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Source : Sujet TF1 Info
Le Stade de France fête son quart de siècle. Depuis 25 ans, l'édifice dionysien de 80.000 places, construit en vue de la Coupe du monde 1998, a accueilli des dizaines de millions de visiteurs venus du monde entier. Rencontres sportives historiques, événements tragiques, concerts mémorables, et même éphémère centre de vaccination pendant la pandémie de Covid-19… Située à 2,5 kilomètres au nord de Paris, la plus grande enceinte de France possède déjà une histoire bien garnie. Retour sur dix dates marquantes.
Un premier but pour l'histoire. Après deux ans et demi de travaux, le Stade de France sort de terre et accueille un match de football entre l'équipe de France et l'Espagne à l'occasion de son inauguration. Après une cérémonie et le discours du Président de l'époque, Jacques Chirac, qui souhaite alors "une vie belle et glorieuse au Stade de France", la vérité du terrain prend le dessus. Emmenés par leur capitaine, un certain Didier Deschamps, les Bleus ouvrent la marque grâce à Zinedine Zidane, à jamais le premier à avoir fait trembler les filets en match officiel. Le score ne bougera plus (1-0).
Près de sept mois plus tard, le Stade de France rentre définitivement dans l'histoire du sport tricolore. L'enceinte de Saint-Denis accueille la finale de la Coupe du monde entre la France et le Brésil, la première pour le football français. La suite est dans toutes les mémoires. "Zizou" inscrit un doublé, Emmanuel Petit triple la mise. "Et un, et deux, et trois zéro" pour les Bleus, sacrés champions du monde dans leur nouvelle maison.
Outre le sport, le Stade de France est également pensé pour accueillir les plus grandes stars de la musique lors de concerts. Johnny Hallyday tente sa chance à quatre reprises en septembre 1998, mais la première représentation, le 4, est annulée pour cause de pluies diluviennes. Le lendemain, il débarque à Saint-Denis en hélicoptère, suspendu au bout d'un filin pour arriver sur scène. Le premier de ses neuf concerts au Stade de France.
De l'humour au Stade de France. En 2004, Jean-Marie Bigard ne se contente plus de se produire à Bercy (désormais AccorArena) et ses 15.000 places, et rêve plus grand. Pour la dernière représentation de son spectacle "Des animaux et des hommes", il vend 50.000 billets au Stade de France, à guichets fermés. Celui qui était alors l'humoriste préféré des Français, selon un sondage BVA paru deux ans plus tôt, est ainsi devenu le premier – et toujours le seul – à s'offrir un one man show au Stade de France.
Les Bleus du football ont remporté la Coupe du monde à domicile neuf ans auparavant, alors pourquoi ceux du rugby ne les imiteraient-ils pas ? En 2007, la France accueille, en compagnie du pays de Galles, la Coupe du monde de rugby. Le XV de France se hisse dans le dernier carré après une victoire mémorable face à la Nouvelle-Zélande à Cardiff (20-18), et retrouve l'Angleterre au Stade de France.
Devant 80.283 spectateurs, les coéquipiers de Fabien Pelous tombent sur un grand Jonny Wilkinson, auteur de deux pénalités et un drop. Malgré neuf points de Lionel Beauxis, les hommes de Bernard Laporte butent sur la dernière marche avant la finale (14-9), qui verra l'Afrique du Sud remporter le sacre face aux Anglais (15-6), toujours à Saint-Denis.
Si l'équipe de France de football, qui reste sur deux finales de Coupes du monde consécutives, semble confortablement installée parmi les meilleures sélections du ballon rond, ce n'était pas franchement le cas il y a à peine une décennie. En 2013, les hommes de Didier Deschamps sont obligés de passer par les barrages pour se qualifier pour la Coupe du monde au Brésil.
À l'aller, ils s'écroulent en Ukraine (2-0), et se retrouvent dos au mur : ils doivent l'emporter de trois buts au retour pour rallier l'Amérique du Sud. Mission réussie. Grâce à un improbable doublé de Mamadou Sakho et un but de Karim Benzema (3-0), le Stade de France chavire de bonheur : le miracle est arrivé, les Bleus sont qualifiés pour le Mondial 2014.
Deux ans plus tard, presque jour pour jour, Saint-Denis est pris pour cible. Alors que l'équipe de France est opposée à l'Allemagne en match amical, deux détonations retentissent en première période, dans l'incompréhension du public, qui peine à s'informer tant le réseau internet passe mal. La rencontre se déroule sans qu'aucune information ne soit donnée aux spectateurs et aux acteurs, mais François Hollande finit par être exfiltré : le Bataclan, des terrasses parisiennes et le Stade de France sont ciblés par des attentats. Une personne, Manuel Dias, perd la vie aux abords du stade.
À l'issue de la rencontre, une partie du public se rend sur la pelouse, avant de quitter peu à peu les lieux. Les joueurs, eux, découvrent les événements sur les télévisions installées dans le couloir les menant aux vestiaires. Avec les Allemands, ils passent une partie de la nuit dans les coulisses du stade pour rester en sécurité.
Moins d'un an plus tard, la France organise l'Euro de football. Le Stade de France accueille plusieurs grandes rencontres, dont la finale avec les Bleus. Opposés au Portugal, les hommes de Didier Deschamps partent favoris face à un adversaire sur un fil depuis la phase de poules. Et le deviennent encore plus après la sortie prématurée de Cristiano Ronaldo, blessé.
Mais la soirée vire au cauchemar. Dans les derniers instants, André-Pierre Gignac touche le poteau et manque de peu d'offrir un troisième championnat d'Europe au football tricolore. En prolongation, le Lillois Eder trompe Hugo Lloris de loin, et prive la France d'un nouveau sacre à domicile.
Si le Stade de France peut accueillir quelque 80.000 personnes en condition normale, le groupe Indochine pulvérise les records en plaçant une scène au centre du terrain. Le 21 mai 2022, 97.000 personnes participent à la fête, un record toutes disciplines confondues dans l'histoire du stade.
Guerre en Ukraine oblige, l'UEFA délocalise la finale de la Ligue des champions, initialement prévue en Russie, au Stade de France. Si Karim Benzema remporte, dans son pays, sa cinquième C1 avec le Real Madrid face à Liverpool (1-0), le triste spectacle se trouve surtout aux abords du stade. Spectateurs sans billets escaladant les grilles, d'autres munis de tickets mais ne pouvant y entrer, familles aspergées de gaz lacrymogènes par la police… La soirée vire au chaos.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, accusera les supporters anglais, dont "30.000 à 40.000" sont venus sans billets, selon lui. Il sera contredit par une enquête du Sénat, qui pointera les "défaillances" des autorités. Selon l'Association de soutien aux Survivants de Hillsborough, deux rescapés du drame de 1989 se sont suicidés après les événements du Stade de France, sans qu'un lien direct ne soit toutefois établi.
Cette longue liste d'événements, loin d'être exhaustive, a tout pour être complétée dans les prochains mois. Cet automne, le Stade de France accueillera la Coupe du monde de rugby 2023, tandis que les épreuves d'athlétisme lors des Jeux olympiques 2024 se dérouleront dans l'enceinte dionysienne. De quoi "vivre l'exceptionnel", comme le promet son slogan.
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