Après une décennie morose, la génération Antoine Dupont a reconnecté le grand public avec l’équipe de France de rugby. Grand Chelem dans le tournoi des Six Nations, série de treize succès en cours : cette année 2022 restera comme un très grand millésime pour le rugby français. Avec son « Anthologie des Bleus », Richard Escot, journaliste à L’Équipe, arrive à point nommé pour nous permettre de revisiter l’histoire du Quinze de France, cette chanson de geste commencée en 1906 par une défaite contre les All Blacks (8-38) dans le vieux Parc des Princes.
Préfacé par Olivier Magne, son livre magnifiquement illustré ne suit pas une ligne chronologique. Il explore des thèmes. Il s’arrête d’abord sur ceux qui ont fait le Quinze de France, ses héros, avec en exergue cette citation de l’écrivain autrichien Stefan Zweig : « L’histoire ne tolère aucun intrus, elle choisit elle-même ses héros et rejette sans pitié les êtres qu’elle n’a pas élus, si grande soit la peine qu’ils se sont donnée. » Mais il s’attarde aussi sur ses « martyrs » ceux, nombreux dont le talent n’a pas toujours eu l’heur de plaire aux sélectionneurs : Philippe Struxiano, Jean Dauger, André Boniface, Jo Maso, Didier Codorniou.
Le XV de France et le tournoi, les troisièmes mi-temps du XV de France, les capitaines, le XV de France et la Coupe du monde, les styles de jeu, les entraîneurs, les dix matches mythiques, sont autant d’escales de ce voyage de plus d’un siècle. À chaque arrêt, on a le plaisir de retrouver un grand témoin : Vincent Clerc, Henri Garcia, Abdelatif Benazzi, Philippe Saint-André, Pierre Villepreux et Pierre Berbizier. L’originalité du livre c’est aussi d’ouvrir aux femmes cet univers longtemps exclusivement masculin. Chaque chapitre est l’occasion d’apporter un éclairage sur le XV de France féminin.
Quant aux amateurs de statistiques, ils trouveront aussi leur bonheur en fin d’ouvrage puisque tous les matches du XV de France et tous les Bleus sélectionnés jusqu’à la fin du Tournoi des Six Nations 2022 y sont répertoriés.
Anthologie des Bleus. Éditions Solar. 255 pages. 37 euros.
Il y a deux ans, Serge Collinet avait raconté son expérience d’éducateur au lycée Georges Braque, dans le 13e arrondissement de Paris, et de découvreur de talents – Wesley Fofana, Vincent Rattez – dans « Rugby au cœur, les Braqueboys ». Cette fois, c’est son expérience personnelle de « petit joueur » (du PUC et de l’ASPTT quand même) que ce professeur agrégé d’EPS fait partager. C’est surtout une époque qu’il nous convie à revisiter. Quand la première division comptait 40 clubs et que les bagarres, les vraies, pas les simulacres du rugby professionnel d’aujourd’hui, rythmaient les matches. C’est un livre qui, comme le dit la postface, sent l’huile camphrée et l’amitié où tous les amateurs se reconnaîtront. La préface est signée d’Émile et Romain Ntamack.
Mémoires du rugby à l’ancienne. Éditions Passiflore. 196 pages 16 euros.
Envie de savourer à nouveau le Grand Chelem des Bleus, de revivre l’épopée européenne du Stade Rochelais ou le sacre de Montpellier ? Ce grand classique de fin d’année est donc pour vous. On le recommande d’autant plus volontiers qu’il offre le plaisir de lire Pierre Michel Bonnot, ancien « chapoteur » de « L’Equipe » qui reprend donc du service. C’est souvent féroce et jubilatoire. C’est unique.
Le livre d’or du rugby. Editions Solar. 141 pages. 24,90 euros.
Comment battre les All Blacks ? C’est la question que toute la France se posera le 8 septembre prochain, lors du match d’ouverture de la Coupe du monde 2023. Dans l’histoire, le XV de France n’y est parvenu que treize fois. Treize victoires en soixante-deux rencontres, c’est peu. Et pourtant, la bande à Antoine Dupont a de bonnes raisons d’espérer décrocher un 14e succès. Elle y est déjà parvenue à l’automne 2021 (40-25).
Dans son livre, Olivier Villepreux décortique les treize succès français arrachés à la meilleure nation de l’histoire. Depuis la victoire inaugurale de Jean Prat et ses équipiers en 1954 jusqu’à celle des Bleus de Fabien Galthié. La préface est de Pierre Berbizier, le spécialiste de l’exercice puisqu’il a battu les Néo-Zélandais une fois en tant que joueur (1986 à Nantes) et surtout deux fois chez eux (1994) en tant qu’entraîneur.
France – All Blacks. Treize manières de battre les Néo-Zélandais. Editions Solar. 167 pages. 29,90 euros.
C’est le must des livres sur le football de ces fêtes de fin d’année. « Championnat de France, 90 ans d’histoire » de Division A et Ligue 1 par Denis Chaumier, ancien rédactgeur en chef de « L’Equipe » et directeur de « France Football » chez Solar. Tout y est, depuis le début de l’histoire, réparti en sept périodes chronologies. Des histoires, des portraits, des chiffres et une iconographie riche, de quoi tout savoir sur le championnat français, en grand format.
« Championnat de France, 90 ans d’histoire », par Denis Chaumier, Solar Éditions, 35 euros.
Ce n’est pas parce que la Coupe du monde 2022 au Qatar aura été un excellent cru sur le plan du football qu’il faut oublier les conditions dans lesquelles elle a été organisée. Ce petit livre « Qatar 2022, l’autre pays du football » chez En Exergue Editions choisit l’ironie pour faire passer ses messages. À la plume, Alain Leiblang, ancien journaliste et qui a travaillé à la communication de la FIFA, connaît le sujet. Et pour rire (jaune) les dessins de Gab touchent juste. Pour ne rien oublier.
« Qatar 2022, l’autre pays du football », par Alain Leiblang et Gab, En exergue Éditions, 15 €.
L’année 2022 de tennis, et plus généralement de sport, a été marquée par la retraite de Roger Federer. Deux livres édités par Talent Sport reviennent sur cet événement et sur la carrière du Suisse. Ses « 103 titres de légende » dans lequel Emmanuel Bringuier et Julien Pichené détaillent tous les tournois remportés par « Rodgeur » et « Tennis 2022 », toujours par Emmanuel Bringuier qui retrace les principaux événements de l’année autour de la petite balle jaune.
« Roger Federer, les 103 titres d’une légende » et « Tennis 2022 », Talent Sport, 32€ chacun.