Mon compte Maville
Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir la meilleure expérience de lecture possible et vous proposer des articles personnalisés selon votre lieu de vie et des publicités selon vos centres d’intérêt, avec une sécurité maximale du site.
Ils contribuent au modèle économique de notre entreprise et permettent aux journalistes de notre rédaction déployés à travers la région, de continuer à concevoir une information fiable et de qualité, toujours proche de vous.
Laure Sansus s’est gravement blessée contre l’Angleterre, samedi dernier, lors du deuxième match de poule du XV de France. © Photo : David Rowland / REUTERS
En s’envolant pour la terre des Maoris, fin septembre, Laure Sansus avait un rêve. Celui de boucler sa carrière en apothéose, avec la médaille de championne du monde autour du cou. Il s’est brisé samedi dernier, sur la pelouse de l’Okara Park de Whangarei. Face à l’Angleterre, la demie de mêlée du Stade Toulousain s’est rompu le ligament croisé antérieur du genou, dès la 13e minute de jeu. Une blessure grave, synonyme de fin de Mondial, pour celle qui, à 28 ans, avait annoncé qu’elle raccrocherait les crampons après la compétition.
Affectée, la meilleure joueuse du Tournoi des 6 Nations 2022 a décidé de rester en Nouvelle-Zélande pour suivre l’épopée de ses camarades. Toujours présente dans le collectif, elle laissera un grand vide sur le terrain. « C’est une joueuse hors norme, avance Emmanuel Pellorce, ancien entraîneur des Amazones de Grenoble et désormais manager sportif. C’est une instinctive, elle a le rugby dans les veines. Elle est capable de changer le cours d’un match à elle seule. »
« Elle était à l’apogée de sa carrière, embraie Margaux Duces, jeune demie de mêlée du Stade Rennais, qui a croisé la route de Laure Sansus la saison passée en championnat. Elle maîtrisait parfaitement son poste. » Avant le lancement de la Coupe du monde, elle l’avouait elle-même : « Je suis, c’est vrai, peut-être dans mes plus belles années. »
« Pas de grands baratins, elle était dans l’action »
Une confession empreinte d’un brin de modestie au vu de l’importance qu’elle avait prise en sélection. Depuis son installation au poste de numéro neuf des Bleues, la Toulousaine (26 sélections, 19 essais) a de nombreuses fois enfilé le costume de facteur X, grâce à ses appuis dévastateurs et sa vista. Même si elle ne portait pas le brassard, elle s’était aussi affirmée comme une meneuse pour ses partenaires. « Très modestement, je la compare souvent à Thierry Dusautoir, pour son impact extraordinaire auprès de ses coéquipières, livre Olivier Marin, manager du Stade Toulousain. Elle ne fait pas de grands baratins, mais elle est dans l’action. Elle apporte beaucoup de sérénité, c’est une force tranquille. Elle a aussi une excellente capacité d’analyse, ce qui est très bénéfique pour rectifier le tir à la mi-temps. »
À l’écoute et dans l’échange, Laure Sansus avait une place particulière au sein du groupe France. Touchées, ses coéquipières ont mis quelques jours à se remettre de cette fin de carrière brutale. Mais pour le technicien des Rouge et Noir, ce coup du sort pourrait se transformer en source de motivation : « Je connais les liens qui existent entre elles. Je suis persuadé, de manière consciente ou inconsciente, que ça va être ressort pour les joueuses. Cela va leur apporter un surplus de rage et d’envie. Elles voudront mettre du baume au cœur à Laure. »
Au premier rang de celles-ci, Pauline Bourdon (26 ans, 36 sélections). Coéquipière de Laure Sansus au Stade Toulousain, elle va prendre la relève au poste de demi de mêlée. La native de Limoges possède un profil différent de la néo-retraitée. « Pauline est plus ouverte sur le jeu, précise Olivier Marin. Elle tente plus de coups que Laure et est moins dans la gestion. »
Pauline Bourdon, ballon en main, va remplacer Laure Sansus au poste de demie de mêlée avec le XV de France. © Photo : Michael Bradley / AFP
LIRE AUSSI. PORTRAIT. Mondial féminin de rugby : Caroline Drouin, la Morbihannaise au sang Bleu
Les joueuses de Thomas Darracq, en difficulté dans l’animation offensive depuis le début du Mondial, pourraient aussi être amenées à revoir leurs schémas. « Il va falloir trouver d’autres solutions avec les filles en place, pointe Emmanuel Pellorce. Notamment dans le jeu au pied, celui de Pauline est moins long que celui de Laure. »
« On va sans doute s’adapter encore plus au jeu de nos adversaires », analyse de son côté Olivier Marin. Margaux Duces ajoute une note d’optimisme : « Je ne pense pas que l’absence de Laure soit préjudiciable au jeu des Bleues, tempère la Rennaise. Pauline a aussi beaucoup d’expérience. »
Ce samedi face aux Fidji, les Tricolores vont vivre leur première sortie sans Laure Sansus depuis avril 2021. Un manque qu’elles vont devoir combler, voire magnifier si elles veulent décrocher leur premier sacre mondial. Et ainsi permettre à la Toulousaine de vivre un bout de son rêve, par procuration.
L’ambiance / le décor
Le rapport qualité / prix
Les applications mobiles Ouest-France disponibles en téléchargement