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Au programme : du nouveau, du « live », des séries, du compulsif, du rugby, la guerre, des enfants, l’humanité partagée… Le plus grand festival du film documentaire en France, le Fipadoc, s’est ouvert vendredi 20 janvier à Biarritz avec un ciné-concert, la première mondiale de « 29 173 NM ». Jusqu’au 28 janvier, le festival accueille près de 200 œuvres, issues de 50 pays. Entretien avec la présidente Anne Georget.
RFI : Le Festival a brillamment démarré avec un documentaire immersif nous permettant de revivre l’aventure folle du skipper Thomas Ruyant lors du Vendée Globe 2020. Les images et les sons de ce tour de monde sur les océans ont été captés par un dispositif inédit installé à bord par l’artiste Molécule. Ce dernier a remixé la musique en direct pendant la projection du film. Cent ans après l’époque du cinéma muet, le cinéma « live », est-ce un genre susceptible à revenir dans les salles ?
Anne Georget : C’est une manière de faire dialoguer les genres. On sait à quel point la musique est importante dans l’écriture du cinéma, y compris dans le cinéma documentaire. C’est une manière de créer l’évènement, une manière de proposer une expérience unique, un mixage live. Peut-être le concert sera reproduit, mais il ne sera jamais le même.
L’édition 2023 du festival coïncide avec « L’Année du documentaire » qui sera lancée lundi 23 janvier, justement au Fipadoc. Le Fipadoc, que peut-il faire encore de plus pour faire avancer le documentaire ?
L’Année du documentaire est une occasion formidable de braquer le projecteur sur ce genre qui est à la fois important d’un point de vue culturel et d’un point de vue cinématographique. Oui, le documentaire, ce sont vraiment des films, et c’est vraiment un genre à part entier qui utilise toute la grammaire du cinéma. Nous allons montrer à quel point le documentaire est important pour le décryptage du monde. Et nous allons raconter des histoires comme seul le cinéma sait le faire.
Au Fipadoc, les professionnels abordent les questions de la création, de la production, de la diffusion, des thèmes, du public, des plateformes… Que considérez-vous comme le défi principal pour le documentaire français en 2023 ?
Cette année, le plus grand défi pour le documentaire rejoint en partie celui du cinéma en général. On sort de deux années très difficiles avec le Covid. Le public commence à revenir en salles. C’est un vrai enjeu. Car des habitudes ont été prises pendant ces deux années où le public était parfois cloîtré chez lui. Il faut redonner le goût de sortir, de voir des films ensemble sur grand écran. C’est ça l’enjeu du festival aussi. Redonner le goût, le désir, la joie. Je pense que c’est complémentaire des documentaires qui passent à la télévision. Je refuse d’opposer les deux. Ce sont deux expériences tout à fait complémentaires, parce qu’on n’a pas toujours un cinéma à côté de chez soi. Et la télévision apporte dans les foyers toute une programmation et une offre de récits réels qui sont très importants.
Les deux mots « séries » et « documentaires » étaient longtemps perçus presque comme contradictoires. Aujourd’hui, les séries documentaires sont devenues un genre à part entier, programmées au Fipadoc même en salle lors de séances marathons. Que s’est-il passé 
On a regardé autour de nous, et nous et nos proches, nous avons tous expérimenté ces séances marathons de visionnages de séries de fiction sur les plateformes, par exemple. Et nous avons vu cette année se dégager au Fipadoc l’existence de séries documentaires de très grande qualité. Alors : qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce qu’on programme un ou deux épisodes sur cinq ou six existants dans la série ? Nous avons décidé de faire une tentative. On verra bien comment le public réagit par rapport à ces visionnages marathons où l’on peut ingurgiter toute une série. Et on va voir si l’industrie continue à nous proposer des séries de cette qualité-là. Peut-être passera-t-on à une sélection qui sera compétitive ? Actuellement, ce n’est pas le cas. Mais c’est clairement un type d’écriture nouveau et un visionnage presque compulsif.
Nous allons donc projeter cinq séries documentaires dans leur intégralité en salle, dont une série totalement historique. 1942 raconte comment, dans les deux hémisphères, les civils vivent en guerre, vivent la guerre. Le ventre de la bête décrit le « système Jersey », des centaines de cas d’abus sexuels commis sur des enfants sur l’île de Jersey au début des années 2000. L’affaire d’Outreau n’est pas si loin, une série en quatre épisodes qui revient sur cet incroyable fiasco judiciaire. Parmi ces séries, on découvre des formes très innovatrices qui mêlent de la fiction. C’est très enthousiasmant.
Vous avez sélectionné près de 200 œuvres issues de 50 pays. Du continent africain, vous montrez, entre autres, Free Money, coréalisé par le cinéaste kenyan Sam Soko et la cinéaste américaine Lauren Defilippo.
Free Money est en compétition dans la catégorie Impact. C’est un film très intéressant qui permet de réfléchir à l’aide apportée par tout un tas d’ONG, sur des aides matérielles, etc. Là, une ONG américaine a proposé la mise en place d’un système qui offre de l’argent avec lequel les gens peuvent faire ce qu’ils veulent. Il est très intéressant de voir comment Defilippo et Soko se sont emparés du sujet, avec une approche critique. C’est un film tourné sur plusieurs années, donc il permet, avec du recul, de voir ce que cela donne.
► FIPADOC, le festival international du film documentaire, du 20 au 28 janvier à Biarritz
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