Peu avant que les footballeurs ne décrochent un trophée planétaire en remportant la Coupe du monde, les rugbymen leur avaient montré le chemin, en se montrant particulièrement tranchants, offensifs et en remportant un nouveau Tournoi des 6 Nations ; Surtout, un Grand Chelem de 1998 dominé de la tête et des épaules !
Le 12 juillet 1998, à Saint-Denis, au Stade de France, devant 80 000 spectateurs, a marqué à jamais un moment indélébile et historique du sport français. En finale de la Coupe du monde de foot, les Bleus battent le Brésil favori et tenant du titre, grâce à deux buts de la tête sur corner de Zinédine Zidane en première période et un autre d’Emmanuel Petit pour parachever le score (3-0) en fin de match, alors que les Tricolores sont réduits à dix suite à l’expulsion de Marcel Desailly.
La France est couronnée pour la première fois championne du monde dans un Mondial qu’elle organise pour la deuxième fois après 1938. Une victoire historique dans une compétition qui réunit pour la première fois 32 équipes en phase finale. Quelques heures plus tard, un million et demi de personnes fêteront cet exploit planétaire sur les Champs-Elysées.
Quelques semaines auparavant, les rugbymen français leur avaient ouvert la voie du succès. Ils se savaient eux-aussi attendus. Néanmoins eux-aussi ont fait étalage d’une grande cohésion et solidarité, d’une grande force collective pour signer ce nouveau fait d’armes du rugby français. Naturellement, ils étaient conscients que le Mondial des footeux était au centre des préoccupations et des attentions. Cependant, pas question de donner sa part aux chiens :
« Cette Coupe du monde de football était quelque chose qu’on avait bien au fond de notre tête, confirme Philippe Bernat-Salles (41 sélections, 26 essais). Sachant qu’on préparait la nôtre un an plus tard. Quand on sait la ferveur qu’une Coupe du monde pouvait générer, on voulait garder la tête haute pour montrer qu’on existait aussi pour ne pas être ridicules ».
Ridicules, ils ne l’auront surtout pas été ! Contrairement à certains de leurs adversaires du Tournoi qui burent le calice jusqu’à la lie…
« Pendant ce Tournoi, il y avait eu des scores assez incroyables, rappelle Christophe Lamaison. On avait disputé notre premier match contre les Anglais à domicile (24-17 au Stade de France, Ndlr). 80 000 personnes nous encourageaient. On rentrait alors nous-aussi dans la cour des grands. Ce Grand Chelem avait été la traduction et la concrétisation de la mainmise du staff de Pierre (Villepreux, Ndlr) et de Jean-Claude (Skrela, Ndlr) avec ce jeu tourné vers la prise d’initiative, le plaisir de jouer, de porter le ballon et de le passer. On avait mis 50 points aux Ecossais chez eux (51-16, Ndlr) ainsi qu’aux Gallois (51-0 à Wembley, Ndlr). Par contre, face aux Irlandais (18-16, Ndlr), cela avait été plus difficile ».
« C’était un non match avec des conditions peu favorables pour le jeu qu’on voulait mettre en place. Mais on avait quand même gagné ! On n’avait rien lâché. Etait-ce normal qu’on gagne un 2ème Grand Chelem de rang ? Je n’ai pas cette prétention de le dire, mais on avait eu la sensation de maîtriser notre rugby dans un contexte sans vidéo et sans data. Cela nous avait permis de mieux appréhender la Coupe du Monde en 1999 (la France avait été battue en finale par l’Australie, Ndlr). Dans nos têtes, on était prêts à savoir gagner ».
Cette équipe conduite par son capitaine Raphaël Ibañez avait du coffre et de sacrées fusées. Alors que Philippe Bernat-Salles avait terminé meilleur marqueur d’essais du Tournoi (4), Christophe Lamaison lui avait empilé les points (39) pour en finir le meilleur réalisateur. Le tout appuyé par un collectif bien rodé. Tout le monde était concerné avec des joueurs bien en jambes comme Garbajosa et Sadourny (2 essais).
Pas moins de 23 joueurs avaient contribué à ce nouveau succès dans le Tournoi, dont 13 qui accomplissaient le doublé 1997-1998. Néanmoins, pour des raisons évidentes, le cru 1998 avait une saveur encore plus particulière quand on déroule l’histoire.
1ère journée
France Angleterre : 24-17
2ème journée
Ecosse France : 16-51
3ème journée
France Irlande : 18-16
4ème journée
Pays de Galles France : 0-51
Piliers : Christian Califano, Franck Tournaire, Cédric Soulette
Talonneurs : Raphaël
Ibañez (capitaine), Marc Dal Maso
2èmes lignes : Olivier Brouzet, Fabien Pelous, Thierry Cléda
3èmes lignes : Philippe Benetton, Olivier Magne, Thomas et Marc Liévremont
Demis de mêlée : Philippe Carbonneau, Fabien Galthié
Demis d’ouverture : Thomas Castaignède, David Aucagne
Centres : Stéphane Glas, Christophe Lamaison, Jean-Marc Aué
Ailiers : Christophe Dominici, Philippe Bernat-Salles, Xavier Garbajosa
Arrières : Jean-Luc Sadourny
Sélectionneur : Jean-Claude Skrela



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