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A l’issue de la rencontre perdue contre Toulon ce samedi 5 mars, le président du Biarritz Olympique déclarait l’acte de décès de son club en Top 14. Et se projetait déjà sur l’après.
Une page se tourne au Biarritz Olympique , à en croire le président du BOPB, Jean-Baptiste Aldigé, venu en conférence de presse après Matthew Clarkin et ses joueurs, afin d’acter la fin de la saison pour son groupe suite à la défaite contre Toulon (17-45) , concurrent direct à la course au maintien. Une défaite qui relaie les Rouge et Blanc à 10 points de Perpignan et 12 de Toulon (voir classement plus bas).
Jean Baptiste Aldigé : On n’a pas un pied et demi en Pro D2, mais deux. Il faut arriver à dire les choses, franchement, parce que continuer à se dire tant qu’il y a des matches, il y a une lueur d’espoir, c’est se raconter des blagues et c’est la meilleure façon de encore plus fatiguer les esprits et les têtes. Il y a un rêve qui s’efface ce soir, c’est un jour malheureux. Tout d’abord pour les joueurs, pour le club dans son ensemble et pour les supporteurs et les gens qui, encore une fois, ont mis une magnifique ambiance à Aguiléra. Ca montre bien qu’il y a une ville, un public pour ce sport au niveau professionnel. Il y a des gens qui aiment ce club. Ce qui est prépondérant maintenant, ce sont les deux mois qu’il nous reste. C’est la fin d’un cycle, de ce qui nous a amené ce soir. Mais il y a eu des jours heureux comme la montée l’année dernière.
Ça fait trois ans qu’on vit ensemble. On entend souvent que le groupe vit bien chez nous. C’est une réalité. C’est notre fond de commerce. C’est ce qui nous a permis d’arriver jusqu’à ce niveau-là. Donc, les deux mois qui restent, on va essayer de les vivre à fond. Chaque semaine sera un challenge pour profiter des matchs qui nous restent à ce niveau-là. Pour rebondir, reconstruire la suite et redémarrer en dessous. On ne l’a pas fait en trois ans, donc on ne va pas commencer pour les huit semaines qui restent à se chercher des fausses excuses, à mettre la responsabilité sur le voisin et à tous se tirer dans les pattes […] Il y a un derby contre Pau, par exemple. Ça peut être un bon moment, sympa à vivre même si ce n’est pas Bayonne, ça reste un petit derby du rugby quand même.
Ce Top 14 est compliqué pour tous les clubs qui montent en juin. On est déjà un petit poucet. Pour nous, chaque week-end, c’était une Coupe de France, donc on a fait quand même des résultats et un parcours de Petit Poucet de Coupe de France. Les garçons n’ont pas à rougir. On est fier et il faut acter que c’est notre réalité. C’est pour ça que ça fait trois ans que je me bats pour que le premier monte directement et qu’ensuite 2, 3, 4, 5, 6, 7 fassent des phases finales qui amènent à une finale et un barrage. Je fais remarquer simplement que depuis que cette règle de finaliste du champion qui monte a été instaurée, il n’y a aucun club à part Brive cette année si, s’ils y arrivent, qui s’est maintenu depuis trois ans.
Les deux mois qui arrivent vont être longs. C’est un atterrissage, donc ça ne va pas finir en crash. Ca, j’en suis sûr. J’ai envie de voir Biarritz en Pro D2, en haut du classement. J’ai envie de voir ce que ça donne avec ce nouveau public de jeunes qui nous a rejoint depuis depuis juin. Il y a un engouement à entretenir et à travailler malgré la défaite_._
Oui, ce n’est pas une question qui se pose chez nous. Notre fond de commerce, c’est le vivre ensemble, le respect. L’aventure humaine. C’est une fin de cycle de résultats, mais pas de fonctionnement. La façon de faire va perdurer, le staff va rester et il y a aucune raison de changer […] On est 14e, en étant le 19e budget du rugby français. Je le répète souvent mais, notre objectif est de faire une place de plus que notre budget. Ce n’est pas drôle mais d’une certaine manière avec un peu d’ironie, malheureusement, la saison est réussie parce qu’il y a quatre clubs de Pro D2 qui ont plus de moyens que nous. Gavin Stark va nous quitter pour Oyonnax, c’est dommage mais on a moins de moyens qu’Oyonnax… Et donc, je fais Astérix et Obélix : “Pas de pognon, pas de joueurs, pas de joueurs, pas de résultat, pas de résultat, pas de résultat.” Donc, c’est l’économique qui amène le sportif. Et j’entends depuis trois ans “commencez par gagner sur le terrain, on verra”. J’entendais aussi des gens dire mais non, mais maintenez vous et puis elle va le faire. Non mais oh, stop ! Ça fait 25 ans maintenant. Il y a Nicolas Brusque, il y a eu Serge Blanco. Ça fait 25 ans que la Ville de Biarritz balade les différents acteurs de ce club. Ça n’a pas changé avec moi. Depuis 30 ans, c’est la même chose.
Ça, ce n’est pas que je n’ai pas eu les moyens de les prolonger. Ils sont sous contrat. A la fin du mois, il faut payer des mecs et donc il y a un marché qui se fait, au regard aussi des moyens dont dispose le club avec l’exploitation du stade et un budget provisionnel en D2 à 6/7 millions d’euros. Et donc, en effet, j’ai besoin de vendre des actifs pour équilibrer le budget. Ce qui doit arriver arrivera, et c’est une chance pour le club d’avoir travaillé pendant trois ans et d’avoir certains joueurs assez “bankable” pour assurer le futur. Parce que si on ne les avait pas, ça ne serait pas trop rigolo de passer de 12 millions de budget en Top 14 à 6 en Pro D2, en 3 mois, c’est impossible. Heureusement qu’on a cette marge qui va nous permettre de se parler d’atterrissage économique_._
La difficulté étant que la SASP ne contrôle plus sa formation. A ce stade là, quand je regarde le travail fait au niveau du centre de formation, on est à zéro joueur sorti sur les deux prochaines années. Le challenge pour Biarritz, c’est de remettre la main sur la formation pour pouvoir à la fois travailler avec la culture de groupe des pros, le fonctionnement et la formation qu’on avait les trois dernières années. Parce qu’il me semble que ce sera primordial pour atteindre les objectifs, d’avoir l’ambition de faire plus et ça passe par la formation. Cette saison aura été très mouvementée. On a pris un crash chez les pros, mais à la base, et, ça, les gens le voient moins, ça s’est très largement effrité et donc, ça met en difficulté. Mais on va continuer à se battre comme ça. On continuera à avoir plein d’aventures et de bons moments.
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