Antoine Hastoy, comment se passent vos premiers pas à La Rochelle ?
Ça se passe super bien. Très bien accueilli par tout le monde. Il y a beaucoup d’informations à retenir. Il faut assimiler le projet de jeu, les annonces, se familiariser à l’environnement… Ça fait du bien de devoir s’adapter à quelque chose de nouveau, j’ai hâte que le championnat démarre.
Vous voilà sorti de votre cocon palois…
Ça n’a pas été facile car j’ai beaucoup de choses à Pau. Mais, en même temps, j’avais envie de bouger. Si j’avais envie de progresser, il fallait que je parte et que je joue dans un club qui a déjà joué des phases finales et qui veut vraiment jouer les titres. C’était important pour moi.
Votre signature remonte à quasiment un an. Un coup de cœur pour ce club de La Rochelle ?
Complètement. J’étais en contact avec quelques clubs. C’est le premier que j’ai visité. Direct, en sortant du rendez-vous avec le président et Ronan (O’Gara, le manager, ndlr), j’ai dit que je voulais signer ici.
Pourtant, pour l’anecdote, vous avez vécu des expériences “douloureuses”, à Deflandre…
[Il se marre] Exactement. Vraiment pas faciles. Déjà, je n’ai jamais gagné ici et, en plus, c’était à chaque fois des scores fleuves (dont un 71-21 en 2019), donc pas des très bons souvenirs. J’essaie de les oublier (sourire). J’espère enfin gagner ici.
Lors de votre reprise, le 8 août dernier, en pleines fortes chaleurs, vous avez découvert Deflandre autrement…
Impressionnante, cette ferveur. 3 000 personnes pour un entraînement, je n’avais jamais vu ça ! En ville, ça tourne beaucoup autour du rugby, on le sent. Les gens sont incroyables avec le club. Le premier match, ça va être énorme.
Le premier titre remporté par La Rochelle, au printemps, n’a fait que conforter votre choix, on imagine…
Bien sûr. De voir que le club pouvait gagner, pour les recrues, ça montre qu’on a le droit d’avoir des ambitions et de travailler pour gagner des titres. Quand on voit les images (de la parade) sur le port, on a juste envie que ça se reproduise avec nous. On va tout faire pour.
La Rochelle est régulièrement ciblée, voire raillée, ces dernières saisons, pour ses ratés face aux perches. Une pression supplémentaire, sur vos épaules ?
Je sens forcément l’attente. Depuis que j’ai signé, il y a beaucoup de questions des médias par rapport à ça. Même des supporters rochelais. C’est légitime, je le comprends. Non, ça ne met pas une pression supplémentaire. Je travaille pour être bon, régulier. Les années précédentes, ça m’a souri. Je vais continuer de travailler avec la même intensité. Peut-être même plus, du coup. Je vais essayer d’être le meilleur possible. Je fais tout pour. Normalement, les bonnes choses vont arriver…
Vous avez toujours terminé vos saisons au-dessus des 80% de réussite, à Pau. D’où l’attente suscitée par votre arrivée…
J’ai envie d’être le buteur que les supporters attendent. Mais je n’ai plus envie non plus de m’arrêter à ce rôle. J’ai une incidence dans le jeu et j’ai envie qu’elle soit encore plus importante ici. Je n’ai pas envie qu’on me cantonne – parce que c’est à La Rochelle et qu’il y a eu des critiques avant – à un rôle de buteur.
Vous avez “croqué” la saison dernière. 8 essais en Top 14, un autre avec les Barbarians durant l’été…
Oui, aussi (sourire). Après, ça, les essais, c’est un peu plus aléatoire. Je ne me fixe pas – comparé au jeu au pied – d’objectif.
Quel est l’objectif chiffré, dans l’exercice des tirs au but ?
J’aimerais bien être au-dessus des 85%. Il y a une marche.
La plus dure à franchir ?
Bien sûr mais c’est surtout qu’il ne faut pas… L’an dernier, sur certains matchs, j’ai eu des trous d’air. J’en ai loupé plusieurs, sur trois matchs. C’est là où les différences se font. Il faut que ça arrive le moins possible. J’espère que ça ne va pas m’arriver. Mais bon, si je peux faire le coup de pied qui fait gagner, sur un match très important, je signe aussi.
