l’essentiel La victoire de Carcassonne (20-12) face à Albi, un gros bras du championnat, est un encouragement avant le déplacement des Canaris à Lézignan, premier derby de la saison.
Après une entrée en matière plutôt réussie face à Avignon, on attendait avec impatience de voir comment les Carcassonnais allaient se comporter face à leurs homologues Albigeois, auteurs d’un gros recrutement, et qui apparaissent pour beaucoup comme des favoris tangibles dans la couse au titre.
Au cours des dix premières minutes de jeu, les hommes de Joris Canton et de Fabien Denis ont amplement justifié leur changement de statut en confisquant purement et simplement le ballon à leurs hôtes, en se montrant très percutants au niveau du pack et en mettant beaucoup de mouvement dans leur jeu. Comme sur l’essai de leur trois-quart centre Cance, inscrit dès la 2e minute de jeu. En face, les porteurs du maillot "jaune et noir" paraissaient timorés, un peu comme chloroformés. Ce qui faisait, bien sûr, le jeu des visiteurs, qui n’en demandaient pas tant pour asseoir leur domination. Ce que reconnaissait bien volontiers Fred Camel : "Nous avons été un peu apathiques durant les dix premières minutes avant de renverser ensuite la tendance parce que nous avons couru et plaqué beaucoup plus dur et que nous leur avons fait très, très mal. Sur ce match, nous avons soumis les Albigeois".
Effectivement, soudainement, comme s’ils prenaient enfin conscience du danger qu’il pouvait y avoir à laisser trop de liberté aux Tarnais, Bastien Escamilla et ses frères se sont mis réellement au boulot. Un changement de visage radical qui surprit à plus d’un titre les coéquipiers de Mathias Leveillé, l’ancien carcassonnais, qui se sont subitement trouvés pris au piège d’une défense intraitable et donc dans l’impossibilité continuer à réciter ce rugby chatoyant qui était le leur avant la rébellion locale. Dès lors, les mouches changeaient d’âne et les "canaris" prenaient définitivement leur envol. Dans le sillage d’un monstrueux Djibryl Dauliac et d’un toujours aussi actif Maika Serulevu, le pack audois s’est mis en mode rouleau compresseur pour ouvrir des espaces dans lesquels Sophien Bitigri, Vincent Albert et Thibaud Franck se sont plongés avec avidité.
De longues minutes après le coup de sifflet final, l’entraîneur albigeois Joris Canton était encore sonné par ce changement de scénario : "Après un bon quart d’heure dans le bras de fer durant lequel on domine, on tombe ensuite dans l’indiscipline, ce qui permet à Carcassonne de mettre la main sur le ballon et de nous poser des problèmes. Aujourd’hui, nous n’avons pas su trouver la faille et le fait d’opérer pendant vingt minutes à douze ne pardonne pas contre Carcassonne". À ses côtés, son adjoint tenait sensiblement le même discours : "Après notre bonne entrée en matière, la défense carcassonnaise est montée très vite, ce qui nous a empêchés de mettre notre jeu en place. Nous avons été contraints de faire du un-contre-un. Et à ce jeu, ils étaient plus forts". Effectivement, dimanche après-midi Carcassonne XIII était simplement plus fort, trop fort. Et, une fois que l’équipe a eu trouvé ses marques, plus rien n’a pu contrarier sa marche en avant.
Cette rencontre était la première disputée sous ses nouvelles couleurs par Corey Mulhall, le solide avant Australien qui, même s’il doit encore se fondre dans le collectif, a montré de bien belles dispositions, ainsi que le déclarait son entraîneur : "Il faut qu’il trouve ses marques, mais il a montré que c’était le gros défenseur annoncé. En attaque, il a été difficilement mis sur le dos et a gagné tous ses tenus. D’ici la fin du mois d’octobre, on devrait voir son vrai visage".
Le week-end prochain, les représentants de la Cité s’en iront du côté de Lézignan y disputer le premier derby de la saison. Les "Meuniers" s’étant inclinés à la surprise générale à Saint-Gaudens, on peut s’attendre à une vigoureuse réaction de leur part dans leur antre du Moulin. Cela promet encore une sacrée empoignade !
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