Comment se sont passées les deux semaines depuis la victoire étriquée face à Massy (23-7) ?
Très bien. On n’a pas coupé, car on s’était bien reposé pendant les vacances de Noël, et la semaine dernière, on a eu une semaine chargée sur le plan physique et on a bien travaillé, pour préparer au mieux ce gros bloc de six matchs qui arrive (1) et qui va être déterminant pour la suite du championnat.
C’est la première fois cette saison qu’un bloc va contenir six rencontres. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?
Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent. Il y a de l’excitation, car on sait que ce bloc est déterminant et peut nous placer pour la suite de la saison ; il y a aussi de l’appréhension car six matchs, c’est très long. Il va y avoir de la gestion de groupe et des grosses rencontres disputées. Au moins, tout le monde est concerné. Sur le dernier bloc, de seulement deux matchs, on savait que ça allait peu tourner et c’est compliqué de garder tout le monde impliqué…
Très bien. On n’a pas coupé, car on s’était bien reposé pendant les vacances de Noël, et la semaine dernière, on a eu une semaine chargée sur le plan physique et on a bien travaillé, pour préparer au mieux ce gros bloc de six matchs qui arrive (1) et qui va être déterminant pour la suite du championnat.
C’est la première fois cette saison qu’un bloc va contenir six rencontres. Dans quel état d’esprit l’abordez-vous ?
Il y a plusieurs sentiments qui se mêlent. Il y a de l’excitation, car on sait que ce bloc est déterminant et peut nous placer pour la suite de la saison ; il y a aussi de l’appréhension car six matchs, c’est très long. Il va y avoir de la gestion de groupe et des grosses rencontres disputées. Au moins, tout le monde est concerné. Sur le dernier bloc, de seulement deux matchs, on savait que ça allait peu tourner et c’est compliqué de garder tout le monde impliqué. Là, on sent qu’il y a de l’émulation car on sait que tout le monde va avoir sa chance et son mot à dire. Tout le monde s’est bien entraîné et est prêt à montrer sa valeur. On veut tous aider le groupe à faire de son mieux pour la fin de saison.
Vous démarrez ce bloc par l’impressionnant leader Oyonnax, qui a remporté 12 de ses 13 derniers matchs et n’a plus perdu depuis le match aller à Boniface (26-15), mi-septembre. Y a-t-il de la peur avant de se rendre l’Ain ?
On sait que c’est l’ogre du championnat. Il n’y a pas de peur, c’est de l’appréhension et de l’excitation aussi d’affronter le premier de Pro D2. Sans faire injure à personne, la réception de Massy n’avait pas la même saveur, c’est une équipe qui fait moins peur et on ne se prépare pas de la même façon sur le plan mental. Il faut le prendre comme une chance, c’est un match de haut niveau contre une équipe destinée à jouer plus haut l’année prochaine. On fait du sport pour toucher le haut niveau et disputer ce genre de rencontres.
Ce choc des leaders sera davantage regardé. Est-ce l’occasion de marquer le coup par rapport à tous vos concurrents ?
C’est encore un peu tôt, il restera 12 matchs derrière, on n’aura pas les mêmes conditions météorologiques pendant les phases finales que jeudi soir. Il faut le prendre pour aller se jauger contre la meilleure équipe du championnat sans faire de plan sur la comète, car ce match ne sera pas déterminant pour nous pour la suite du championnat. Chaque point va compter. On en a perdu un contre Massy, on était déçu de ne pas l’avoir pris, si on peut en récupérer ailleurs, on ne s’en privera pas, même si on sait que cela sera compliqué.
Personnellement, vous disputez votre dernière saison avant d’arrêter votre carrière. Comment la vivez-vous ?
C’est un peu particulier car j’ai un faible temps de jeu et un rôle minime dans l’équipe. C’est un petit peu triste car on a toujours envie d’être sur le terrain et d’apporter un peu plus. J’essaye d’apporter différemment. J’ai encore six mois à faire, cela a été de très belles années et j’ai envie d’en profiter au maximum, de ne pas avoir de regrets. J’essaye de tout mettre en œuvre pour être là, apporter mon soutien et répondre présent quand on a besoin de moi, même si c’est compliqué pour moi de par ma situation.
Vous allez honorer votre quatrième titularisation ce jeudi. Abordez-vous les matchs différemment cette saison ?
