbidelli espère se refaire. Des motos à la déco étonnante, dessinée par Aldo Drudi, concepteur génial des décos des casques de Rossi et qui cette fois a décidé un mode camouflage, en ajoutant des lignes grises sur le bleu. Honnêtement c’est moche, une moto de course, comme une auto, n’est pas faite pour être camouflée ! Je remarque que Beta, un fabricant d’outils sponsor de Yamaha, est écrit en plus grand et plus visible que la marque sur la bulle. Bon ms potes spécialistes du dessin industriel me disent que ça permet de mettre en valeur le logo Monster, sponsor type de la marque en GP. Et bien c’est dit ! En revanche, il y a une annonce glaciale, le moteur miracle préparé par Marmorini, un ex de Ferrari, ne sera prêt qu’en 2024. Si même les ritals se mettent à la mode jap où le temps n’a pas court, les motos européennes ont encore de beaux jours devant elle!
C’est à croire que l’on a changé nos champions en petits saints. Avant, un pilote disait qu’il fallait faire gaffe à untel ou untel mais qu’il allait le battre, maintenant on dit qui sera champion du monde ! Quand je jouais au rugby, avant d’entrer sur le gazon est surtout si on avait une masse de quinze mecs pesant chacun une pièce de vin (228 litres !) qui nous attendait pour nous mettre en chair à pâté, l’ambiance dans les stands était forte, imbattable… et ça nous arrivé fréquemment de gagner en mettant en une minute un essai aux mastodontes, qui s’énervaient et avaient donc match perdu. Si tu rentre sur le gazon en te disant que tu as perdu, tu perds. Donc Bastianini arrive mal sur le gazon, il affirme que Marquez sera en pleine forme et donc dangereux, quand à Bagnaia, ça frise d’ailleurs le mépris « Il y a de la rivalité, mais surtout de l’amitié, on se connaît depuis qu’on est enfant et c’est la première fois qu’on est coéquipiers. Je te respecte, j’ai beaucoup à apprendre. Ce sera mon premier adversaire » Je n’arrive pas à retrouver qui a écrit « avoir un compagnon c’est avoir un seigneur. » C’est tellement vrai en sport comme dans la vie d’ailleurs. Puis on évoque Marquez. C’est lui qui a le plus gagné, il sera le grand protagoniste. C’est le grand favori. Nous reverrons sûrement un champion au top de sa forme et ce sera un plaisir de le défier. Je suis un pilote de la vieille école, instinctif, peu calculateur et très passionné. . Si cela ne tenait qu’à moi, les courses ne se feraient qu’au corps à corps »... Mais c’est qu’il est vraiment bien ce Bastianini là !
Tout le monde avait pris ses billets d’avion, réservé ses hôtels, au dernier moment les pré-tests dénommés à tort shakedown, sont finalement interdits à la presse. Il est clair que dans ces tests réservés aux pilotes d’essai et au rookies un paquet de pièces neuves seront testées, si elles sont validées elles iront en vrai test. Donc les constructeurs ne veulent pas que l’on voie leurs atermoiements sur tel ou tel changement, c’est nul parce qu’on les verra aux essais. Ou alors justement en pré-essais, il y a des trucs que l’on va retirer mais garder pour une prochaine fois. C’est nul aussi pour une autre raison, les fans de MotoGP attendent depuis tout l’hiver l’heure de revoir rouler les motos. Or on sait que les spectateurs en gradins ou les TVspectateurs sont en baisse énorme. En somme sur ce coup, les constructeurs et Dorna se tirent une balle dans le pied. Une fois de plus.
