Il est impossible de faire comme si de rien n’était. De toute façon, tout le milieu en parle. Comme nous l’analysions dans nos colonnes ce jeudi 17 novembre, la piste d’un départ de Jean-Baptiste Aldigé et Louis Gave, dirigeants du Biarritz Olympique, vers le club de Nice existe. Mais pendant que les discussions, négociations et autres batailles font rage, la saison continue.
Après quatre jours de repos pour un groupe cinquième de Pro D2, la semaine d’entraînement « a été très bonne » d’après les jeunes Baptiste Fariscot et Quentin Samaran. Presque déçu de ne pas pouvoir enchaîner après la belle victoire à domicile face à Aurillac (31-16), le jeune ailier se serait bien carrément passé de cette halte « On aurait peut-être pu rester dans le jus et aller chercher un résultat à Massy en suivant », concédait-il. Un jus autrement plus serein que celui qui a entouré la préparation de ce déplacement chez le dernier (ce vendredi, 19 heures). Cependant, depuis plusieurs années, le contexte d’instabilité et de tension est loin d’être nouveau pour le BO.
« Par le passé ça n’a pas toujours été simple pour les joueurs. Il y a eu des moments où il y avait d’autres histoires et pas que la préparation des matchs à gérer. Mais là où je suis fier, c’est qu’ils ont toujours fait bloc. Malgré tout ce qu’il se passe autour, l’équipe avait la capacité de rester focalisée et concentrée sur le match et de ce que je vois cette semaine, aujourd’hui et depuis le début de saison, c’est cette même approche », a répondu l’entraîneur des avants Shaun Sowerby.
Le quotidien des joueurs étant déjà fait d’incertitude, la remise en question de l’avenir de leur club, aussi attachés qu’ils y soient, pourrait être la goutte de trop. Apparemment pas. « Je pense que si on est des rugbymen pros, des artisans et c’est ce qu’on est, on devrait avoir cette capacité de faire abstraction. Moi j’essaye de vivre ma vie comme ça, j’entraîne comme ça. Par moments c’est compliqué et peut être qu’à 19 ou 20 ans on ne l’a pas mais il faut la construire. Pour ça, les leaders, les joueurs expérimentés, ceux au club depuis un moment, les bons hommes sont là pour les jeunes joueurs. Il n’y a pas besoin de l’intervention du staff, », insiste le technicien sud-africain.
Shaun Sowerby estime même que ce contexte peut aider le groupe à se resserrer pour atteindre les objectifs, à commencer par lancer ce fameux élan de victoires. « C’est notre travail de staff de les préparer de cette façon-là. Des fois la vie est compliquée, il y a d’autres choses qui se passent mais pour moi, pour nous, il faut rester focalisé sur le match à Massy. Sinon, on n’en repartira pas avec des points, c’est sûr ».
Pour cette reprise, le point positif est que les Biarrots commencent toujours un bloc par une victoire (contre Oyonnax et à Montauban). C’est Massy, son agressivité défensive et son rang de première équipe du championnat en placages réussis et ballons grattés qui se présentent. L’équipe a sur le front cette étiquette de lanterne rouge à ne surtout pas prendre de haut, la même qui était collée sur celui du BO la saison dernière. « Les coachs ont insisté sur ça cette semaine. Ils ont pris notre exemple avec des gros du Top 14 qui sont venus un peu en vacances ici mais sont repartis sans point. On ne sous-estimera pas Massy », assure Fariscot.
L’autre bonne nouvelle est que les Basques finissent aussi les blocs par un succès (face à Carcassonne et Aurillac). Le problème, c’est entre les deux. « La constance que l’on recherche passe d’abord par un gros travail collectif. Il faut bien démarrer et, sur cinq matchs en cinq semaines, on a le temps d’enchaîner les victoires. Mais il faut le faire pendant, pas à la fin, abonde Sowerby. Le passage en Top 14 et son enchaînement de dix matchs nous a aussi permis d’être moins dépendants de ce rythme de blocs. Là, on a bien profité de la pause et la fraîcheur nous a permis de mettre des choses en place qui serviront pour la suite ».
La donne pourrait également changer avec une rotation plus large permise par le retour de blessés comme Vergnaud, Dixon, O’Callaghan, Samaran puis Azariashvili, Lonca et Perraux. « Si on prend les hommes qui vont revenir, ils sont avec nous depuis quelques années. Ils ont le vécu collectif et l’expérience. Il faut juste qu’ils soient prêt physiquement mais je ne suis pas inquiet », assure l’entraîneur.
« Se dire qu’on peut participer à lancer cette dynamique, c’est forcément motivant », constate enfin Samaran. À l’heure qu’il est, toute source de motivation reste bonne à prendre.

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