Je me dis toujours qu’il y a une hiérarchie à renverser. Dès qu’on est sur le terrain, il faut montrer et essayer de rendre la confiance qu’on nous donne, c’est ce que je fais depuis toujours. Mais depuis l’année dernière, quand je suis revenu de ma blessure (rupture des ligaments de la cheville et fracture du péroné fin 2020, NDLR), j’aborde les matchs différemment, je relativise et je pense beaucoup à l’après. Je me projette forcément plus qu’il y a quelques années. Je veux profiter au maximum car je sais que ça va se finir. Je suis content d’être là mais je ne me satisfais pas de ma condition, car je veux être sur le terrain le plus souvent possible.
Chacun a sa place dans un groupe et il faut savoir l’accepter. Pour qu’un groupe puisse performer, il faut que chacun accepte sa place et donne le meilleur pour l’équipe, quel que soit son rôle. Le rugby est un sport collectif. Il y a 15 joueurs sur le terrain et 23 sur la feuille mais il en faut beaucoup plus pour gagner le championnat et obtenir une montée. Souvent, ce qui fait la différence, ce sont les joueurs de compléments et les jeunes, qui viennent apporter leur pierre à l’édifice, qui amènent une émulation et qui viennent titiller les titulaires. C’est un équilibre à trouver. Les équipes qui fonctionnent à 15 ou 23 sont performantes mais ne vont pas au bout.
Êtes-vous revenu à 100 % de vos moyens ?
Je me sens bien dans mon corps et je suis très content. L’opération et la rééducation, ça a été long, mais c’est derrière moi et je suis fier d’avoir pu rejouer, de pouvoir faire des semaines d’entraînements et de matchs sans passer par l’infirmerie. Car je reviens de très très loin. Mais forcément, physiquement, j’ai perdu des capacités : je cours moins vite et je saute moins haut. Quand on joue ailier, c’est plus compliqué pour être performant (rires).
Les ailiers aiment marquer des essais. Y pensez-vous quand vous êtes alignés sur le terrain pour cette dernière saison ?
Pas forcément, je n’ai jamais été un chasseur d’essais. Je joue à l’aile mais j’ai toujours eu un côté plus collectif. Ce n’est pas ça qui me motive, c’est plus des grandes victoires et des grandes émotions vécues avec le groupe.
Vous parliez de vôtre rôle plus mineur cette saison mais depuis la victoire face à Colomiers, alors que l’équipe était dans le dur (trois revers d’affilée), vous êtes capitaine dès que vous êtes aligné sur le terrain. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
Les coachs m’ont nommé « capitaine de club » et je m’occupe de pas mal de choses, des affaires courantes ou de la vie de groupe. Le capitanat, ça ne me gêne pas. Je n’en voulais pas il y a quelques années mais maintenant, je suis sur la fin, alors je prends et je profite, je ne pose pas de questions. J’essaye d’apporter des choses sur le plan mental, l’état d’esprit mais sur le côté technique, il y a d’autres joueurs, comme Willie Du Plessis, qui est le plus souvent capitaine. Je ne change pas mes habitudes, je reste comme je suis au quotidien.
Ce match de Colomiers est pourtant charnière dans votre saison et vous a permis de repartir de l’avant…
Il ne faut pas se dire que c’est l’histoire d’un seul homme qui a renversé la table. On était 23, il y avait eu pas mal de rotations : c’est l’histoire d’un groupe qui en avait marre de la série et qui a voulu tout renverser et faire un gros match. Ce n’était pas artistique mais on avait besoin de ça pour gagner et repartir de l’avant.
En tout cas, le Stade Montois est invaincu quand vous êtes sur le terrain et capitaine (2)…
Il m’est arrivé d’être capitaine par le passé et que cela se passe mal (rires). En Coupe d’Europe contre Gloucester, à Vannes aussi. Sur cette saison, oui, mais je ne suis pas sûr qu’il faille mettre une pièce jusqu’au bout. Si c’est encore le cas après ce match-là, on aura réalisé une énorme performance et cela sera peut-être un porte-bonheur (sourires).
(1) À Oyonnax, Agen et Nevers, face à Provence, Vannes et Béziers. (2) Victoire contre Colomiers (25-9) et Grenoble (32-19).