RUGBY Depuis la démission de Bernard Laporte, malgré les pressions du rugby pro, de la ministre des Sports et des opposants, le comité directeur de la Fédération française de rugby ne souhaite pas démissionner. Avec le risque de tout paralyser
Cette fois, il n’y aura pas de scandale. Deux ans après un voyage à Rome pour assister au match du XV de France qui avait suscité une belle polémique en plein épisode Covid-19 (à base de bulle sanitaire non respectée et de masque porté aléatoirement), Bernard Laporte sera un peu plus tranquille dimanche, pour le premier match des Bleus dans le Tournoi des VI Nations en Italie. Loin de la ville éternelle, loin de Fabien Galthié et ses joueurs, loin des responsabilités. Loin de tout, en fait.
Mais le désormais ancien président de la Fédération française de rugby, qui a annoncé sa démission vendredi, restera quand même, un peu, dans la tête des joueurs français. « Bernard c’est un personnage qu’on apprécie tous au sein du groupe, reconnaissait samedi Thibaud Flament en conférence de presse. On attend de voir ce qui va se passer. » Le deuxième ligne international du Stade Toulousain est un peu comme tout le monde : dans l’incertitude.
Car, depuis que la nomination de Patrick Buisson, remplaçant désigné par Bernard Laporte à la tête de la FFR, a été rejetée par une majorité des clubs amateurs, jeudi – ce qui a entraîné la démission de l’ancien coach du Stade Français et de Toulon –, la fédé est passée en soins intensifs. A son départ, Bernie avait bien appelé, dans un message publié sur son compte Facebook, à « l’unité et au rassemblement du rugby français », mais c’est évidemment tout le contraire qui est en train de se passer.
Récit d’une journée de fou à la FFR après la démission de Bernard Laporte
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La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, avait beau souhaiter, dans la foulée, « la démission du comité directeur », il n’en a rien été. Si les neuf membres de l’opposition ainsi que les deux représentants de la Ligue nationale de rugby (LNR) ont bien rendu leur tablier, les soutiens de l’ex-président de la FFR occupent toujours leur poste. Et n’en démordent pas. « Pas du tout », a ainsi asséné le secrétaire général de la FFR, Christian Dullin, sur France Bleu, lundi, lorsqu’il lui a été demandé si le comité directeur allait démissionner. Avant d’expliquer :
En parlant « des textes et les règlements », on notera que les proches de Bernard Laporte ont décidé de suivre l’article 21 des statuts, qui prévoit de nommer un président intérimaire, plutôt que le 15 qui aurait permis en cas de démission générale d’élire un nouveau comité directeur au bout de six semaines. Mercredi, le bureau fédéral proposera ainsi à ce qu’il reste du comité directeur un président par intérim, qui sera validé vendredi. Ce nouveau président exercera ses fonctions jusqu’à la prochaine assemblée générale, prévue en juin, où les clubs seraient appelés – enfin – à élire un nouveau président. A même pas six mois de la Coupe du monde en France.
La décision du comité directeur de rester en place est incompréhensible pour Alain Carré, président de l’US Colomiers et de l’UCPR (Union des clubs professionnels de rugby), joint par 20 Minutes : « A un moment, il faut tout arrêter, ce n’est plus possible. Le comité directeur ne doit plus s’accrocher aux branches. Aujourd’hui, il faut faire table rase, il faut faire des élections, des vraies élections pour passer à autre chose. Là, ça dure trop. Tous les clubs pros sont sur la même position. »
Florian Grill, tête de liste de l’opposition, qui a donc quitté le comité directeur, milite lui aussi pour de nouvelles élections : « Je pense que c’est totalement intenable [de ne pas démissionner]. C’est un affront fait à la ministre, qui a clairement évoqué sa préférence pour des élections générales. On est dans les temps pour organiser une vraie élection qui permettra d’apaiser le rugby, d’organiser la Coupe du monde dans les meilleures conditions et de préserver nos Bleus. »
Car, pendant que tout ce beau monde se chamaille, c’est l’organisation du rugby français qui pourrait en pâtir. Christian Dullin estime que, si le comité directeur avait démissionné, « il n’y aurait pas eu d’élection avant six semaines. Et pendant six semaines, on fait quoi ? Il y a une Coupe du monde à préparer, un Tournoi des VI Nations et, tous les week-ends, il y a 1.900 clubs amateurs qui jouent. Et c’est aussi une des raisons pour laquelle on n’a pas démissionné, parce qu’on assume nos tâches. On est des gens responsables et fiers. »
De son côté, Alain Carré estime que, en l’état, le travail avec la FFR est compliqué : « Malgré la démission des deux représentants de la LNR, ils disent que les discussions continuent, qu’il n’y a rien de casser à ce niveau-là, mais ça me paraît difficile. On peut quand même se demander quelles vont être les relations LNR et Fédération. Que les choses continuent d’avancer pour le monde du rugby, peut-être, mais quand vous savez que l’interlocuteur que vous avez au bout du fil aurait souhaité que vous remettiez votre mandat sur la table, c’est sûr que ça ne peut pas se passer convenablement. »
Le dirigeant de Colomiers espère « vite passer à autre chose dans l’intérêt du rugby français. Vendredi, on va gagner à l’extérieur, tout est beau. Mais, avec des partenaires, on me parle vingt secondes du match et ensuite, ce n’est que les affaires. Nos Espoirs mettent 50 points au Stade Français, mais au lieu de me dire “C’est super ce qu’on vient de faire”, on va me parler de ça… Ce n’est plus bon. » Une victoire du XV de France en Italie, dimanche, ne fera pas non plus oublier tout ça.
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