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Maxime Lopes Par Maxime Lopes Le vendredi, 21 octobre 2022 à 18:36 0
Dans Culturel
Tomber, se relever, toujours est l'autobiographie d'un grand capitaine du XV de France au moment où celui-ci raccroche les crampons. Guilhem Guirado a annoncé la fin de sa carrière en juin 2022 et revient sur son parcours dans le rugby à travers un livre.
Guilhem Guirado - Tomber, se relever, toujours
En juin 2022, Guilhem Guirado a mis un terme à sa carrière de rugbyman professionnel de la plus belle des manières en remportant un nouveau titre de champion de France avec Montpellier. A un an de la Coupe du monde de rugby organisée en France, celui qui en a disputé trois, dont la dernière en tant que capitaine du XV de France au Japon (2019), raconte dans cette autobiographie sincère les coulisses d'un parcours exemplaire.
Petit fils de réfugiés républicains espagnols, une origine qui lui tient à cœur, Guirado s'est toujours montré discret, solide et fidèle au poste pendant les tempêtes qu'a traversé l'équipe de France. Il n'a jamais rien dévoilé des difficultés rencontrées lors d'une période de l'équipe de France qui fut loin d'être la meilleure de l'histoire. C'est aujourd'hui le moment pour lui de mettre les choses au point.
Dans cette autobiographie sincère, il raconte sans s'épargner vingt années de rugby pro et explique comment et pourquoi les Bleus ont décroché pendant près de dix ans sur le plan international sans que jamais, ni son apport sur le terrain ni son état d'esprit ne soit remis en question. Guirado a été épargné à titre personnel des nombreuses critiques qui se sont abattues sur l'équipe de France. Une statistique résume ainsi la détermination de Guirado sur un terrain : il est le recordman des plaquages dans un match du Tournoi des VI Nations (31, France-Irlande 2018).
Voici donc comment Guilhem Guirado a grandi, comment il s'est construit et devenu rugbyman. Il évoque surtout sans s'épargner 20 années de rugby pro et révèle qu'il a failli, à plusieurs reprises, tout plaquer. Avant de se relever, toujours…
Guilhem Guirado compte 74 sélections entre 2008 et 2019 en équipe de France, dont il a été capitaine à 33 reprises, et avec qui il est vice-champion du monde en 2011 ; champion d'Europe avec Toulon (2015) ; champion de France avec Perpignan (2009) et Montpellier (2022) et vainqueur du Challenge européen avec Montpellier (2021).
Comment vous est venue votre passion pour le rugby ?
A Arles-sur-Tech, où j’ai grandi, mes copains jouaient. Je les ai retrouvés après une expérience au football. Le rugby m’a plu immédiatement. C’est devenu une passion.
On jouait tout le temps, avec les copains. En moi-même, je me disais que j’aimerais devenir rugbyman professionnel. Mais je ne le disais pas, parce qu’à l’époque, gagner sa vie avec le rugby paraissait un peu irréel. Je n’en parlais pas parce que j’avais peur que l’on se moque de moi. J’ai eu la chance de jouer une finale très vite avec mon club de l’Entente du Vallespir. Et quand j’ai rejoint les juniors de l’USAP, le club phare de mon département, les Pyrénées-Orientales, la passion n’a fait que décupler. J’avais rêvé de jouer un jour à l’USAP. J’ai atteint rapidement l’objectif. Et j’ai même vécu deux finales de Top 14 avec Perpignan. Le bonheur intégral ! Grave !
-Pouvez-vous nous présenter votre livre Tomber, se relever, toujours ?
J’ai accepté de faire ce livre, aidé dans ma démarche par Gilles Navarro, un journaliste catalan qui travaillait à L’Equipe, que j’ai connu pendant ma carrière, parce que je me suis dit que c’était le moyen idéal de transmettre aux générations futures le témoignage d’un vécu. Devenir joueur pro n’est pas un long fleuve tranquille. Il y a des hauts… mais beaucoup de bas également. J’ai pensé aussi que c’était l’occasion rêvée d’expliquer à mes enfants ce que fut la vie de leur papa vingt ans durant. Je suis dans la transmission et ce livre était une formidable courroie de transmission entre ma jeunesse et la leur.
Vous avez failli tout plaquer à plusieurs reprises. Qu'est-ce qui vous a motivé à poursuivre ?
Je suis du genre déterminé. Obstiné presque. A chaque blessure, et il y en a eu, à chaque coup dur, et il y en a eu aussi, à chaque critique, j’ai trouvé la force de ne pas sombrer, de poursuivre la voie que je m’étais fixée. Ce livre veut aussi montrer qu’une carrière n’est jamais linéaire, et lorsque les coups durs s’enchaînent il faut chercher à se relever. Le plus vite possible. Avec force et humilité. Pour ne pas laisser le doute s’installer. Ces périodes incertaines sont le lot des joueurs de haut niveau. La blessure, la méforme, l’incertitude font partie du métier. Et le dénouement de mon histoire, un titre de champion de France avec Montpellier, montre que j’ai eu raison d’insister, de ne pas baisser les bras, de me remettre en question et de regarder devant moi ! Toujours.
Est-ce qu'il y a un moment de votre carrière qui vous a particulièrement marqué ?
