Supporter de l’équipe de France, formateur chez les « Socceroos », Dominique Garnier vit les Coupes du monde au culot depuis quarante ans et accompagne fidèlement les Bleus dans leurs aventures.
Mardi, un cœur battra plus vite que les autres dans les tribunes du stade Al-Janoub : celui de Dominique ­Garnier, Français établi à Sydney depuis treize ans. Cet ancien portier passé par le National dans les années 1980 a quitté sa Normandie pour l’Australie, où il est devenu entraîneur des gardiennes de l’équipe nationale féminine et formateur au sein du Clairefontaine local. « Mon cœur balance mais je serai quand même à 70 % pour la France », avance ce grand gaillard au crâne chauve qui vivra au Qatar sa dixième Coupe du monde in situ.

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Quarante ans qu’il sillonne le globe pour vivre sa passion au plus près. Quarante ans à applaudir, crier, chanter, pour celui qui a seulement commencé à acheter des billets en 2018 pour le Mondial en Russie . Comment a-t-il réalisé cette prouesse ? « Au culot, confie-t-il, soit en me faufilant dans les stades, soit parce que j’avais un ami qui connaissait un mec qui lui-même connaissait un mec dans l’entourage des Bleus. » Les six degrés de ­séparation réduits à néant avec bagout et bonhomie.

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Parfois, les plans ne se déroulent pas comme prévu : en 2006, à Berlin, il croit pouvoir assister à la finale grâce à des amis de la Fédération (FFF) qui lui font passer les premiers barrages filtrants. Mais le dernier reste infranchissable. Pourchassé par la sécurité, il doit escalader un mur surmonté de barbelés en s’aidant de son drapeau pour ne pas se blesser. Il s’échappe mais atterrit dans la tribune italienne : impossible de vivre ce moment dans de telles conditions, il prend tous les risques pour faire le tour du stade et rejoindre les supporters des Bleus .
Ses aventures ont commencé en Espagne en 1982. Avec quelques potes, il quitte Évreux sur un coup de tête, au guidon de sa Honda CBR 900. Il se retrouve derrière les buts lors de la mémorable demi-finale France-RFA à Séville. En seconde période, il attrape le ballon du match après un tir trop enlevé de Michel Platini . Au lieu de le rendre, il le cache sous son tee-shirt ; à l’époque il n’y avait qu’un ou deux ballons de secours. Peu avant la fin du temps réglementaire, Manuel Amoros touche la transversale. « Si j’avais rendu le ballon, légèrement dégonflé, peut-être qu’il aurait marqué et qu’on se serait qualifiés », ressasse-t-il sans regretter d’avoir rapatrié la relique, qu’il offrira, quelques années plus tard, à Thierry Roland.

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En 1986, c’est au Mexique que « Domi » promène sa silhouette longiligne dans des stades pleins à craquer, au rythme des nouveaux exploits de la bande à « Platoche ». Il réussit à l’approcher lors d’une visite de musée au fin fond de l’état de Guanajuato, emmené par la police locale qui escorte les Bleus. Après le match pour la troisième place, il parvient même à monter dans leur car. Et en profite pour discuter avec son idole, Joël Bats ; la connexion entre gardiens opère, Bats lui offrira son maillot lors du premier match post-Mondial.
Sa proximité avec les Bleus fluctue au fil des époques : une fête partagée sur une plage sud-coréenne, pour ses 40 ans, avec des joueurs au bord de l’élimination en 2002 ; une cicatrice profonde quand ils se déchirent à Knysna (Afrique du Sud), en 2010, au moment où il doit précipitamment regagner la France pour enterrer son père… Mais ce que Dominique Garnier aime le plus, c’est partager le quotidien des peuples hôtes. Vivre leur enthousiasme, leur désespoir parfois, comme avec les Brésiliens en 2014, humiliés 1-7 par l’Allemagne. Pour entrer au Qatar, il a dû prendre un package officiel. Il s’attend à y être « parqué entre Français, pas à rencontrer des locaux ». « Mais je vais quand même essayer, assure-t-il. Le football a toujours été une excuse pour partir à l’aventure. »
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Dans quatre semaines, l’équipe de France n’aura peut-être pas gagné sa troisième étoile, mais lui pourra en coudre une dixième sur le maillot de ses souvenirs.
À six reprises, la France a atteint le dernier carré de la Coupe du monde. Les acteurs de l’époque recolorent quelques anecdotes. Les équipiers de Kopa et Platini ont enflammé les cœurs. Ceux de Zidane ou Mbappé ont gagné. Plongée dans ces aventures humaines.
Supporter de l’équipe de France, formateur chez les « Socceroos », Dominique Garnier vit les Coupes du monde au culot depuis quarante ans et accompagne fidèlement les Bleus dans leurs aventures.
Le joueur des Bleus Karim Benzema s’est blessé lors de l’entraînement à Doha à deux jours du premier match de l’équipe de France contre l’Australie dans le cadre de la Coupe du Monde 2022. Sa participation à cette rencontre semble compromise. 
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se rendra au Qatar pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde 2022 au nom de la France. 
Le patron de la Fifa mondial Gianni Infantino a fustigé samedi « l’hypocrisie » des critiques occidentales envers le Mondial qatari qui s’ouvre dimanche, principalement au nom des droits humains, vantant les « progrès » obtenus dans ce domaine par la Fifa.
En dépit des scandales, Emmanuel Macron a confirmé qu’il s’envolera pour le Qatar si les Bleus atteignent les demi-finales, rappelant avoir une collaboration « constructive » avec le pays décrié.

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