Quelles sont les ambitions de l’Aviron à l’aube de ce nouveau retour en Top 14 ?
Évidemment, le maintien sportif en premier lieu. On n’a pas d’autre choix que celui-ci. Après, on veut aussi intégrer les nouveaux joueurs, le nouveau staff, pour créer une harmonie entre les différents pôles de l’Aviron. Cette année, on veut écrire une nouvelle histoire avec 18 nouveaux joueurs et 8 nouveaux dans le staff. Ça fait beaucoup de changements. La préparation s’est bien passée. Malheureusement, on a perdu deux membres importants du staff (NDLR : Antoine Battut et Arthur Alvarez) au niveau de la touche et de la vidéo. C’est préjudiciable pour l’équipe.
Grégory Patat a pris la tête de ce nouveau staff, pour sa première expérience de manager en Top 14. Pourquoi ce choix ?
Suite à l’arrêt de Yannick (Bru) en octobre, on a reçu trois, quatre candidats. C’est celui qui nous semblait le plus près du projet, celui qui remplissait le plus de cases par rapport aux valeurs que l’on souhaite dans le club. C’est vrai qu’il n’a pas cette expérience de manager en Top 14 mais il a vécu plusieurs expériences à Auch (2009-2014), à Perpignan (2014-2015, entraîneur des avants), au très haut niveau à La Rochelle (2018-2021, entraîneur des avants). Il a cette culture du territoire et il s’est, à mon sens, bien entouré, avec Gerard Fraser pour les trois-quarts, Loïc Louit à la préparation physique, un nouveau kiné, un spécialiste de la musculation…
Évidemment, le maintien sportif en premier lieu. On n’a pas d’autre choix que celui-ci. Après, on veut aussi intégrer les nouveaux joueurs, le nouveau staff, pour créer une harmonie entre les différents pôles de l’Aviron. Cette année, on veut écrire une nouvelle histoire avec 18 nouveaux joueurs et 8 nouveaux dans le staff. Ça fait beaucoup de changements. La préparation s’est bien passée. Malheureusement, on a perdu deux membres importants du staff (NDLR : Antoine Battut et Arthur Alvarez) au niveau de la touche et de la vidéo. C’est préjudiciable pour l’équipe.
Grégory Patat a pris la tête de ce nouveau staff, pour sa première expérience de manager en Top 14. Pourquoi ce choix ?
Suite à l’arrêt de Yannick (Bru) en octobre, on a reçu trois, quatre candidats. C’est celui qui nous semblait le plus près du projet, celui qui remplissait le plus de cases par rapport aux valeurs que l’on souhaite dans le club. C’est vrai qu’il n’a pas cette expérience de manager en Top 14 mais il a vécu plusieurs expériences à Auch (2009-2014), à Perpignan (2014-2015, entraîneur des avants), au très haut niveau à La Rochelle (2018-2021, entraîneur des avants). Il a cette culture du territoire et il s’est, à mon sens, bien entouré, avec Gerard Fraser pour les trois-quarts, Loïc Louit à la préparation physique, un nouveau kiné, un spécialiste de la musculation…
Pour la première fois depuis l’instauration du barrage, l’Aviron est le seul promu à monter. Comment éviter de redescendre ?
On a construit un projet autour de la formation, tout en misant sur des joueurs d’expérience. À côté, tous les projets structurels seront terminés à la fin de l’année : la deuxième tribune (Europcar) et l’AB Campus. On a un recrutement sérieux. On vise 21,5 millions d’euros de budget, ce qui n’a jamais été réalisé auparavant. Cela donne raison à la direction sur la priorité des chantiers, du moins sur l’aspect des moyens. D’un point de vue sportif, la vérité sera celle du terrain. Rien n’est écrit. Personne ne voyait Castres en finale la saison passée. La Rochelle, champion d’Europe aujourd’hui, a connu trois descentes en huit ans avant de se stabiliser (NDLR : une, en 2011). Aujourd’hui, on a les moyens et les infrastructures, on ne peut plus se cacher. Maintenant, le sportif doit répondre présent. Notre effectif est sérieux. Si demain l’objectif n’est pas atteint, on continuera. Mais on n’y pense pas.