Ma période des juniors certainement. Champion de France avec les juniors Reichel de l’USAP, je suis rentré la même saison au pôle Espoirs à Marcoussis, et la saison suivante, nous sommes devenus champions du monde avec les moins de 21 ans français. Cette période a validé les choix que j’avais faits, la volonté que j’affichais de vouloir faire du rugby ma profession. Quand on est juniors, on est un peu à la croisée des chemins. Cette réussite m’a permis de trouver un surplus de motivation.
En juin dernier, vous avez remporté le championnat de France avec le club de Montpellier Hérault Rugby. Comment avez-vous vécu personnellement ce match et l'après match ?
Ce fut un grand moment. Quitter le rugby sur un titre de Champion de France n’est pas donné à tout le monde. Je mesure la chance que j’ai eu. Je n’ai pas profité pleinement de la finale contre Castres, puisque j’ai dû sortir du terrain après une vingtaine de minutes de jeu, victime d’une commotion. Mais à ce moment-là, la finale était déjà pliée (20-0). La suite fut incroyable. Sur le bord du terrain, j’étais excité comme si je jouais. J’ai crié, poussé mes coéquipiers, râlé. Et au coup de sifflet final, j’ai explosé ! Ma famille était là. J’ai partagé avec eux ce bonheur unique. En brandissant le bouclier, j’étais si fier. Je me remémorais tous ces moments de doute, de galères traversées pour en arriver là. La troisième mi-temps fut à la hauteur des deux premières… La ferveur, la communion avec mes coéquipiers. J’ai terminé sur les coussins d’un club de plage de La Grande Motte, le dimanche au petit matin ! Et nous avons rajouté une petite cerise sur le gâteau en partant une semaine à Barcelone pour fêter notre titre ! Enorme !
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Vous avez disputé 3 coupes du monde et avez été capitaine du XV de France au Japon en 2019. Comment avez-vous vécu l'effervescence de cette compétition ?
La Coupe du monde est un événement à part. J’ai eu la chance de participer à trois éditions de la Coupe du monde. Comme remplaçant en 2011 en Nouvelle-Zélande, où j’ai joué un seul match, mon premier en Coupe du monde, face au Canada. J’étais titulaire en 2015 en Angleterre. J’ai marqué mon premier essai face au… Canada.
ET j’ai vécu aussi la déroute du quart de finale contre la Nouvelle-Zélande. En 2019 au Japon j’étais capitaine. Nous perdons une nouvelle fois en quart, face au pays de Galles. Nous avons terminé à quatorze après l’expulsion de Sébastien Vahaamahina.
Dommage parce que nous tenions bien le match. Ce fut ma dernière apparition en équipe de France… Que de bons souvenirs, avec une ambiance et une ferveur décuplées.
La France aura l'occasion d'accueillir la Coupe du monde de rugby en 2023. Quel regard portez-vous sur cet évènement qui se tiendra dans l'hexagone et le XV de France a-t-elle ses chances de remporter la compétition ?
C’est une formidable opportunité pour le rugby français. En termes de notoriété, de retours positifs pour le rugby français. C’est aussi l’occasion pour le public français de voir à l’œuvre des équipes qu’elles voient rarement (All Blacks, Springboks, Wallabies, Pumas, etc). Si l’on se réfère à la Coupe du monde 2007, déjà organisée en France, l’ambiance et le côté festif permettront de vivre un événement joyeux.
Quant aux chances de titre du XV de France, elles sont réelles. La génération actuelle est talentueuse, elle est habituée au succès, puisque les moins de 20 ans ont été deux fois champions du monde (2018, 2019) et la France a remporté le dernier Tournoi des 6 Nations en réussissant le Grand Chelem. Tous les voyants sont au vert.
Allez-vous vous reconvertir en tant qu'entraineur ou rester proche d'une activité liée au rugby ?
Non, pour l’instant ce n’est pas la voie que j’ai choisie. J’ai entamé une formation d’assureur. Au cabinet CLV Assurances, je suis associé avec 2 autres agents, Pierre Castellas et Patrice Vilalta, en tant qu’agent général AXA. Une semaine par mois, j’irai parfaire mes connaissances en matière d’assurance, soit à Bordeaux, soit à Toulouse. Pour ce qui est des jeunes, je garderai un lien avec ce sport merveilleux qu’est le rugby. Si j’en ai l’occasion, je ferai partager mon expérience et mes connaissances avec les jeunes joueurs.
Aurez-vous l'occasion de réaliser des dédicaces à l'occasion de la sortie de votre livre ?
Oui bien sûr. Quelques-unes sont déjà prévues dans le cadre de plusieurs salons du livre (Brive, Toulon, Marseille). Certaines librairies ont émis le désir d’organiser des séances de dédicaces.
Que souhaitez-vous dire pour terminer ?
Réussir ma deuxième vie avec autant de succès que j’ai pu avoir dans ma première.
Et profiter pleinement de ma nouvelle vie, avec ma famille et mes amis. Continuer à m’investir auprès des nombreuses associations que je soutiens. Et vivre le tout avec passion et humilité.
Merci à Guilhem Guirado d'avoir répondu à notre interview !
interview Livres Rugby
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