Vous allez découvrir une autre façon de travailler, à La Rochelle. Avec Ronan O’Gara, ancien ouvreur emblématique du Munster et de l’Irlande…
Travailler avec Ronan, c’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je suis venu ici. Je sentais qu’il pouvait me faire progresser. Il a été un énorme joueur et, en tant qu’entraîneur, il a eu des résultats. Son discours m’a plu. C’est quelqu’un de passionné, c’est ce que j’aime. C’est avec des personnes comme ça qu’on peut gagner.
Il faisait partie de vos modèles à la télévision, gamin ?
Forcément. Je regardais pas mal en boucle la Coupe du monde 2003. J’avais le DVD. J’ai toujours voulu jouer 10. Je ne regardais souvent que les 10. Quand on est petit, on s’inspire comme ça.
Qu’est-ce qu’il vous a plu, pour reprendre vos mots, dans son discours ? Et dans celui, globalement, du staff rochelais…
Ils avaient un réel intérêt, depuis un moment, pour moi. Sans compter le fait qu’ils voulaient gagner et me faire progresser. En plus de ça, avec le président Merling, on voit que c’est une famille. C’est un club qu’il a construit et qu’il a fait grandir. Ça reste, malgré les résultats, un club très familial. C’est ce que j’aime ici.
Avez-vous eu droit, comme Jonathan Danty l’an passé, aux poulet-frites, un dimanche, chez le président ?
(Rires) Ce n’était pas un poulet-frites mais j’ai eu le droit à un petit poisson, oui. C’était vraiment cool.
“Ce groupe ne s’arrête pas à un titre. Il veut regagner quelque chose cette année”
Sentez-vous que vous arrivez dans une équipe qui veut « tout casser » ?
Exactement. C’est tout pour la gagne. Les détails. Et on sent que chaque joueur, même les recrues, est là pour faire progresser les autres et pousser les limites. Je sens vraiment ça dans ce groupe qui ne s’arrête pas à un titre. Il veut regagner quelque chose cette année.
Que vous inspire le fait d’être le nouveau chef d’orchestre de l’équipe championne d’Europe ?
J’ai envie de ça. Être l’ouvreur d’une équipe qui gagne quelque chose. Que ce soit la Coupe d’Europe ou le Top 14.
Une Champions Cup que vous allez découvrir, d’ailleurs…
Ce seront mes premiers pas ! On rencontre des équipes étrangères, un autre rugby. Ce sont des matchs qui se rapprochent davantage du niveau international.
Vous n’êtes pas encore installé en équipe de France (3 sélections). Les trajectoires de Brice Dulin et de Jonathan Danty, qui ont bétonné leur statut international dans les semaines qui ont suivi leur transfert à La Rochelle, doivent vous inspirer, non ?
C’est peut-être le fait de changer d’air et d’environnement, de rencontrer de nouvelles personnes, qui peut faire un petit déclic. Une nouvelle équipe, un nouveau projet… Je vais essayer que ça tourne du bon côté pour moi aussi. Avoir la même trajectoire, ce serait parfait, c’est sûr. Bien sûr qu’il y a l’équipe de France dans un coin de la tête.
Et le Mondial 2023, en France ?
Forcément, c’est un objectif. Mais il ne faut pas que je sois obnubilé par ça. Il faut que ça aille crescendo. Déjà, je dois m’adapter au nouvel environnement, faire un très bon début de saison. Personnellement comme collectivement. Ensuite, ça viendra. Si ça veut bien, il y aura France 2023. Je n’ai pas envie de me fixer sur cet objectif et tout délaisser à côté.
Le challenge à La Rochelle commence par la réception du champion de France Montpellier, samedi…
Ça met dans le bain direct, il n’y a pas mieux. On va voir un peu où on en est, ce qu’on a à travailler. Ils seront encore, je pense, sur leur petit nuage de champions, en confiance. C’est très bien pour nous de commencer par ça. J’espère vraiment être à 100% contre Montpellier. Je me sens de mieux en mieux.
Vous avez forcément déjà coché les dates de vos retrouvailles avec la Section, non ?
C’est la première chose, après la J1, que j’ai regardée (sourire). Le premier match, c’est fin octobre à La Rochelle. C’est forcément un match que j’attends. Un match trop bien à jouer, très intéressant. Je n’ai que des amis, à Pau. Il me tarde de les voir sur le terrain.
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