Que manque-t-il à l’Aviron pour s’installer durablement dans l’élite ?
Un budget plus élevé pour venir chercher le salary cap à 10 millions d’euros. Sur notre plan de vol, on vise entre 9 et 9,5M€ dans trois ans. On se rapprochera de l’ensemble du Top 14, ce qui nous permettra d’avoir un effectif plus étoffé, avec des joueurs d’expérience internationale. Il faut qu’on continue à avancer. On pourra construire 23 ou 24 millions de budget à terme. Au-delà, on aura besoin de ressources extérieures.
Où se situe votre masse salariale pour la saison à venir ?
On était à 4,8M€ la saison passée. On est entre 7,5M€ et 7,8M€ cette année. On va tendre vers 8M€ car un autre joueur supplémentaire va arriver dans la ligne de trois-quarts d’ici fin octobre. On a ciblé deux, trois joueurs.
Vous passez de 14,8 à 21,5 millions d’euros de budget. Quels ont été vos leviers ?
La prime de montée, c’est 500 000 euros. Les droits télés passent à 3,5M€ au lieu de 2M€. Puis toute la mobilisation du conseil d’administration et des partenaires premium qui ont tous augmenté significativement leur partenariat. Les nouvelles hospitalités du stade vont nous permettre de construire ces 21,5 M€, en objectif. Cela passe par le remplissage total de la nouvelle tribune Mendia, le remplissage total de la nouvelle tribune Europcar, le développement de notre événementiel, d’une économie autour du festival, peut-être une délocalisation à Saint-Sébastien (NDLR : le match de Pau, le 25 mars, est évoqué)…
Le club est construit grâce à une économie et des ressources (billetterie, abonnés, institutions, droits TV et partenariat), pas grâce à de l’actionnariat. Les produits permettent d’assurer les dépenses, les salaires et les coûts de fonctionnement. L’actionnariat te permet de combler des déficits, d’amener des garanties bancaires, mais ce n’est pas ce qui fait fonctionner le club. Cela fait deux ans qu’on n’a pas fait appel à lui. Si un jour on y fait appel, c’est qu’on voudra prendre une direction différente ou combler des déficits, ce qui n’est pas le cas puisqu’on sort avec un exercice excédentaire malgré une fin de saison qui nous a demandé des moyens supplémentaires.
C’est-à-dire ?
On a fait huit déplacements en avion, soit 400 000 euros de déplacement.
Ils étaient budgétés en début de saison…
Pas la finale. On a amené toutes les familles. On a versé des primes aux joueurs et au staff, qui touchaient déjà 30 % de plus que toute la Pro D2. Ces choses n’étaient pas prévues. Il n’y avait rien d’écrit. Mais on a assumé.
Les primes, d’ailleurs, ont fait débat avec le secteur sportif…
Non. On a donné une enveloppe à des joueurs et la même chose au staff. Après, le manager a réparti dans son encadrement. Les joueurs, eux, sont partis. Ils ont dépensé l’argent à Barcelone.
Certains ont tiqué car vous leur aviez promis un voyage à Ibiza lors de la réception à la mairie…
Je ne me suis jamais avancé sur Ibiza ! J’ai donné un forfait aux joueurs. Quand j’ai vu l’enveloppe pour Ibiza, c’était hors de question. Ce n’est pas dans notre état d’esprit. Ils sont partis, et très bien, à Barcelone. Si on a pu assumer tous les besoins du sportif, en termes de logistique, de ressources humaines, de primes, c’est grâce à la nouvelle tribune.
Justement, quand sera livrée la tribune Europcar ?
La commission de sécurité passe le 8 septembre, donc on espère l’ouverture au grand public pour le match du Racing (10 septembre). Les hospitalités, vestiaires, salle de presse et le médical en dessous sont attendus pour la fin d’année et la réception de Toulon, le 31 décembre.
Et le centre de performance ?
