GREVE JANVIER. Alors qu’une mobilisation massive se profile pour le jeudi 19 janvier contre la réforme des retraites, d’autres grèves circonscrites par domaine sont déjà prévues ces prochains semaines. Les dates à retenir, secteur par secteur.
[Mis à jour le 16 janvier 2023 à 16h19] Faut-il craindre une journée noire le jeudi 19 janvier ? Et faut-il redouter de nouvelles grèves nationales pour la fin du mois de janvier ? S'il faut attendre de voir le nombre de personnes dans les rues cette semaine pour se faire une idée plus précise de l'ampleur du mouvement social contre la réforme des retraites, il est préférable de se préparer aux différentes mobilisations qui se profilent.
Personne n'est passé à côté de l'appel de l'intersyndicale à une grève et une mobilisation massive le jeudi 19 janvier. Les représentants syndicaux appellent à ce que des millions de personnes descendent dans les rues et plusieurs secteurs ont confirmé prendre part à la mobilisation. Mais certains, s'ils se joignent au mouvement de l'intersyndical, n'entendent pas se contenter de cette seule manifestation et ont déjà fixé d'autres rendez-vous pour la fin du mois de janvier, et même au-delà.
Chez certains syndicats de l'enseignement ou encore du secteur pétrolier la décision est prise, mais d'autres mouvement sociaux peuvent encore se préparer et s'ajouter au calendrier selon la force de la mobilisation attendue ce jeudi 19 janvier. En cas de foule dans les rues, les syndicats anticipent une grève sur plusieurs jours avec des opérations coup de poing contre la réforme des retraites souhaitée par l'exécutif. Lequel dit respecter le droit de grève, mais appelle les grévistes à "ne pas pénaliser les Français". Des propos prononcés par la Première ministre Elisabeth Borne et jugés "scandaleux" par le patron de la CGT Philippe Martinez : "C'est elle qui aurait dû réfléchir avant de lancer cette réforme, c'est elle qui met le feu, ce n'est pas nous. Tous les syndicats, et c'est rare, l'ont prévenue. Qu'elle assume la responsabilité de la mobilisation".
C'est une première depuis 12 ans et "un exploit" du gouvernement selon le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez : les huit fédérations syndicales françaises (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) s'unissent dans un front commun contre la réforme des retraites. Tous ensemble, les représentants syndicaux ont appelé à la grève et à une "mobilisation massive" espérant voir des millions de personnes dans les rues avec un exemple en tête celui de la mobilisation de 1995 contre le plan Juppé sur les retraites qui avait poussé deux millions de manifestants à batte le pavé.
Cet appel à la grève lancé par l'intersyndical ne pourrait être qu'un point de départ d'une mobilisation sur plusieurs jours, voire plusieurs semaines. L'union des syndicats doit d'ailleurs se réunir jeudi soir après la journée de grève pour décider de la suite des opérations en fonction de l'ampleur des manifestations. "C'est le premier rendez-vous, ça veut dire qu'il y en aura d'autres", lançait Philippe Martinez le 13 janvier sur BFMTV quand la secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti anticipait dans des propos repris par La Tribune : "On peut avoir une deuxième journée très rapprochée pour ne pas casser la dynamique".
Toute la gauche a appelé à rejoindre le mouvement intersyndical et à participer à la journée de mobilisation. Les syndicats ne se sont pas opposés à la présence des élus de gauche dans les rangs quand ils ont assuré ne tolérer la présence d'aucun membre de la majorité ou de la droite dans les cortèges. Laurent Berger, patron de la CFDT, a toutefois insisté le 16 janvier pour dire sur Franceinfo que les manifestations du 19 janvier ne sont pas politiques, elles doivent appartenir aux travailleurs et tous les élus "seront derrière".
Les syndicats d'enseignants font partie des premiers à avoir répondu par la positive à l'appel à la grève du 19 janvier. Dans les cortèges partout en France les syndicats que sont le Snuipp-FSU, le Snes-FSU, l'Unsa-éducation ou encore le Sgen-CFDT vont protester contre la réforme des retraites, en particulier contre le recul de l'âge légal à 64 ans et la non prise en compte des études longues. Mais avant cela, la Snes-FSU appellent à une manifestation propre au secteur de l'Education nationale le mardi 17 janvier. Cette fois, les revendications portent essentiellement sur une revalorisation salariale et sur l'amélioration des conditions de travail, mais il n'est pas impossible que des slogans contre la réforme de retraites soient scandés.
Le Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, est à l'initiative de l'appel étendu à la grève dans le secteur de l'enseignement, mais avant lui certains professeurs avaient déjà prévu de manifester le 17 janvier : ceux des lycées professionnels. Ces derniers dénoncent une autre réforme d'Emmanuel Macron celle concernant le réorganisation de la voie professionnelle. C'est donc une convergence des luttes qui s'organise sous l'impulsion des syndicats d'enseignants.