Avec 23 victoires au total, il est deuxième du palmarès après Joy Dunlop (26 victoires) et Michael Dunlop (21). Il a 51 ans est s’est fait mal à La North West 200, plus deux ans sans courir à cause du virus, sa carrière semblait terminée. Et non, il remet ça cette année (et oui c’est une drogue, pour ceux d’entre vos qui rêvent à cette imbécillité de risque zéro). Il a passé la ligne d’arrivée de plus de cent TT, Honda vient d’annoncer qu’on lui prépare une moto, une Fireblade CBR 1000 RR-R. « Revenir sur une Fireblade au TT l’année dernière était quelque chose de spécial, donc il était juste de continuer ! L’année dernière, nous avons même réussi à terminer dans le top 5 en Superbike, ce qui était super, mais j’en veux plus ! ” J’ai dit je crois dans un autre édito que l’avantage des sports mécaniques, c’est que l’on peut partir en retraite beaucoup plus tard. Dont acte.
Il y a quelques éléments qui peuvent soit amener de la valeur ajoutée soit en retirer. C’est étonnant ça me rappelle ce que j’ai appris en droit de l’examen final des avocats la Grèce antique, à qui l’on demandait de défendre une cause et juste après de plaider exactement le contraire. Bel exercice d’ailleurs.
Bref, qu’il y a t’il de neuf en 2023 ?
Les changements de coureurs. Trois des cinq équipes d’usine changent de pilotes, seuls Yamaha et Aprilia gardent leur effectif et encore, l’arrivée d’Oliveira dans le team satellite Aprilia pourrait faire beaucoup de bruit. Joan Mir chez Honda me parait une absurdité, en plus quand Marquez était encore roulant les deux pilotes se détestaient grave.
En revanche l’arrivée de Batsianini chez Ducati me semble être la poudrière parfaite, il dit plus haut qu’il rêve de de GP en baston, ça sent extrêmement bon tout ça. Ceci pouvant être arbitré par des pilotes bip bip comme Jorge Martin qui décrochera probablement pas mal de points en miniGP. Ce point-là est un énorme plus pour 2023.
Le retour de Marquez sera également un élément clé de la saison, même si Honda ne parvient pas à lui faire une vraie moto de championnat, ça ne l’empêchera pas de décrocher un titre. Il l’a prouvé en 2022 alors que sa moto était un brêle, que lui n’avait pas complètement retrouvé son bras. Alors 2023 peut être une excellent cru.
Troisième point, si Aleix Espargaro, qui ne rêve que de refaire sa saison 2022 mais cette fois-ci jusqu’au bout, et Vinales est on le sait parfaitement capable de gagner. A l’inverse je crois assez peu, même si une victoire est possible ici et là, à un rôle clé de KTM cette saison. Tous ces points sont des pilotes qui peuvent rendre le championnat plus difficile s’il leur vient à l’esprit de gagner tel ou tel GP.
Et puis on en vient à Quartararo. Qui a les crocs, enfin on l’espère, dont la moto, même si ce n’est pas le miracle attendu sera peut-être plus motivante que celle de 2022, qui peut être un bretteur redoutable.
En fin les miniGP j’ai dit ce qu j’en pensais si je constate qu’en effet les Audimats et les gradins en profitent je serai le premier à le reconnaître, on sent les pilotes tellement forcés par leurs teams à affirmer que ce sera mieux mais qu’il faudra gérer les blessures (ça se gère une blessure ?) que j’ai toujours un très gros doute sur ce système, mauvaise copie de ce qui se fait en F1.
Alors, si je plaide contre tout ça, à l’instar des stagiaires avocats de la Grèce Antique, en effet Marquez peut encore se blesser et perdre la vue, Quartararo constater que sa moto est toujours une tortue, Aleix Espargaro s’apercevoir que l’histoire ne repasse pas toujours les plats, Oliveira constater que l’Aprilia, comme le vélo, ça s’apprend, oui là on saute vers le vide. Sauf que le team Ducati et Martin se la joueront frères ennemis, ce qu’ils sont d’ailleurs. Et ce seul point peut sauver le championnat mais ce serait vraiment une décision très cruelle du destin. Tout le reste doit arriver pour que ce sport, malgré ses règles débiles, reste un nec plus ultra !

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