Le matériel de muscu a été installé mercredi, les pros sont rentrés dans AB Campus. La partie amphi et vidéo est prévue pour fin octobre. En fin d’année, on sera totalement installé avec les féminines et la restauration club. On espère y construire les bureaux de l’Aviron Bayonnais à terme, et un pôle médical. Je tiens à remercier Jean-René Etchegaray, les élus et toutes les institutions qui ont été très importants dans la construction du projet du club. Avec Jean-René, on se voit régulièrement, on construit et on avance ensemble. C’est grâce à lui qu’on en est là.
Vous parliez de « créer une harmonie ». La saison passée a été marquée par de nombreuses dissensions internes, entre la direction et le secteur sportif, ou encore avec l’actionnaire Elie Benmergui. Comment apaiser les situations ?
Le rugby demande à avoir des tensions. Je ne connais pas un club où tout va bien toute la saison. J’ai pris des positions en tant que président. Certains membres du staff ne les ont pas acceptées. Moi, mon objectif, c’était de remonter. Il est atteint. Je félicite le travail fait par le staff et par le sportif. Après, il y a eu des comportements irrespectueux envers moi et la direction. C’est dommage car tout le monde travaille dur dans ce club, et le club n’a jamais été aussi bien portant.
Des gens se permettent de critiquer la direction, un actionnaire s’est permis de porter des jugements sur des fidèles du club qui apportent tous les ans leur soutien financier, avec du partenariat et non pas de l’actionnariat. Il s’est permis de colporter des mensonges, de juger des familles, mon enfant… Je trouve ça lamentable. Je passe 50 heures par semaine au club bénévolement. Je ne prétends pas avoir la vérité mais si je regarde la photographie de l’Aviron d’il y a quatre ans et celle d’aujourd’hui, on avance.
Ce sont toujours les mêmes qui se permettent de saboter le projet, de nous faire perdre du temps. Tout se sait et se dit, dans ce village. Moi, je ne m’enrichis pas à l’Aviron. Je me suis plus appauvri parce que je passe 8 heures de ma journée au club. J’ai perdu des gros clients parce que j’ai pris des positions de gouvernance. J’en ai ras le bol d’entendre, ou de voir des preuves écrites, de gens nuisibles qui font du mal au club. Qu’ils regardent leur intérêt plutôt que de toujours emmerder le club. Peut-être qu’un jour, Phillipe Tayeb dira stop. Mais pour l’instant, je suis là, et on a la chance d’avoir un conseil administration soudé, avec des gens qui n’ont pas fait fortune autour de l’Aviron Bayonnais. Ils ont été sollicités et ont répondu présent sans aucune contrepartie.
Plusieurs ont participé au lucratif chantier du stade. C’est une forme de « contrepartie » pour leurs affaires…
L’Aviron, c’est aussi un lieu de business, en plus d’un lieu de convivialité et de spectacle. C’est 450 partenaires et 27 rencontres par an pour qu’ils fassent du business entre eux. Par exemple, moi, je paie ma loge avec deux confrères d’AXA, comme tous les autres partenaires. Ceux qui supposent que des gens se sont enrichis autour du club, il va falloir qu’ils prouvent ces choses-là parce qu’on va aller au bout des démarches judiciaires qu’on a entamées.
La force de l’Aviron est d’avoir un maillage important de partenaires, mais aussi d’actionnaires. N’est-ce pas parfois un inconvénient, si tous veulent avoir voix au chapitre ?
On a une communauté, c’est la force du club. On n’a pas de déséquilibre car pas un partenaire ne dépasse 2 % du budget. Tout le monde s’assoit autour de la table. On ne dépend pas d’un gros actionnaire avec le risque de déséquilibre le jour où il s’en va. Nous, on a 160 actionnaires, dont le conseil d’administration qui détient 52 ou 53 %, ce qui fait 60 % avec les proches du conseil. Aucune décision ne peut être prise sans ce CA. C’est un honneur de travailler avec ces gens. Tout le monde reste à sa place et personne ne vient s’immiscer dans les décisions que je peux prendre. C’est très bien par rapport à certains clubs que j’ai connus auparavant.