On a vu sur les réseaux sociaux Kylian Mbappé et sa bande entonner le même refrain dans les vestiaires après la victoire en 8e de finale contre la Pologne, puis après celle face à l’Angleterre samedi en quarts de finale. Un air et un “na-na na-na na-naaa na-naa na-naa” qui parle à tout le monde, et revient de loin. “Freed from desire” de Gala, c’était LE tube des fêtards à la fin des années 1990, à une époque où la plupart des joueurs de l’équipe de France n’étaient pas nés.
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L’histoire de cette chanson, indissociable de toute sortie en boîte qui se respectait à la fin des années 1990 et au début de la décennie suivante, est pourtant méconnue. « Tout le monde dit que c’est une chanson féministe, mais au départ ce n’est pas ça », précise d’ailleurs Gala, chanteuse née en Italie, qui a vécu aux Etats-Unis et passe maintenant du temps à Paris.
A l’âge de 13 ans, un médecin en Italie lui diagnostique un problème au dos et lui assure qu’elle ne pourra jamais être danseuse, le rêve de sa vie. Mais aux Etats-Unis, plus tard, alors qu’elle étudie la photo, un autre médecin lui dit que rien ne peut l’empêcher de danser. A cette époque, “j’étais aussi amoureuse d’un artiste sénégalais qui vivait de peu aux USA (soit libéré du désir matériel, NDLR) et j’avais cette énergie revenue, développe la quadragénaire. ‘‘Freed from desire’‘, c’est un morceau qui parle d’énergie et de résilience, je comprends qu’on l’associe à la volonté de marquer un but. »
Et Gala n’est pas rancunière : tant pis si l’Italie, son pays d’origine, ne dispute pas le Mondial. «Je suis heureuse que les joueurs français la chantent, car la France m’a toujours bien reçue, j’ai été disque de diamant ici et j’y suis en ce moment, mais cette chanson a connu bien d’autres vies, a uni tellement de personnes différentes, c’est ça qui me réjouit », poursuit-elle.
Pour ne parler que de sport, son tube a été adopté par les supporters de l’équipe de foot d’Irlande du Nord à l’Euro 2016, par ceux du club anglais de Wigan, de l’AC Milan. Il a aussi servi de bande-son au boxeur anglais Tyson Fury. Sans oublier le XV de France, qui a fait de la chanson son hymne depuis deux ans. Gala s’était d’ailleurs avouée flattée que la bande à Fabien Galthié l’entonne lors de la célébration de son Grand Chelem au printemps dernier.
« Ce n’est pas que la chanson des vainqueurs, c’est celle des outsiders aussi, je l’ai même vue reprise par des supporteurs de Paquito Navarro, qui venait de perdre au padel, se souvient la chanteuse. « Et chantée en même temps par des supporters de deux équipes de rugby australiennes censés se détester. »
L’équipe de France version 2022 n’est pas la première à remettre au goût du jour un bon vieux tube un peu remisé au placard, mais qui fait tout de suite tilt quand on l’en ressort. En 1998, l’hymne de Zidane, Deschamps (joueur), Lizarazu et compagnie, c’était « I will survive », un tube de 1978 de Gloria Gaynor, un peu dopé à la vitamine C toutefois. Et là encore, les footballeurs avaient repris l’idée aux rugbymen, ceux du Stade Français en l’occurrence.
Lors de la dernière Coupe du monde, en 2018 en Russie, l’hymne des Bleus avait été concocté aux petits oignons exprès pour eux par Vegedream et un prémonitoire “Ramenez la coupe à la maison”.
Le texte de Gala, lui, résonne toutefois bien différemment, pour ne pas dire plus profondément… Cet hymne à la libération et à l’indépendance a aussi été endossé, comme elle l’énumère, par « les féministes, la communauté LGBTQIA+ ou encore les défenseurs de l’environnement car la course à la consommation mène la planète à sa perte ».
Pour revenir au foot et à nos Bleus, Gala l’assure : « Je réponds toujours à ceux qui m’aiment et si les Français sont champions du monde et m’invitent, je veux bien chanter pour eux pour fêter ça ». Rendez-vous, peut-être, dimanche soir alors pour chanter et danser. “Na-na na-na na-naaa na-naa na-naa”…

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