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Le Puc, Massy, Vannes et (enfin) Toulon : Maëlan Rabut a fini par découvrir le Top 14 à 26 ans. Un parcours "atypique", que le Parisien ne remplacerait cependant par aucun autre.
Buste droit, courses tranchantes et dégradé fraîchement réalisé, il paraît difficile de manquer Maëlan Rabut sur la pelouse de Mayol. Pourtant, s’il est joueur du RCT depuis cet été, c’est peu dire que le centre au physique de deuxième ligne (1,94m pour 99kg) n’a pas connu un parcours linéaire. Du Puc (Paris Université Club) à Toulon, en passant par Massy et Vannes, comment s’est façonné le centre du RCT ?
Quand on évoque les Rabut, d’abord, il faut prendre la direction de Paris, d’où est originaire “toute [sa] famille”. C’est donc logiquement dans la capitale que le jeune Maëlan (prononcé “an”, et pas “ane”) – deuxième d’une fratrie de trois frangins – voit le jour en août 1996. Et si ses deux frères ont d’autres passions, le jeune homme qui grandit à Arcueil démarre le rugby à 6/7 ans. “Mon père jouait à Fresnes, et c’est lui qui m’a initié. J’ai alors pris ma première licence au Puc. Et si je n’ai pas d’anecdote croustillante sur mon premier entraînement, je sais seulement que j’ai accroché à la première seconde.”
Et ni son année de judo (il s’est également essayé au tennis), ni son déménagement à Antony alors qu’il est “en CE1”, ne viennent changer la donne: Maëlan Rabut est piqué par le ballon ovale… Et rapidement, le futur Toulonnais constate qu’il a des facilités, sans pour autant se rêver d’un avenir professionnel.
“Je ne peux pas dire que c’était une “envie”, mais davantage un rêve secret, inconcevable…” Son talent, sa détermination et sa résilience lui prouveront pourtant le contraire.
Car rapidement, le jeune Maëlan est contacté. Par le Stade français, le Racing 92. Mais c’est finalement à Massy qu’il décide de poser ses valises. “Comme il n’y avait pas de Crabos au Puc, et que je voulais jouer au meilleur niveau national, j’ai rejoint Massy, où je connaissais quelques mecs grâce à la sélection régionale.” Le rêve se rapproche, mais Maëlan Rabut continue d’avancer sans se poser la moindre question.
“Je ne me suis jamais pris la tête, et l’amour du rugby a toujours primé.”
Une passion qui le mène en équipe de France – 19 ans, où il cotoie notamment Dupont, Penaud ou Belleau. Mais surtout en équipe une à Massy, avec laquelle il découvre le Pro D2. Trois saisons durant, Maëlan Rabut – qui peut jouer à tous les postes de la ligne d’attaque – s’impose comme un joueur important de l’effectif francilien.
Sauf qu’à l’été 2019, Massy est relégué. Rabut prend alors la direction de Vannes. “J’avais deux/trois touches en Top 14, mais ça a traîné, et Vannes s’est positionné. Je me suis dit que c’était opportun, car j’avais besoin de continuer de m’aguerrir en Pro D2.”
Ne pas griller les étapes, donc, pour continuer de grandir. Et grand bien lui en a fait: en trois saisons en Bretagne, le Parisien est devenu indiscutable à Vannes et s’est imposé comme un joueur de référence en Pro D2.
De quoi attirer (à nouveau), les intérêts des clubs de Top 14. à la seule différence que, cette fois, le patient Rabut estime que son heure est venue. “L’an dernier, j’ai enchaîné plus de 20 [23 ndlr.] matchs en Pro D2, j’ai acquis des certitudes et je sentais que j’avais confirmé, que je pouvais faire des différences, alors je voulais aller voir plus haut. C’était le moment, je me sentais suffisamment mature et prêt rugbystiquement.” La suite d’un parcours atypique. “Je n’ai pas la trajectoire classique du gamin prédestiné. Je savais que j’avais des qualités, que je faisais plutôt partie de bons jeunes de ma génération, mais je ne voulais pas me presser. J’ai pris mon temps, écrit ma propre histoire et ça m’a quand même permis d’être là où j’ai envie d’être aujourd’hui.” “Là”, c’est donc à Toulon (au moins jusqu’en juin 2024), où il va désormais poursuivre son ascension permanente…
S’il est amoureux du ballon ovale, Maëlan Rabut a toujours tenu à entretenir d’autres passions. “a me permet de sortir du contexte 100% rugby... Par exemple, j’adore cuisiner. J’aime également la culture sous toutes ses formes: art, expos, théâtre, musique.” Le voyage également. Et pas toujours dans des destinations “conventionnelles”. “Cet été, j’étais en Colombie. J’ai également visité la Jordanie, le Maroc, l’Albanie, le Monténégro…”
Enfin, il y a quelques semaines, Maëlan Rabut terminait son stage de fin d’études. “Après mon Bac S, je suis entré en école de commerce. J’ai finalement passé mes derniers examens cet été, terminé mon stage il y a deux/trois semaines et obtenu l’attestation de diplôme il y a une semaine…. Je voulais assurer mes arrières et anticiper, car je sais que le rugby ne dure que 15 ans…” En tout cas, à tout juste 26 ans, c’est peu dire que Maëlan Rabut mène une vie d’hyperactif.
Racontez-nous ce premier essai avec Toulon, face à Bath, après un petit par-dessus de Danglot…
Sur le coup, je vois qu’il y a un coup à jouer dans le dos, et Jules aussi. Alors on communique discrètement sur le temps de jeu précédent. Et je savais qu’il fallait enclencher la course, ce que j’ai fait. Ensuite, j’ai eu la chance que le coup de pied soit exécuté à merveille…
Est-ce que cet essai valide pour de bon votre arrivée sur la rade, qui n’a pas été évidente, avec une blessure à la clavicule dès le premier amical?
Ça m’a fait du bien, en effet. à mon arrivée, j’étais excité, heureux. J’ai pris le temps de m’adapter à la région, aux structures, au staff. Tout se passait à merveille jusqu’à ce match amical contre Clermont. Je me sentais en forme, je montrais de bonnes choses et la blessure m’est tombée dessus.
ça a été brutal, ça m’a stoppé net… Manquer le début de saison n’a pas été évident à gérer, mais c’est le jeu des blessures… C’est difficile quand tu es en train de monter en puissance, et que tout s’arrête sans que tu n’aies pu donner quoi que ce soit… Mais les mecs ont pris des nouvelles, m’ont soutenu, je suis resté connecté avec le groupe. Alors j’ai bossé pour revenir en confiance, et surtout le plus rapidement possible.
Avez-vous craint que votre chance soit passée?
J’ai eu un peu peur de manquer le coche, forcément. J’aurais aimé prendre le wagon direct, mais il fallait garder espoir, et tout mettre en œuvre pour ne pas perdre de temps. J’ai démarré face à Montpellier sur le banc, et continué à grappiller un peu de temps de jeu, ce qui me permet de me sentir bien dans l’effectif, de prendre la mesure de ce niveau que je découvre et de monter en puissance.
Qu’attend le staff de vous?
J’ai un profil un peu hybride car je peux apporter de l’avancée ballon en mains, mais également faire jouer autour de moi. J’aime avoir des responsabilités sur la gestion du jeu. Enfin, j’ai un jeu au pied gauche assez long, donc je dois pouvoir soulager l’ouvreur au besoin. C’est une palette assez large, mais il faut que je parvienne à l’exploiter dans toutes ses dimensions pour apporter au groupe.
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