Sport Pourquoi les Bleus ne sont pas près d’avoir leur nom au dos de leur maillot
RUGBY Les XV d’Angleterre et d’Ecosse affichent désormais les noms des joueurs au dos de leur maillot, comme dans la plupart des autres sports. Pas l’Equipe de France
Dans à peu près tous les sports, cette pratique née aux Etats-Unis est entrée dans les mœurs depuis des décennies. Mais pour le rugby et ses valeurs collectives autorevendiquées, c’est un événement. Samedi dernier à Murrayfield contre l’Australie (15-16), les joueurs écossais avaient leur patronyme floqué au-dessus de leur numéro, au dos du maillot. Owen Farrell et les Anglais les imiteront dimanche face à l’Argentine, à Twickenham.
Rien de tel en revanche pour les Bleus ce samedi soir au Stade de France, au moment d’affronter les Wallabies. Pas de « Dupont » ni de « Ntamack » écrits au verso des tuniques des compères de la charnière. « On va regarder ce que fait la RFU [la fédération anglaise] », indique Laurent Latour, directeur de la communication et du numérique à la Fédération française (FFR).

𝐈𝐂𝐘𝐌𝐈: We’ll play with names on our shirts for the first time in our upcoming @autumnnations matches 📸 pic.twitter.com/FLpL2tbons
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Tout en précisant : « On n’envisage pas de floquer les maillots avec le nom des joueurs dans le dos, au-dessus des numéros. Mais on rend déjà chaque maillot unique en floquant le nom du joueur, son nombre de sélections, la date et le lieu du match sur la face avant, en bas à gauche, au niveau de l’aine. »
Cette initiative, invisible pour le (télé) spectateur, a été appliquée la première fois à l’occasion du France – Galles du 24 octobre 2020 (38-21). Depuis, lorsque l’identité des 23 élus est officialisée par le sélectionneur Fabien Galthié, deux jours avant un match, l’intendant Jean-Luc Passard s’active pour personnaliser chaque tunique, que Laurent Latour qualifie de « sacrée ».
Hors de question pour l’heure, donc, d’imiter Ecossais et Anglais. « C’est quelque chose qui est moins dans les usages du rugby, reprend le « dircom » de la Fédération. Il y a une dimension philosophique collective. Et la conviction que la star, c’est l’équipe, est profondément ancrée dans notre sport. »
Au foot, il n’est pas rare qu’un joueur trimballe un chiffre fétiche tout au long de sa carrière, à l’image de Cristiano Ronaldo, aka CR7. Rien à voir avec le monde de l’ovalie à XV, où le pilier gauche titulaire porte systématiquement le 1, quelle que soit son identité, comme le 3e ligne centre le 8 ou l’arrière le 15. « Je ne peux pas dire que je suis contre [cette initiative] mais ça me dérange un peu, notre numéro ne nous appartient pas », résume le polyvalent 2e ligne du Racing 92 et des Bleus Cameron Woki, qui arborera le 4 face à l’Australie.

« Les Anglais le font déjà en Premiership et je trouve ça sympa, juge le Toulousain Thibaut Flament, ancien 2e ligne des Wasps et n° 5 du XV de France ce samedi soir. Mais je préfère que les maillots ne soient pas floqués. On représente une équipe et c’est peut-être un peu individualiste de mettre un nom sur un maillot. »
Les Fédés écossaise et anglaise n’ont pas ce genre de pudeur. On s’en doute, leur choix n’a pas seulement été guidé par le souci que chaque mamie de joueur puisse distinguer son petit-fils dans un ruck confus. Bill Sweeney, le directeur général de la RFU, juge ainsi que cette initiative « peut rapprocher les fans des stars internationales de notre sport » et « a hâte » de voir leur réaction. Autrement dit, de constater si, oui ou non, les supporteurs du XV de la Rose vont claquer leurs livres sterling dans des maillots « Smith n° 10 », parce qu’ils idolâtrent Marcus Smith, le demi d’ouverture vedette des Harlequins.

Pendant la crise du Covid-19, la FFR avait trouvé une autre idée marketing novatrice, née dans l’un des ateliers animés par les joueurs lors de chaque rassemblement à Marcoussis. Puisque les passionnés de rugby ne pouvaient plus venir dans des stades à cause des restrictions sanitaires, ce sont les Bleus qui venaient à eux, en intégrant le nom des 1.900 clubs amateurs français à l’intérieur des numéros de maillots. « On a multiplié par 16 nos ventes sur la boutique de la Fédération entre octobre 2020 et octobre 2021, et on en a fait le maillot le plus vendu de l’histoire du XV de France », se félicite Laurent Latour.
Notre vieux pays n’a pas toujours été hermétique à la mode qui se diffuse outre-Manche. Dans les années 1990, lorsque le professionnalisme balbutiant perçait derrière l’amateurisme marron, les supporteurs castrais, grenoblois ou brivistes pouvaient ainsi reconnaître leurs favoris de dos, grâce aux patronymes sur les maillots. « Cela a duré quelques saisons, se rappelle François Duboisset, ancien 3e ligne du club corrézien. Nous étions dans un monde un peu anonyme, avec peu de retransmissions télévisées et c’était une petite touche de marketing sympa. »
Sympa, mais artisanal. « On avait un jeu de maillots, parfois deux pour une saison, reprend le champion d’Europe 1997, passé ensuite par Canal+ et désormais responsable de Rugby Mag, le mensuel de la FFR. Le nom figurait sur une bande de tissu, cousue avant le match et décousue après. Une fois, elle s’était déchirée pendant la rencontre. » Duboisset rejoint toutefois les jeunes Woki et Flament au niveau philosophique : « Dans le rugby, on n’entre dans la peau d’un numéro 7, d’un 12 ou d’un autre que le temps de 80 minutes. Après, on rend la tunique. »
Sur un plan plus prosaïque, les clubs préfèrent aussi réserver le plus d’emplacements possible à leurs sponsors. Mais rien ne dit que le championnat de France ne fera pas bientôt un bond dans le passé, et que le Top 14 ne suivra pas l’exemple du championnat anglais ainsi que des XV à la Rose et du Chardon. En tout cas, son diffuseur n’a rien contre. « Canal+ est toujours favorable à ce genre d’avancées car cela peut aider le public à identifier les joueurs », confie la chaîne cryptée.
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