L'Education nationale se prépare pour deux journées de grèves les 17 et 19 janvier 2023. Les syndicats appellent à une forte mobilisation dès ce mardi dans tous les degrés de l'enseignement.
Le réforme des retraites "illégitime et inacceptable" ne doit pas entrer en vigueur pour les syndicats du secteur pétrolier. La CGT-Pétrole a invité les salariés à multiplier et intensifier les grèves ces prochaines semaines, anticipant des "baisses de débit" et "l'arrêt des expéditions" de carburants, selon Eric Sellini le coordinateur national du syndicat chez TotalEnergies.
Le syndicat prévoit une grève de 24 heures le 19 janvier, une autre de 48 heures le 26 janvier, et enfin une grève de trois jours à compter du 6 février. Un plan en trois étapes qui laisse la voie ouverte à une reconduction du mouvement social et même "si nécessaire, à l'arrêt des installations de raffinage". En réponse, et avant de revivre la crise de l'automne, la Première ministre Elisabeth Borne a enjoint les grévistes à "ne pas pénaliser les Français" lors d'un déplacement le 12 janvier.
La CGT Pétrole appelle à la grève contre la réforme des retraites dans les raffineries de TotalEnergie les 19 et 26 janvier ainsi que le 6 février. Elle n'écarte par "si nécessaire" l'arrêt des sites. De quoi créer une nouvelle pénurie du carburant ?
Les personnels hospitaliers prendront part à la mobilisation du jeudi 19 janvier 2023. S'ils ne descendront pas tous dans les rues, beaucoup porteront le brassard "en grève" depuis leur poste, une habitude chez les soignants pour éviter de faire des patients des dommages collatéraux, mais qui n'enlève en rien à la colère des travailleurs.
Les hôpitaux sont toutefois déjà engagés dans une grève "illimitée" depuis le 10 janvier grâce à un préavis de grève déposé par FO-Santé et qui court indéfiniment. Avec une mobilisation ininterrompue, les professionnels de la santé peuvent organiser un nouveau mouvement social à tout moment.
En plus de dénoncer la réforme des retraites, les soignants revendiquent l'augmentation des salaires – certains militent pour un Smic à 2000 euros -, une retraite à 60 ans et possiblement anticipée à 55 ans, mais aussi le recrutement de "200 000 agents dans les secteurs sanitaire, social et médico-social". En plus des hôpitaux, quelques médecins libéraux, qui étaient en grève au début du mois, pourraient individuellement prendre part à la journée de grève du 19 janvier. Des médecins libéraux qui réclament une hausse des tarifs des consultations de 25 à 50 euros, un allégement de leurs tâches administratives ou encore des mesures incitatives pour diminuer le nombre de déserts médicaux.
Le secteur des transports multiplie les grèves depuis l'automne 2022 et ces dernières semaines la SNCF et la RATP ont remis le couvert. La dernière mobilisation en date remonte seulement au 13 janvier, jour des négociations annuelles obligatoires chez la RATP. Les deux entreprises promettent une mobilisation de grande ampleur le jeudi 19 janvier avec un objectif "zéro transport" affiché par la CGT-RATP qui va utiliser un préavis de grève "à durée illimitée" qui a été déposé en décembre 2019 lors de la précédente réforme des retraites "avortée", comme l'indique TF1 Info. De quoi permettre une reconduction du mouvement sans difficulté.
La SNCF aussi prévoit une grève "puissante". "Dans le ferroviaire, les organisations syndicales (…) affirment leur volonté de construire une offensive (…) la plus forte afin de faire céder le gouvernement", peut-on lire dans un communiqué le 11 janvier. Les syndicats qui étudient par ailleurs "des modalités d'action allant au-delà de vingt-quatre heures après la journée du 19 janvier".
GREVE SNCF. Ce jeudi 19 janvier 2023, la mobilisation de la SNCF contre la réforme des retraites s'annonce puissante, avec une large participation des conducteurs de trains (TGV, TER, Intercités, RER). A quoi faut-il s'attendre ?
GREVE RATP. Ce jeudi 19 janvier 2023, une journée noire s'annonce pour les usagers du métro, du bus, du tramway ou du RER à Paris en raison d'une grève menée par les syndicats de la RATP contre la réforme des retraites. Quelles sont les prévisions attendues ?
Les chauffeurs routiers comptent également se mobiliser contre la réforme des retraites. Fabrice Michaud, représentant de la branche "Transports" de la CGT, a indiqué à TF1 Info vendredi 13 janvier que l'objectif est celui d'une "mobilisation générale". "Des préavis de grève ont été déposés par les chauffeurs routiers, par les convoyeurs de fonds, mais également par les sociétés de livraisons", a-t-il précisé, même si pour l'instant, un "blocage" n'est pas envisagé. Cependant, "si le gouvernement campe sur ses positions", une mobilisation similaire à celle prévue dans les raffineries pourrait être mise en place.
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