Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas toujours en Champions Cup pour le rugby français. Après avoir placé sept clubs en 8es de finale en 2020-2021 puis en 2021-2022, il n’aura cette fois que trois représentants au printemps 2023 avec La Rochelle et Toulouse, les derniers vainqueurs de l’épreuve qui se sont disputés les deux premières places de la poule B et qui recevront Gloucester et les Bulls fin mars ou début avril, mais aussi le champion de France,…
Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas toujours en Champions Cup pour le rugby français. Après avoir placé sept clubs en 8es de finale en 2020-2021 puis en 2021-2022, il n’aura cette fois que trois représentants au printemps 2023 avec La Rochelle et Toulouse, les derniers vainqueurs de l’épreuve qui se sont disputés les deux premières places de la poule B et qui recevront Gloucester et les Bulls fin mars ou début avril, mais aussi le champion de France, Montpellier, qui se déplacera à Exeter.
Pour le reste, c’est morne plaine avec quatre clubs hexagonaux (Lyon, le Racing, l’UBB et Castres) fermant la marche de la poule A quand Clermont termine 9e de la poule B. Si les soubresauts de ces formations en Top 14 peuvent l’expliquer, le tirage au sort est une autre hypothèse sérieuse, avec notamment la présence des franchises sud-africaines. Celles-ci ont clairement haussé le niveau des oppositions, sans parler des difficultés entraînées par des voyages longs et fastidieux au cœur d’une saison déjà très éprouvante en championnat…
Concernant le Stade Rochelais, 1er de sa poule devant Toulouse et qui évite la partie de tableau du Leinster, des Rouge et Noir et des Sharks, tout continue de rouler d’un point de vue comptable. Le club à la caravelle est en effet sur une série de 12 succès en Champions Cup, sa dernière défaite remontant à sa finale perdue à 14 contre 15 face aux Rouge et Noir (17-22) le 22 mai 2021 à Twickenham. Opposé à l’Ulster et à Northampton, il a décroché 18 points sur les 20 qui se présentaient à lui – seule la franchise de Dublin a fait mieux.
Pourtant, là aussi, les choses sont différentes de la saison dernière, et pas seulement parce que les Rochelais avaient terminé 3e de la poule A, ce qui les avait obligés à se déplacer à Lens pour la demi-finale face au Racing (cette année, le dernier carré se disputera sur terrain neutre, dans le pays du club le mieux classé). « Le fait d’avoir été champions nous met une pression supplémentaire », assure Romain Carmignani. Celle des adversaires, bien sûr, qui poussent leurs curseurs vers le haut face à La Rochelle. En interne, aussi, avec un degré d’exigence en hausse, ce dont témoignent les regrets nés du contenu affiché à Northampton samedi malgré le fait d’avoir marqué 5 essais (13-31). “Ça ne s’est pas forcément vu aujourd’hui, mais les garçons élèvent leurs standards », poursuit l’entraîneur des avants.
« Le problème, c’est notre prestation, on ne peut pas se satisfaire de ce qu’on a produit cet après-midi, il y a eu beaucoup trop d’imprécision, ce n’est pas digne d’une équipe de notre standard. La victoire est là, on est très contents de recevoir un 8e et un potentiel quart (contre le vainqueur du 8e opposant les Saracens aux Ospreys, NDLR), parce que c’est un très gros avantage, mais on ne peut pas être satisfaits de notre performance », répète Jules Favre. « Notre objectif était de nous qualifier, de gagner nos quatre matchs, ce qu’on a fait mais on doit continuer à avancer, on a le groupe pour. On est capables de faire mieux, j’espère qu’on sera prêts en attaque comme en défense en phases finales, complète Uini Atonio. Défensivement, aujourd’hui (samedi), on était en place, comme face à l’Ulster, qui ne nous avait marqué que trois points (7-3, NDLR). Si on peut améliorer notre attaque, on peut faire mal, oui. »
En attendant, les Rochelais ont réussi leur phase de poule. « On ne voulait pas faire de faux pas dès le premier match (victoire 46-12 face à Northampton, NDLR) pour commencer très fort, mais avec ce format-là, deux réceptions, deux déplacements, il ne faut pas calculer et prendre un maximum de points, être vraiment nickel car les deux premiers sont favorisés pour les deux tours suivant, rappelle Romain Sazy. Vu la poule, les déplacements, je suis fier de l’équipe et de ces quatre matchs remportés, même si on pouvait mieux faire, que ce soit avec un bonus qu’on aurait pu prendre en Irlande (face à l’Ulster, NDLR) ou dans le contenu des matchs. Mais comme dit le coach, on a encore une belle marge de progression, tant mieux, j’espère qu’on arrivera à titiller la perfection dans les semaines à venir. »