La publication de la composition de l’équipe de l’Ulster a entraîné plus de commentaires que d’ordinaire, ce vendredi, sur les réseaux sociaux. Non pas pour saluer le retour de cadres tels que le capitaine et 3e ligne Iain Henderson ou le demi de mêlée John Cooney, la première de l’international écossais Rory Sutherland, ancien pilier gauche de Worcester arrivé en cours de saison, ou le glissement sur le banc du 2e ligne Kieran Treadwell, 10 matchs avec le XV du Trèfle. Non, la plupart des messages s’inquiétaient de savoir si le match aurait bien lieu au Kingspan Stadium de Belfast, le mythique Ravenhill…
La publication de la composition de l’équipe de l’Ulster a entraîné plus de commentaires que d’ordinaire, ce vendredi, sur les réseaux sociaux. Non pas pour saluer le retour de cadres tels que le capitaine et 3e ligne Iain Henderson ou le demi de mêlée John Cooney, la première de l’international écossais Rory Sutherland, ancien pilier gauche de Worcester arrivé en cours de saison, ou le glissement sur le banc du 2e ligne Kieran Treadwell, 10 matchs avec le XV du Trèfle. Non, la plupart des messages s’inquiétaient de savoir si le match aurait bien lieu au Kingspan Stadium de Belfast, le mythique Ravenhill pour ceux qui ne veulent pas céder au « naming » des stades, ou à Dublin, situé à 166,66 km au sud de la capitale de l’Irlande du Nord, chez les rivaux du Leinster.
En cause, un froid et un gel persistants rendant aléatoire la bonne tenue d’un match et qui, en fin d’après-midi, laissait toujours les supporteurs des Ulstermen – et leurs adversaires maritimes – sans réponse. Celle-ci a fini par tomber à 19 h 06 heure locale, soit 20 h 06 heure française, après que des rumeurs se propageaient sur les réseaux sociaux annonçant une mauvaise nouvelle pour les partenaires de Duane Vermeulen, mais pas seulement. L’Ulster annonçait en effet ne pas être en mesure de pouvoir accueillir la rencontre et de devoir la délocaliser, peut-être à Dublin, mais sans doute à huis clos.
Une douche (très froide) pour tout le monde. Pour les joueurs, bien sûr, et d’abord les locaux, privés de leur atout Ravenhill. Mais c’est aussi le cas des Rochelais, qui vont devoir multiplier les déplacements afin de pouvoir disputer la rencontre. Les supporteurs des deux camps sont également touchés au premier chef, en particulier les Nord-Irlandais, qui avaient à cœur de soutenir leurs favoris après deux désillusions d’importance à l’extérieur, à… la RDS Arena du Leinster, puis à Sale, où ils ont encaissé 39 points la semaine dernière sans en marquer un seul. Mais les partenaires et fans maritimes qui ont fait le voyage en sont pour leurs frais et devront regarder ce choc à la télévision locale… Bon, il fait clairement plus chaud dans les pubs que dehors – on en veut pour preuve le verglas qui rendait la marche difficile ce vendredi soir, on peut vous l’assurer –, mais enfin, en ces temps d’inflation et de crise économique, la pilule a certainement du mal à passer.
𝗨𝗽𝗱𝗮𝘁𝗲 | 𝗨𝗹𝘀𝘁𝗲𝗿 𝘃 𝗦𝘁𝗮𝗱𝗲 𝗥𝗼𝗰𝗵𝗲𝗹𝗮𝗶𝘀 𝗩𝗲𝗻𝘂𝗲 𝗖𝗵𝗮𝗻𝗴𝗲@ChampionsCup has issued an update following confirmation #ULSvSR cannot be played at Kingspan Stadium.
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Le problème, pour tout le monde, c’est qu’il était impossible de mobiliser tout le personnel nécessaire à l’accueil optimal du public. Dans ces conditions, la mort dans l’âme, l’EPCR, l’organisateur de la Coupe d’Europe, a dû se résoudre à planifier un huis clos qui rappellera la saison 2020-2021, qui avait suivi l’apparition du Covid-19. À 21 h 30, nouveau communiqué de l’Ulster confirmant la chose, et indiquant, à moins de vingt-quatre heures du match, ne pas encore savoir dans quel stade il se jouerait, même si la RDS Arena tenait la corde.
Si les Jaune et Noir assuraient jeudi que le lieu du match avait peu d’importance pour eux, au regard de leurs objectifs, nul doute que les péripéties vécues ce week-end ne sont pas ce qu’ils avaient imaginé. Un peu avant 20 heures, ceux-ci étaient toujours dans le flou, à défaut d’être dans le froid. Reste à voir quelle équipe sera la plus minée par la situation, entre des Stadistes désireux de frapper très fort dans la compétition après la « dégelée » (pardonnez-nous le terme, mais vu les conditions à Belfast, on ne peut s’en empêcher) infligée à Northampton (46-12) et des Ulstermen extrêmement revanchards après leurs deux dernières défaites.
Réputés pour être extrêmement fiers, ce que validaient Ronan O’Gara samedi puis un autre Irlandais, Donnacha Ryan, jeudi, les joueurs de la province nord-irlandaises voudront à coup sûr donner un peu de joie à leurs si fidèles supporteurs, contraints de rester à la maison et de voir les leurs à nouveau jouer à Dublin, capitale rivale de Belfast s’il en est, sans entendre le mythique « Stand up for the Ulstermen » (1) résonner dans les travées dès l’échauffement.
Car on ne l’oublie pas, il y aura bien match, ce samedi, et il sera tout sauf facile. « On a vu le leur contre Sale, on sait que ça n’était pas eux, ils ont eu beaucoup de problèmes avant le match, la préparation de l’équipe (comme pour le Leinster, le déplacement avait été retardé et compliqué par la météo, obligeant l’équipe à voyager le jour même à Manchester, NDLR), mais on connaît la qualité de leurs joueurs, ils ont beaucoup d’internationaux. Ils récupèrent des leaders », disait un Ryan qui n’avait pas forcément anticipé que, quelques jours plus tard, les deux clubs auraient un avant-match compliqué à gérer.
« On a pu voir pas mal de vidéos, ils ont un bon paquet d’avants qui s’appuie sur ses ballons portés, analysait Reda Wardi. Ce sera rude, les conditions là-bas ne seront pas faciles, je pense que ça se jouera devant. Quand des équipes passent à côté, généralement elles veulent se rattraper sur les fondamentaux du rugby, ça va s’envoyer… » « On sait qu’ils nous attendront de pied ferme, on doit donc très bien préparer ce match, prévenait Rémi Bourdeau. Il faudra répondre présent très rapidement dans le combat et l’agressivité. » « Notre priorité est de se concentrer sur les choses qui sont sous notre contrôle », complétait Ryan. Il ne savait pas, alors, à quel point ce serait important tant ce vendredi, celles-ci étaient réduites à peau de chagrin.
(1) « Debout pour les Ulstermen ».